Moindreffor a écrit :
ne te laisse par embarqué sur un terrain qui n'est pas le tien, le calcul pour le calcul n'apporte rien, si c'est pour prouver que ce que tu dis est juste parce qu'un quidam ou autre émet un doute, fait un tour dans ton canapé et attend un peu ça va passer, si c'est pour d'autres raisons pourquoi pas, mais tes calculs à la louche devraient suffire à nos petits potagers, en tout cas ça me suffit largement
Non, non, je fais ça pour moi. Et pour avoir la satisfaction d'écrire un livre qui tienne la route - écrire des âneries me ferait honte, même si j'en vendais 500 000. Ma satisfaction est qu'à ce jour, personne n'ai contesté un seul passage de mon livre en m'écrivant que tel passage est faux et en m'en apportant la preuve. Même si je n'aurais pas déprimé pour une ou deux erreurs. C'est même pour cela que j'avais mis l'adresse mail, en me disant que je ferai une deuxième édition corrigée. Dans mes échanges avec mon éditeur, je répète souvent que je veux que cela soit "inattaquable" ! D'où parfois des vérifs (j'ai pas tout dans la tête ; parfois je l'ai mais je suis pris d'un doute, je vérifie quand même). D'où un temps fou...
Souvent, les questions viennent de moi. Des fois, c'est vous, un truc auquel j'ai pas pensé.
Là, c'était assez bête :
- mes analyses de P, exprimés en P
2O
5 (il y a une boxe dans le tome 2 qui explique ce que sont les unités fertilisantes ; je zappe ici), montre que je passe de 0,02 mg / kg de sol dans la prairie de départ, à 0,15 après 3 ans et à 0,28 après 7/8 ans...
Je pourrais me contenter de crier "c'est génial". Cela l'est. C'est même à proprement parler hallucinant ! Sans engrais, sans travail...
Pour info, avec cette méthode d'analyse (Dyer), la teneur souhaitable se situe entre 0,18 à 0,23. Donc d'un sol 10 fois trop pauvre, je passe à un sol trop riche ! Sans rien faire d'autre que d'amener du foin.
Mais avant de déblatérer, je veux savoir, sur cette augmentation, combien est lié à ce que
contient le foin.
Il faut donc faire un bilan. Je n'ai pas de traçabilité des cultures. Je ne peux le faire qu'à la louche pour les exportations. Je ne déroule pas non plus le foin avec une balance Roberval !
Mais bref, ma curiosité aiguisée, je n'écris pas avant d'avoir élucidé cette question qui me taraude (et qui m'est venue toute seule, puisque ça, vous ne le saviez pas trop - même si je crois que j'ai inséré le tableau Excel qui résume les résultats ; que vous avez zappé ???? En tout cas, pas de questionnement, sauf le mien, interne).
Résultat du calcul pifométrique : le foin n'apporte pas un gros excédent par rapport aux exportations de P. C'est plus le cas pour K. Bref, les apports du foin ne sont en aucun cas la "cause" de ce redressement spectaculaire !
Et donc, ce redressement spectaculaire et naturel, je le mets sur le compte des champignons, donc de l'absence de travail (déchirement des réseaux), sur l'absence totale de fongicide (aucun et jamais - même pas la paille conventionnelle), sur la bonne nourriture sur place des microorganismes dont les champignons (fibres du foin - contrairement à ce que dit Damien), sur la cohabitation avec des adventices mycorhizées (plantain, par ex), qui rendent le P "biodisponible" - du coup, de planqué il passe dans le radar des analyses...
Comprendre ça me parait essentiel. Et c'est impossible sans calcul !
Je ne peux le prouver, puisque je n'ai pas les moyens de "tracer" le P. Il faudrait faire des expés avec du P radioactif, le suivre, etc...
Bref, je ne peux que supputer, sur la base de ce que j'appelle une réflexion autour d'un "système complexe" mais "cohérent".