Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/08/19, 10:45

C'est simple : il est très facile de multiplier par 5 les apports en surface de MO équilibrés, exogènes (tel le foin), mais compliqué d'augmenter les rhizodépositions sans changer ton système. Remplacer des légumes par des plantes ayant de "grosses racines profondes", par exemple. Sans diminuer ta production.

L'enherbement est une voie, bien sûr.

A condition de bien gérer la compétition pour ne pas mieux nourrir le sol que le jardinier ! Si tu multiplies par 5 ta biomasse issue de l'enherbement, il ne restera plus tellement de place pour tes légumes à toi...

Mais bien entendu, c'est la direction !

Comme, outre l'enherbement, l'est le fait de laisser la partie vivante et enracinée des plantes et ne récolter que la partie utile ("tête" de laitue ou de choux, en laissant les feuilles basses et le pied "vivant") ou en laissant, en fin de saison, les "ratés" sur pied. Comme l'enherbement, cela rajoute de la rhizodéposition.... Sans aucun travail. Sans aucun coût. Juste le prix d'un changement d'habitude (couper à la racine, ramener en cuisine, nettoyer, mettre les restes sur le compost...). C'est 3 fois rien, pourtant, cela change beaucoup ! Sauf légumes-racines, bien entendu (j'en vois qui ne vont peut-être pas rater cette remarque - "Mais cela ne marche pas avec les radis ou les navets !")
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 18/08/19, 11:46

Did67 a écrit :C'est simple : il est très facile de multiplier par 5 les apports en surface de MO équilibrés, exogènes (tel le foin), mais compliqué d'augmenter les rhizodépositions sans changer ton système. Remplacer des légumes par des plantes ayant de "grosses racines profondes", par exemple. Sans diminuer ta production.

L'enherbement est une voie, bien sûr.

A condition de bien gérer la compétition pour ne pas mieux nourrir le sol que le jardinier ! Si tu multiplies par 5 ta biomasse issue de l'enherbement, il ne restera plus tellement de place pour tes légumes à toi...

Mais bien entendu, c'est la direction !

Comme, outre l'enherbement, l'est le fait de laisser la partie vivante et enracinée des plantes et ne récolter que la partie utile ("tête" de laitue ou de choux, en laissant les feuilles basses et le pied "vivant") ou en laissant, en fin de saison, les "ratés" sur pied. Comme l'enherbement, cela rajoute de la rhizodéposition.... Sans aucun travail. Sans aucun coût. Juste le prix d'un changement d'habitude (couper à la racine, ramener en cuisine, nettoyer, mettre les restes sur le compost...). C'est 3 fois rien, pourtant, cela change beaucoup ! Sauf légumes-racines, bien entendu (j'en vois qui ne vont peut-être pas rater cette remarque - "Mais cela ne marche pas avec les radis ou les navets !")



Ok...

Compliqué... compliqué... pas tant que cela je trouve.

Ici c'est soit cultivé soit envahi par les herbes

Et quand c'est cultivé ça l'est soit en cultures basses qui prennent 95% de la place au sol, soit en cultures hautes sous lesquelles pousse tout ce qui veut bien pousser.

Seule chose que j'ai eu la flemme de découvrir ce sont les passe pieds et quelques parties en jachère un peu généreusement couvertes et qui ne se sont faites que peu recoloniser par les repousses sauvages.

Au final le but c'est qu'il n'y ait plus le moindre espace libre à moindre frais c'est à dire avec d'une part les cultures au maximum gérées comme des couverts d'autre part l'enherbement naturel.

Reste un gros morceau : l'hiver... on y pense on y pense Image
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 18/08/19, 12:12

Did67 a écrit :Comme, outre l'enherbement, l'est le fait de laisser la partie vivante et enracinée des plantes et ne récolter que la partie utile ("tête" de laitue ou de choux, en laissant les feuilles basses et le pied "vivant") ou en laissant, en fin de saison, les "ratés" sur pied. Comme l'enherbement, cela rajoute de la rhizodéposition.... Sans aucun travail. Sans aucun coût. Juste le prix d'un changement d'habitude (couper à la racine, ramener en cuisine, nettoyer, mettre les restes sur le compost...). C'est 3 fois rien, pourtant, cela change beaucoup ! Sauf légumes-racines, bien entendu (j'en vois qui ne vont peut-être pas rater cette remarque - "Mais cela ne marche pas avec les radis ou les navets !")

ben soit tu manges les feuilles soit tu manges la racine, y aura toujours une partie qui va retourner au potager et ou retourner, bon quand tu manges la racine c'est vrai que tu ne laisses rien de vivant dans le sol :mrgreen: , mais si tu fais attention, il reste toujours de petits radis ou de petites carottes que tu peux laisser c'est toujours mieux que rien :mrgreen:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/08/19, 12:18

Oui.

Il y a quand même une grande différence. Car en effet, il faut distinguer la nature des apports :

a) les parties non récoltées, mais mortes (les restes !) ; si elles ne sont pas enlevées, ni compostées, elles apportent énergie (nourriture des organismes vivants du sol), minéraux (par la minéralisation, donc nutrition des plantes ; ces éléments ne sont pas exportés), un peu de substances humiques (par l'humification) - qui vont stocker du C (puisque c'est le sujet) ; plus ou moins selon le degré de "fibrosité"...

b) le légume vivant, quoique décapité, qui très vite rejette à l'aisselle des feuilles et continue donc la photosynthèse, continue de produire et d'injecter de la biomasse dans le sol à travers la rhizodéposition ; sans compte que quand ce plant meurt, comme précédemment, la biomasse (feuilles moches non récoltées, racines, mycorhizes) vont se décomposer : minéralisation et humification...

Là, c'est donc double dose ! C'est pour ça que j'insiste un peu : autant le "recyclage" des résidus de culture (éventuel compostage, hélas !), et la notion de "restitution" est dans la majorité des esprits, autant le "laisser les vivre, photosynthétiser et injecter dans le sol via les rhizodépositions" est peu connu... Quand, lors des visites, je fais une démonstration de "récolte" de tête de salade, je sens bien que cela "décoiffe" - la majorité des visiteurs n'y a simplement pas pensé ! Bon, je rajoute que ces feuilles jaunes, basses, abritent généralement des limaces, inoffensives à ce stade (celles qu'on retrouve dans l'évier quand on coupe la racine), mais qui nourrissent les précieux auxiliaires (staphylins, carabes, orvets, hérisson) - ils commencent à avoir la dalle, donc ne pas les affamer à ce stade, alors que les autres paramètres - températures - leur sont favorables !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 18/08/19, 15:16

Did67 a écrit :b) le légume vivant, quoique décapité, qui très vite rejette à l'aisselle des feuilles et continue donc la photosynthèse, continue de produire et d'injecter de la biomasse dans le sol à travers la rhizodéposition ; sans compte que quand ce plant meurt, comme précédemment, la biomasse (feuilles moches non récoltées, racines, mycorhizes) vont se décomposer : minéralisation et humification...

Là, c'est donc double dose ! C'est pour ça que j'insiste un peu : autant le "recyclage" des résidus de culture (éventuel compostage, hélas !), et la notion de "restitution" est dans la majorité des esprits, autant le "laisser les vivre, photosynthétiser et injecter dans le sol via les rhizodépositions" est peu connu... Quand, lors des visites, je fais une démonstration de "récolte" de tête de salade, je sens bien que cela "décoiffe" - la majorité des visiteurs n'y a simplement pas pensé ! Bon, je rajoute que ces feuilles jaunes, basses, abritent généralement des limaces, inoffensives à ce stade (celles qu'on retrouve dans l'évier quand on coupe la racine), mais qui nourrissent les précieux auxiliaires (staphylins, carabes, orvets, hérisson) - ils commencent à avoir la dalle, donc ne pas les affamer à ce stade, alors que les autres paramètres - températures - leur sont favorables !


Yes yes yes.... Image et je rajoute toutes mes adventices chéries qu'éventuellement je coupe sans arracher Image

Bizarre que ce «laissez les vivre» qui parait de bon sens soit si compliqué à faire comprendre... ma semble pourtant évident.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/08/19, 15:27

Cela montre simplement la force de ce qu'on peut appeler "endoctrinement". Mais aussi les limites de ce qu'on appelle "sagesse populaire". Ou encore simplement des habitudes, sensées nous simplifier la vie...

Et interroge évidemment sur d'autres secteurs de notre vie !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 18/08/19, 15:44

nico239 a écrit :
Did67 a écrit :b) le légume vivant, quoique décapité, qui très vite rejette à l'aisselle des feuilles et continue donc la photosynthèse, continue de produire et d'injecter de la biomasse dans le sol à travers la rhizodéposition ; sans compte que quand ce plant meurt, comme précédemment, la biomasse (feuilles moches non récoltées, racines, mycorhizes) vont se décomposer : minéralisation et humification...

Là, c'est donc double dose ! C'est pour ça que j'insiste un peu : autant le "recyclage" des résidus de culture (éventuel compostage, hélas !), et la notion de "restitution" est dans la majorité des esprits, autant le "laisser les vivre, photosynthétiser et injecter dans le sol via les rhizodépositions" est peu connu... Quand, lors des visites, je fais une démonstration de "récolte" de tête de salade, je sens bien que cela "décoiffe" - la majorité des visiteurs n'y a simplement pas pensé ! Bon, je rajoute que ces feuilles jaunes, basses, abritent généralement des limaces, inoffensives à ce stade (celles qu'on retrouve dans l'évier quand on coupe la racine), mais qui nourrissent les précieux auxiliaires (staphylins, carabes, orvets, hérisson) - ils commencent à avoir la dalle, donc ne pas les affamer à ce stade, alors que les autres paramètres - températures - leur sont favorables !


Yes yes yes.... Image et je rajoute toutes mes adventices chéries qu'éventuellement je coupe sans arracher Image

Bizarre que ce «laissez les vivre» qui parait de bon sens soit si compliqué à faire comprendre... ma semble pourtant évident.

je suis d'accord avec vous mais vous apportez comment la fertilité supplémentaire?
est-ce que fauché des adventices va suffire, le test de Didier avec les oignons n'a apparemment pas fonctionné, a-t-il une explication, on attends la vidéo :mrgreen: , à par sa météo pourrie, qui a sûrement du jouer aussi
moi je manque cruellement de fertilité donc je reste sur de la couche de foin épaisse et apports de MO azotée en saison (gazon, urine c'est dingue la différence) donc pas de poussées d'adventices
par contre je laisse tout pousser en légumes jusqu'au bout
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par bobbysolo67 » 18/08/19, 16:07

nico239 a écrit :Je me rappelais que tu avais déjà parlé de Manfred Wenz mais à l'époque j'avais la tête dans le guidon.
En me replongeant un peu dans ses travaux pour bien faire il faudrait trouver (en français) ceux de son inspirateur à savoir Hans Kemink (inspiré - ou pas - par???).


Des documents qui pourraient vous intéresser...

https://agriculture-de-conservation.com/Manfred-We
Cultiversanslabourplanchespermanentes.pdf
(2.89 Mio) Téléchargé 316 fois
nz-une-gestion-positive.html

Cultiversanslabourplanchespermanentes.pdf
(2.89 Mio) Téléchargé 316 fois
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/08/19, 16:18

Moindreffor a écrit :
est-ce que fauché des adventices va suffire, le test de Didier avec les oignons n'a apparemment pas fonctionné, a-t-il une explication, on attends la vidéo :mrgreen: , à par sa météo pourrie, qui a sûrement du jouer aussi



J'ai été surpris : le mouron, qui avait tout envahi (et m'avait ravi) a grandi, grandi... Et donc dominé, comme je ne l'attendais pas, les oignons qui ont pointé.

Et puis patatras, il s'est desséché et a disparu très vite. Laissant la place à d'autres adventices, un "mélange tout venant" qui m'a fait une belle brousse. Résultat : des oignons à peine plus grand que les bulbes que j'avais mis en terre, quand je les ai retrouvé !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 18/08/19, 16:36

Je retrouve un de mes posts de janvier 2018:

"Quand même une remarque: le mouron ( j'en ai beaucoup) c'est "sympa" dans les poireaux, un peu moins dans les semis de mâche ou la pépinière d'oignons blancs et d'une façon générale (je pense) dans tout ce qui est semis tardifs. Mais je n'ai pas vraiment de solution....Le faux semis, peut-être?"

Bref, faut gérer...Avec des ciseaux comme Nico dans ses coffres de quelques m2, c'est possible. Mais ça a des limites.
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