Jardin et agriculture : semis-directs VS labours

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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par Did67 » 04/05/14, 13:55

dede2002 a écrit :Est-ce vraiment nécéssaire de hacher menu?

Ou bien peut-on couvrir le sol avec des rameaux coupés au sécateur?


1) Je n'ai pas essayé !

2) J'utilise des branches jusqu'à 3 ou 3,5 cm de diamètre. Là, elles seraient encombrantes. Car tu l'as compris, il y a rotation. Là où j'(avais le trèfle, l'année suivante je mets le BRF. Et après avoir remué un peu lors de la récolte, j'ai une terre "enrichie" en morceaux de bois... sur laquelle je fais mes plantations délicates (les "petits plants" - les gros, je les mets à travers le BRF)...

Donc les branches seraient enquiquinantes !

3) Comme dit à 'linstant, j'ai utilisé environ 50 brouettes de BRF ce printemps. Au sécateur, je crois que j'aurais eu des crampes !

4) Mais pour une toute petite partie, ou un essai, pourquoi pas ?
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par Did67 » 04/05/14, 14:26

izentrop a écrit : Il y a bien la méthode Soltner, mais ils ne donnent plus de compost de déchets vert dans ma communauté de commune.


Soltner est un des "apports" dans ma réflexion. Quand je suis parti dans cette direction durant l'été 2012, je ne conaissais pas ce dernier ouvrage de Soltner.

J'ai donc commencé à faire des photos de "ma" méthode, avec l'idée, quand je serai à la retraite, de faire un blog (je ne sais pas comment ça se fait ; mais même à la retraite, j'espère encore apprenrde !).

Et fortuitement, au hasard de recherches sur internet, je suis tombé sur ce bouquin de Soltner, que j'ai acquis...

C'est une très bonne base, que je recommande !

Donc mes semis cette année :

- l'été dernier : prairie / fauche... puis plus tard, dérouler deux épaisseurs de foin (balles rondes)
- ce printemps, le foin est tassé, en partie décomposé :
- j'ouvre un sillon avec un gros couteau de cuisine (genre couteau de boucher) [qu'il est doux de jardiner couché dans le foin...sec !]
- j'écarte avec une petite binette manuelle 3 doigts et je creuse un peu
- je sème
- je recouvre de terreau commercial tout bête ; un gros sac acheté au supermarché ; j'ai fait environ 60 ml - mètres linéaires - de semis avec 1 sac / moins de 10 euros... [j'ai aussi utilisé la terre des taupinières ; je ne recommande pas ; elle est "sâle" donc levée beaucoup plus importante d'adventices]
- tu l'auras compris, je laisse le foin entre ces lignes

Deux "obstacles" rencontrés :

a) les oiseaux, qui gratouillent à la recherche des vers ; je suis donc obligé de repasser pour "découvrir" les parties de lignes recouvertes ! [saloperie d'oiseaux !]
b) les limaces ; et là, pas de chichi, du Ferramol [sulfate ferreux ; autorisé en bio ; c'est d'ailleurs un excellent "engrais" : les plantes ont besoin de souffre - un facteur limitant souvent négligé - et ont besoin de fer - présent à l'état naturel dans les sols couleur ôcre sous forme d'oxyde ; aucune hésitation sauf à être protecteur des limaces ; et sauf... le prix !]

PS : cette méthode ne va pas s'en un peu de philosophie ; je veux bien partager avec limaces, oiseaux, mulots... D'autant plus que cela ne me coûte pas beaucoup d'efforts.

Simplement, je ne veux pas tout partager ! Et sur les semis, pas le choix ! Sinon, il ne reste rien en une nuit !!!

En revanche, l'an dernier, je n'ai pas été embêté plus avec cette couverture du sol que quand je bêchais / binais. Un peu d'antilimace en bordure. Il y a des ennemis naturels des limaces qui se déploient... A condition, de supporter quelques petits dégats et de bien laver les salades ! Si pas de limaces, pas d'auxiliaires. Donc il faut en tolérer. Et être un peu patient.

La méthode est une méthode d'agriculture "cyclique". Il faut donc considérer en permanence la durée des cycles naturels : pour tel parasite, l'auxiliaire s'installe et se multiplie en quelques semaines ; pour d'autres les cycles sont annuels ou pluri-annuels... Il faut donc faire preuve de patience !


Il faut aussi "élever" les parasites, dans des endroits légèrement à l'écart du jardin, mais pas trop loin : par exemple les pucerons. Des capucines, des rosiers, des sureaux sont d'excellents "zones d'élevage" de pucerons... où ils s'installent souvent très tôt. Laisser faire... Quelques jours plus tard on verra des coccinelles... Laisser faire toujours... Les adultes mangent peu... Mais ils pondent et ce sont les larves [des "horribles bêtes", que peu de gens ne reconnaissent !] qui dans quelques jours vont tout dévorer... Si tu "traites" les pucerons avant, les coccinelles crèvent... Mais il vaut mieux les élever en bordure de jardin !

PS2 : mon jardin est en plein milieu de.. prairies ! Alors, j'ai un sacré "stock" de limaces et de mulots ! Avec plein de bosquets. Donc un sacré stock d'oiseaux !

J'ai eu la joie d'observer ce printemps un couple de faucon crécerelle, sans doute attiré par les zones tondus autour de mon jardin : un terrain de chasse facile ! Avec les bosquets - et une ligne électrique pas loin - en guise de perchoir.

Un jardin de ce type est un "système très complexe", qu'il faut apprendre à observer. [Mon épouse me demande souvent :"tu fais quoi ? tu rêves ??? - "Non, j'observe et je réfléchis ! Tu as vu le faucon ?" - "Quel faucon ?" - "Là-bas !" - "Ah oui !)

Un peu de philosphie : on appelle trop souvent "action" ce qui n'est que de l'agitation ! Pour que ce soit une action, il faut qu'il y ait un sens !
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par chatelot16 » 04/05/14, 18:26

je connais bien le sujet des broyeur ... plutot pour faire du combustible que du brf , mais le probleme est le même et je vais ouvrir un autre sujet

inutile de deplacer ce que je met ici aujourd'hui , c'est juste pour repondre a la comparaison entre broyeur et cisaille :

la cisaille peut etre plus econome en energie pour couper intelligament juste ce que l'on veut couper , plutot que de faire tourner une debroussailleuse

mais pour broyer , ça ne demande aucune intelligence : il est facile de faire une machine plus productive que la cisaille

les broyeur de jardin existant ont déjà une consommation d’énergie assez raisonable mais il est possible de faire beaucoup mieux

suite ici
https://www.econologie.com/forums/post272915.html#272915
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par Did67 » 04/05/14, 18:36

Le "broyeur" que j'ai cité est en fait rien d'autre qu'une "'cisaille rotative à tranchage continu ", appelé turbine (à rotation très lente, d'où l'absence de bruit) d'où aussi le suffixe TC pour "Turbine Cut".

Le "rotor", fait d'une succession de "couteaux," tranche les branches contre un "sabot", en même temps, les crans suivants "prennent" le rameau et le font avancer tout seul avant qu'il ne soit coupé en fin de course...

L'effort, mis à part le frottement du rameau contre le sabot, est assez voisin de celui qu'exigerait une cisaille, je pense (je n'ai évidemment pas pu vérifier, mais la puissance maxi étant 2 500 W, je pense que c'est un bon "rendement" !)...

En revanche, il n'est pas adapté pour "lacérer" et "hacher" des menus détritus en vue du compostage. Il ne convient que pour des rameaux...
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par Did67 » 04/05/14, 22:27

izentrop a écrit :
Surtout, les adventices qui poussent plus vite que les semis...


La "clef", selon moi : le sol ne doit jamais être nu. Sans lumière, les graines d'adventice ne germent pas.

Donc tout couvert est bon, y compris des végétaux "peu nuisible à ta culture" si celle-ci est de taille suffisante bien sûr.

J'ai mis du BRF là où j'ai mis les tomates, mais peut-être qu'une année où je n'en aurais pas, je mettrais un trèfle rampant. Quite à ce qu'il occupe la place, fixe l'azote et "emmerde" les adventices.

En fait, un sol est l'objet d'une course entre végétaux pour occuper la place. C'est une compétition dans le sol (pour les éléments nutritifs et l'eau) et au-dessus du sol pour la lumière (photosynthèse).

On peut donc "organiser" cette course pour qu'elle nous soit favorable : mettre en place, avant que les adventices ne s'installent, des végétaux pas envahissants, pas vivaces, assez bas...

Si tu peux visionner le film "Les moissons du futur" de Marie-Monique Robin, tu verras Manfred Wentz, un agriculteur allemand qui sème des plantes dans lesquelles il sème ses cultures : blé, épeautre, soja, haricots. Après avoir juste 'écrasé" la plante qui a occupé le sol. Je l'ai visité deux fois. Décoiffant ! Quand devant ce qui te semble ressembler à une prairie il t'explique qu'il va semer là-dedans le soja, sans autre forme de procès, que celui-ci va très vite dominer la graminée au point qu'elles ne feront guère de dégat... Ou devant un champs qui ressemble à du colza (mais qui n'en est pas - c'est une crucifère dont je cherche toujours le nom français !) et idem, il va semer des haricots là-dedans !!! Cela fait 20 ans. Sans avoir plus jamais travaillé son sol. Sans herbicide bien sûr. Juste du semis direct dans les plantes écrasées, avec un appareil spécial très sophistiqué : l'Ecodyn [voir photo sur : http://www.ecodyn.fr/]


Là, il s'agit d'agriculture. Je donne ça à titre de "méditation". Je n'ai pas encore "recherché" dans mon jardin, hormis entre les rangs de framboisiers (trèfle blanc rampant). Mais ce n'est pas représentatif.

Il faut en tout cas retenir les idées simples :

a) le sol ne doit jamais être nu.
b) un sol nu = corvée garantie ! [la nature n'aura de cesse que d'occuper le moindre cm² de sol ; ta lutte est donc perdue d'avance]
c) il faut organiser la guerre que se livrent les végétaux entre eux.

En revanche, je lui ai piqué l'idée du trèfle d'Alexandrie, que j'ai évoqué plus haut.
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par izentrop » 05/05/14, 13:44

Bonjour,
Merci did67 pour les conseils et principalement le couvert permanent.
Je n' ai pas assez de BRF, alors, cette année j'ai tenté la culture en buttes, en mettant le couvert dans les sillons. Cela me permets de marcher sans tasser le sol. Le soucis, c'est que le couvert sur les buttes ne tient pas.
Les moissons du future : http://www.youtube.com/watch?v=A2yun7F4a20
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par Did67 » 05/05/14, 14:04

Les buttes sont pour moi, une "bizarrerie" sauf cas particuliers de sols humides et très lourds...

Je trouve rigolo que les tenants d'une agriculture "naturelle" ait propagé cette drole de notion. Qui construit des buttes dans la nature ? Les castors ? La tectonique des plaques ??? Je pense qu'être naturel, c'est d'abord être cohérent. Mais ce n'est qu'un avis... Les "modes" nous jouent tellement de tours. Ce n'est toujours qu'un avis !

En revanche, je ne l'ai pas encore écrit :

a) je ne marche sur le sol que si nécessaire (en gros pour planter et pour la récolte !)

b) s'il est sec et couvert de BRF, pas de problème ; il n'y a pas de compactage ; le BRF fait "tampon" (en couches épaisses de 10 cm, comme je le pratique).

c) s'il est humide, ou là où il n'y a pas de BRF, j'ai un jeu de morceaux de planches, que je déplace au gré de mes besoins...

Il n'y a donc, dans mon jardin, que peu de chemins identifiés. Une année c'est ici. L'année d'après là. C'est surtout pour ne pas avoir à faire le "grand tour" à tout bout de champs...

C'est dommage de sacrifier ton "mulch" pour juste "traiter" les passages, je trouve...

Mais si tu déplaces tes chemins, tu vas récupérer certains des effets bénéfiques (humus, apports d'élements nutritifs, mycéliums..) quand même. Mais sans optimiser, puisque tu contraries en permanence l'oeuvre de la nature... La "vie du sol" va décompacter et toi tu compactes.

Je te conseille de travailler dans le même sens que tes "alliés", la vie du sol, et non pas en conflit !

Mais essayes. Observes. Je ne veux créer ni une nouvelle mode, ni une "méthode" (autre que : réfléchir / essayer / observer / corriger, chacun sa méthode en fonction de sa situation). Et donc discuter !
Dernière édition par Did67 le 11/11/14, 11:39, édité 3 fois.
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par Did67 » 05/05/14, 14:09

izentrop a écrit :Les moissons du future : http://www.youtube.com/watch?v=A2yun7F4a20


Merci.

Je rappelle qu'il s'agit d'agriculture et non pas de jardinage.

Mais c'est un des "déclencheurs" de ma réflexion sur la couverture avec des plantes cultivées. J'ai eu la chance de rencontrer et de sympathiser avec Manfred Wenz, l'agriculteur allemand (dont les apports sont évidemment bien plus "monstrueux" que ce qui n'est qu'effleuré dans le film !).

C'est un "autodidacte", mais un remarquable connnaisseur en "phytosociologie" (comment les plantes se comportent les unes avec les autres).

Je lui ai piqué l'idée du trèfle d'Alexandrie que j'ai déjà mis en oeuvre avec succès depuis le printemps 2013. Mais il a, lui, une palette beaucoup plus large de plantes : cameline, cette crucifère dont je ne trouve pas le nom... Etc...
Dernière édition par Did67 le 11/11/14, 11:47, édité 1 fois.
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par Did67 » 05/05/14, 14:13

Did67 a écrit :
c) s'il est humide, ou là où il n'y a pas de BRF, j'ai un jeu de morceaux de planches, que je déplace au gré de mes besoins...



Ah, j'ai oublié : pour mes semis dans la partie couverte de foin, j'ai travaillé..... couché dans le foin !!!

Un délire, non ??? Travailler son jardin couché dans le foin ! Et cela sent bon !

[NB : mon voisin me connait suffisamment pour ne pas s'être inquitéé trop ; en tout cas, le SAMU n'a pas débarqué pour m'emmener à l'asile ! Mais se méfier !!!]
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par izentrop » 05/05/14, 15:19

J'ai une terre plutôt argileuse, j'avais déjà mis mes fraise en butte l'année dernière et ça leur avait bien réussi.
C'est la lecture de "le jardin au naturel" de Jean-Marie Lespinasse qui m'a donné cette idée. Meilleur drainage et réchauffement printanier plus rapide.
Mes buttes ont seulement la largeur des buttes à p.d.t. Je vais réfléchir à cette histoire de couvert :mrgreen:

Je suppose que tu dois écarter le foin au niveau des semis, tant que les plantes n'ont pas atteint au moins la hauteur du couvert. Il doit y avoir quelques adventices qui en profite ;)
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