Le mondial de l’auto 2004

Le mondial 2004 de l’automobile vu par un écologiste

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Voici le témoignage de Michel Villeneuve, ( GE 13 ), un militant de génération ecologie à propos du Salon de l’Automobile 2004. Témoignage que nous partageons évidement.

Nos commentaires sont insérés en italique entre ( ) dans le texte et certains passages, completement hors sujet, ont été supprimés (…).

J’ai fait le tour du  » mondial de l’automobile  » 2004, avec les yeux d’un écologiste.
La première chose qui frappe c’est le luxe.Une odeur de pétrodollars flotte sur tout le salon. ( voir l’article le poids économique des transports ) O
n est loin des salons de l’agriculture ou de l’artisanat. Ensuite, c’est la foule (plus de 1.5 millions de visiteurs) ce qui prouve que l’automobile reste une préoccupation essentielle des français.

Enfin, c’est la pauvreté du hall consacré aux  » énergies nouvelles  » (le hall 2/2) qui démontre que l’environnement n’est pas la préoccupation majeure des constructeurs et encore moins celle des visiteurs. ( comme le montre également les « pauvres » photocopies des défenseurs du GNV à comparer aux dossier sur papier glacé voir brillant des grands constructeurs )

Ce tour du mondial d’un écologiste débute bien évidemment par celui du hall 2/2 annoncé pompeusement, comme celui des  » énergies alternatives « . En fait ce Hall est occupé essentiellement par les médias et les compagnies d’assurances. J’ai du demander où se trouvaient les énergies alternatives qui sont réduites aux producteurs de gaz naturel (Elf et TFE). Juste à coté, dans le coin, se trouve le minuscule stand du  » club Handisport  » faisant écho aux stands rayonnant de la  » police  » et de la  » prévention routière « . (…)

Les véhicules éléctriques

Les voitures électriques ne sont représentées que par la superbe  » Venturi  » (photo1) mais dignement puisqu’il s’agit d’une sportive équipée d’un moteur électrique de 180kw et utilisant 100 batteries (350kg au total) lithium-Ion d’une capacité de 58kw. C’est une voiture qui roule à 170km/h en vitesse de pointe avec une autonomie de 350km. ( Nous doutons que l’autonomie soit de 350 km en roulant à 170 km/h) La recharge se fait en 3 heures et demi. Souhaitons un plein succès au constructeur monégasque qui a remis le couvert.

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Les véhicules au gaz ( GNV et GPL )

Les voitures roulant au gaz naturel (qui garantit 20% de moins de CO2 ) sont plus nombreuses depuis la petite Smart (avec bouteilles à gaz sous la cabine, photo 2 ) jusqu’au bus et passant par les véhicules de service (du 3.5 t au 26 tonnes) produits par Renault, Citroën, Peugeot, Fiat, Mercedes, etc.. . Les habitants du Sud-Ouest seront heureux de retrouver les véhicules de leur enfance ( déjà 3,5 millions de véhicules roulent au gaz dans le monde). ( ?? )

On pourra regretter l’absence de succès pour la pourtant géniale idée de Ciroën d’utiliser le gaz de ville comme GNV grâce à un appareil de compression à domicile. ( voir cet article sur le C3 : cliquez ici )

Il y a aussi les voitures roulant au GPL (gaz de pétrole liquide) avec Peugeot (photo 3) mais aussi Deawo qui a équipé en GPL presque toute sa gamme. Outre son prix d’achat plus interessant que l’essence (-50%) et le gazole (-35%), le GPL permet d’obtenir des primes à l’achat d’un véhicule (1525 euros). 3 millions de voitures roulent au GPL en Europe mais ce n’est pas grâce aux constructeurs qui n’ont pas fait d’effort particulier sur ce type de carburant (lequel réduit pourtant les émissions de Nox de 68 à 96%). Heureusement que les producteurs de GPL vous fournissent généreusement les cartes de localisation des stations services équipées pour. Presque aussi polluant que l’essence au niveau rejets CO2 et existant depuis 30 ans, le GPL présente l’énorme avantage d’etre un déchet de d’extraction et de raffinage du pétrole : non valorisé sous forme GPL, il est brulé dans les torchères. En France son développement semble depuis toujours boycoté notamment par le peu de stations services, voir des chiffres plus précis dans cette étude sur les transports en ville, cliquez ici

Les piles à combustible

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Les  » piles à combustibles  » considérées comme les moteurs de l’avenir ne sont pas la préoccupation première des constructeurs. Seul Nissan a équipé un X-trail (photo 4) et Peugeot un Quark. Solution reine des dernieres années et salons, les constructeurs avoueraient-ils que cette technologie est bel et bien limitée ? Breveté avant le moteur à explosion et employé dans les missions lunaires Apollo ( c’est d’ailleurs la pile à combustible qui posa, entre autre, des problèmes à Apollo 13 ), cette technologie présente encore des nombreux obstacles. L’IFP a arrété son programme de recherche PAC en 1982 car les problèmes d’approvisionnement et de production en Hydrogène étaient insurmontables technologiquement et économiquement. La donne n’a pas vraiment changée en 2004. Par contre nous fondons de grands espoir sur les piles à combustible pouvant utiliser des biocarburants, éthanol ou méthanol et nous aimerions rappeler la lecture de cet article : cliquez ici )

Le SunDiesel ou Sun Diesel.

Heureusement que le constructeur américano-allemand Daimler-Chrisler a innové en proposant un moteur fonctionnant avec un carburant (le Sun diesel) tiré de la biomasse (photo 5). Ce carburant tiré de la transformation des déchets végétaux (photo 6) réussi à faire tourner des moteurs (photo 7) allant de la petite cylindrée au bus qui équipent la ville de Francfort. Cinq tonnes de biomasse produisent 1 tonne de  » Sun diesel  » soit 1300 litres. ( Attention ce carburant n’a rien à voir avec le BioDiesel ou Diester, esther méthylique tiré de l’huile végétal, ici toute la matière végétales est valorisée ) Rien qu’en Europe (pas en France malheureusement) on a produit plus de 90 milliards de litres de  » Sun diesel  » ce qui correspond à 20% des besoins actuels en carburant. ( Il nous semble que ceci est le potentiel du Sun Diesel, en aucun cas ce qui a déjà été produit ) Coup de chapeau au constructeur qui qualifie le  » Sun diesel  » d’énergie de demain.

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Cette solution nous semble trés prometteuse sans doute actuellement la plus prometteuse avec les huiles végétales brutes. Ceci car les déchets agricoles et de sylvicultures sont souvent nombreux et mal valorisés mais au même titre que la biométhanisation, des aides publiques devront donner un coup de pouce à l’essort de cette technologie. Nous espérons que le plan Biocarburants 2005 y contribuera. D’un point de vue technologique, cette solution s’apparente au procédé Makhonine de liquéfaction du charbon : cliquez ici )

Les prototypes.

La panoplie des véhicules écologiques ne serait pas complète sans les véhicules fonctionnant à l’énergie solaire (photo 8) ou les véhicules consommant moins d’un litre au 1000km (photo 9). Ces machines qui sont les résultats des efforts de lycées techniques ou d’ écoles d’ingénieurs ne seront pas des voitures familiales ni des transports en commun d’ici quelques temps, mais ils ont le mérite de montrer qu’on peut s’attaquer au gaspillage. Bravo à  » Helios  » et aux étudiants d’HEI qui ont fini 12eme du  » World Solar Challenges  » avec une vitesse moyenne de 65km/h et une vitesse de pointe de 130km/h (sur voiture solaire) et aux élèves du lycée de Saint-Sebastien sur Loire, pour leur  » microjoule  » (photo 10). Ces véhicules restent des prototypes et il n’y a aucune chance pour que, à moyen terme, ils aient leur place sur le marché. Bref ce sont des jouets expérimentaux.

Les microcars.

On ne saurait refermer ce chapitre sur les véhicules écologiques sans parler des petits véhicules sans permis produits par  » Aixam  » qui peuvent réduire les embouteillages et rendre des grands services (photo 11).

Ces micro véhicules sont une solution intéressante à la congestion urbaine, comme la Tulip de Peugeot d’il y a quelques années ( voir ici ) encore faudrait-il qu’il soient vendus à des prix compétitifs par rapport à leur performances et/ou qu’ils obtiennent des subventions étatiques.

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