Huiles moteur, additifs et super lubrifiants 3

Huiles et additifs : un mariage plus que délicat ! Partie 3 (Lire la partie 2)

TETIERE TECHNOLOGIE. Texte & photos : Marc Alias

Mots clés : additif, graissage, superhuiles, lubrification, durée de vie, vidange, huiles synthétique, essais, test, normes, Electrosyntec.

Testeur et sans reproches.

En exclusivité, j’ai été autorisé à consulter les multiples rapports d’analyse du labo de recherche Fuchs Angleterre et je n’ai pu que constater l’accablante vérité. D’innombrables additifs venus des USA le plus souvent avec des noms aussi divers que racoleurs attendent leurs futures victimes…Du coup, tous mes courageux projets de test d’additifs sur mes propres véhicules ont été immédiatement stoppés et envoyés au labo Silkolène pour analyses !

Mais c’était déjà trop tard pour la boite de vitesse de ma BX TZDT affichant alors 250 000 km, sous torture d’un additif depuis moins de 2 ans et seulement 20 000 km parcourus avec : plus de cinquième par dissolution des cannelures à l’acide chlorhydrique !! Du jamais vu à l’atelier Citroën du concessionnaire de Brive.

Comment a-t-on pu en arriver là ?

Lors du salon auto de Paris en 2002,j’ai reçu des échantillons d’additifs divers, variés et violement colorés pour les différencier.

Ceci est une pratique courante avec tous les journalistes puisque leurs promoteurs en espèrent des publi-reportages favorables et surtout infiniment moins cher que les pages de publicité des magazines ou j’écris !

Ne reculant pas devant ma curiosité ni mes engagements de journaliste testeur intrépide, j’ai ajouté 5% en volume d’un additif bien connu dans ma boite de vitesse. Rien de notable durant 1 an puis subitement les rapport sont devenus très durs à passer. L’opération n’étant pas du tout complexe et étant professeur certifié en maintenance auto des BAC Maintenance automobile (STI/GM/B pour les connaisseurs), j’ai donc vidangé ma boite de vitesse moi-même dont l’huile avait seulement 4 ans.

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A ma grande surprise, un liquide aussi fluide que de l’eau s’en écoula ! Pas étonnant que les rapports soient si difficiles à passer mais je n’en dirai pas autant de cette étonnante odeur acre, très proche de l’acide chlorhydrique…

Bref ! Remplissage avec une huile 100 % de synthèse Carrefour (donc Mobil) et me voilà reparti. Pas pour longtemps…

Malgré la grande qualité de la nouvelle huile, les dégâts étaient déjà trop avancés et de retour du Mondial de l’Auto 2004 à Paris, je me retrouva en roue libre lors d’un dépassement en 5 ème sur une départementale sans personne en face, fort heureusement. Le fort sifflement émis à cette occasion ne laissait aucun doutes sur la cause et je continua en 4 ème les 40 km restant jusqu’au concessionnaire Citroën de Brive qui constata, avec suspicion puis étonnement, l’étendue des dégâts.

En effet, la BX TZDT qui me sert aux tests d’additifs, est un véhicule hyper fiable mécaniquement, capable de 600 000 à 700 000 km avec le même groupe motopropulseur comme pas mal d’autres autos de cette époque ! Moi je l’ai fait et fidèle à mon devoir de journaliste technique, je n’ai pas hésité à demander des analyses complémentaires avec John Rowland avec qui je communiquais déjà pour un test d’huile moto en cours pour un autre bimensuel national…

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Cliquez pour agrandir. Un récent protocole de confidentialité pour un rapport technique d’Energie Release contenant pas mal d’éléments m’interdit de publier plus que cette fiche de sécurité. Elle mentionne 60 % de paraffines chlorés (en Allemand) ce que les commerciaux ne nient plus ! Quant aux inhibiteurs d’effets secondaires, John Rowland les connaît bien mais leurs effets sont insuffisants aux températures atteintes dans les huiles moteur et durant les longues périodes inter vidanges…Dommage pour ces utilisations classiques !

Les Couacs des additifs.

La réponse du labo Silkolène est claire… Malgré la vidange 3 mois avant la casse définitive, et sans remise d’additifs, on retrouve encore des traces de ces coupables paraffines chlorés aux effets secondaires bien connus! Les dégâts ayant mené à ma panne pourraient bien provenir de la réaction chimique entre les traces d’eau contenue dans toute huile en service et du perchlorure de fer (Bien connu en électronique, il attaque violemment le cuivre et ses alliages !) synthétisé par la chaleur des fortes pressions de contacts des cannelures avec les paraffines chlorés de l’additif.

Bien sur, chez le fabricant de l’additif en question, on nie toute responsabilité pour ne rien payer des réparations et surtout garder une bonne image à son produit. De plus, on nous envoie des menaces de procès et d’intimidations à John Rowland et à moi puisque je suis une victime très embarrassante, un journaliste et ingénieur INSA en génie mécanique, de surcroît !

En tous cas, une belle affaire en vue pour le célèbre avocat spécialisé dans les affaires automobiles, vous aviez reconnu Eric de Caumont, qui reste un des informés des suites éventuelles de cet article…

A la même époque, sur ma moto Kawasaki ZX6R de 2001 affichant alors moins de 10 000 km, je perdis alors presque 1 % de puissance après ajout de Lubycil, cette fois, qui clamait une augmentation de couple et de puissance jusqu’à 10 % !

Hallucinant ! A propos de deux roues, un préparateur de Salindres, a vu la boite de vitesse d’une moto se bloquer net au banc de puissance sous les yeux horrifiés du commercial qui y avait ajouté son additif miracle à des fins de démonstration.

Pour en revenir aux autos, un mécanicien expérimenté de St Tropez m’a affirmé avoir démonté un moteur de R8 Gordini incroyablement corrodé car traité avec l’additif X2S, autre piège facile à acheter du coté de Cogolin…Bien d’autres moteurs et boite de vitesses ont été victimes de tous ces additifs corrosifs de classe 4) ( voir partie 2 ) mais personne ne s’en doute puisque l’additif miraculeux est hors de cause par…définition.

Lire la dernière partie

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