ABN le 27/09/2007 13h45
Déluge de dollars sur les majors
L'envolée des cours du pétrole depuis quelques années représente bien évidemment une manne inespérée pour les compagnies pétrolières dont les bénéfices atteignent aujourd'hui des niveaux tout simplement surréalistes ; ainsi, Exxon Mobil, major parmi les majors, a dégagé un résultat net de 40 milliards de dollars l'année dernière !
40 milliards de dollars, c'est somme toute 5 fois plus que le PIB du Sénégal ou encore 1 000 fois plus que la fortune supposée de Paris Hilton...Qui plus est, ces montants vont bien sûr encore augmenter, les cours du brut s'inscrivant actuellement en hausse de près de 30 % depuis le début de l'année.
En toute logique, les compagnies pétrolières devraient donc lourdement investir en capacité de production pour bénéficier de la hausse tendancielle – et vraisemblablement durable – de leurs marges opérationnelles. Mais la réalité est tout autre : les majors investissent bien un peu ici ou là mais elles consacrent finalement la plus grosse partie de leur cash à racheter leurs propres actions : ainsi, Chevron, deuxième compagnie pétrolière américaine vient d'annoncer un programme de rachat d'actions de 15 milliards de dollars (soit tout de même 8 % de son capital...). Et elle ne fait en cela qu'imiter son concurrent Conoco, qui avait annoncé un programme de la même envergure en juillet ; quant à Exxon, ils battent tous les records, rachetant leurs actions au rythme hallucinatoire de 7 milliards tous les trimestres !
Alors, certes, le capitalisme sans investissement c'est aussi absurde qu'un couteau sans lame auquel manquerait le manche... Mais, la démagogie serait ici un peu facile : en dernière analyse, l'attitude des majors transcrit une réalité incontournable : entre l'inflation galopante des coûts de production et l'attitude de plus en plus vindicative des pays producteurs, l'ère du pétrole facilement exploitable (à tous les sens du terme) est bel et bien révolue.
Source : Boursorama.com