La Grande-Bretagne a présenté mercredi un projet de refonte de sa politique énergétique axé sur la sécurisation de ses approvisionnements et la lutte contre le réchauffement climatique qui s'appuie sur la construction de centrales nucléaires et les économies d'énergie.
Les gisements pétrolifères et gazifières britanniques de la mer du Nord sont en voie d'épuisement et le pays n'a pas manqué de remarquer l'an dernier la réduction de l'approvisionnement en gaz russe, qui représente 40% de la consommation en Europe.
La Grande-Bretagne veut par ailleurs atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone, l'un des gaz responsables de l'effet de serre.
"Si le nucléaire est exclu il y a toutes les chances qu'il soit remplacé par le gaz et le charbon qui, bien sûr, rejettent du dioxyde de carbone", a déclaré au parlement le ministre du Commerce et de l'Industrie Alistair Darling, en présentant son Livre blanc sur l'énergie.
"Il me paraît évident qu'il est important d'avoir un approvisionnement en énergie diversifié (...) et de ne pas devenir trop dépendant du gaz importé. C'est mauvais pour l'environnement mais c'est aussi très inquiétant pour la sécurité, à l'avenir, de l'approvisionnement en énergie."
Le ministre a souligné que ces nouvelles mesures permettraient d'éviter jusqu'à 33 millions de tonnes de dioxyde de carbone d'ici 2020, soit l'équivalent des émissions produites par tous les véhicules routiers du pays.
Le gouvernement souhaite tripler la quantité d'électricité produite avec des sources renouvelables et accroître l'efficacité énergétique.
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L'Union européenne souhaite tirer 20% de son énergie de sources renouvelables d'ici 2020, et un projet de loi actuellement examiné par le parlement britannique fixe au pays l'objectif de réduire de 60% ses émissions de dioxyde de carbone d'ici 2050.
Mais Blair et nombre de ses ministres estiment que le pays doit se doter d'une nouvelle génération de centrales nucléaires afin de poursuivre la production des 20% d'électricité qu'assurent ses centrales vieillissantes.
Le Livre blanc sur l'Energie présente toutes les options possibles en matière d'approvisionnement et exprime la préférence du gouvernement pour l'énergie nucléaire, au grand dam des écologistes.
Le gouvernement, auquel il a été reproché ce mois-ci de n'avoir pas suffisamment consulté l'opinion sur le dossier du nucléaire, devra aussi lancer mercredi un processus de consultation qui devrait durer plusieurs mois.
Or il y a urgence. Toutes les centrales nucléaires britanniques sauf une devront fermer d'ici 2023 et même les partisans les plus optimistes du nucléaire reconnaissent qu'il faudra au moins dix ans pour construire une nouvelle centrale.
Darling a déclaré qu'une décision sur la construction de centrales devait être prise cette année. S'il a assuré que ces projets ne seraient pas financés avec de l'argent public, rien ne garantit pour l'heure que des fonds privés seront disponibles pour de tels chantiers, initialement très gourmands en capitaux et sans retour sur investissement garanti.
Le Livre blanc sur l'Energie promeut aussi la recherche de moyens de captation et de stockage du dioxyde de carbone, qui pourrait générer d'importants revenus à l'exportation vers des pays tels que la Chine et l'Inde, en plein boom économique et dotés d'importantes réserves de charbon.
Il prône les économies d'énergie au sein des entreprises, l'accroissement des investissements dans le développement d'énergies renouvelables tels que l'éolien et l'énergie tirée des vagues, l'accroissement des échanges de droits à émettre du dioxyde de carbone, une plus grande efficacité énergétique et la micro-génération d'électricité par des panneaux solaires placés sur les toits et des turbines éoliennes.
Source : yahoo actualités