L'effet de serre, "principal défi du siècle" selon
Publié : 13/04/06, 18:55
En mettant en cause "tous nos modes de production et de consommation", le changement climatique "est le défi principal que nous ayons à relever au cours de ce siècle", affirment pour la première fois, dans le rapport de la mission d'information parlementaire sur l'effet de serre, des élus de divers bords politiques.
Les travaux de cette mission présidée par Jean-Yves Le Déaut (PS, Meurthe-et-Moselle), et dont la rapporteure est Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP, Essonne), ont été rendus publics mercredi 12 avril. Sur la trentaine de députés qui la composent, trois se sont abstenus : deux communistes et la députée (Verts) de Paris Martine Billard. "Mais il y a accord de tous sur le constat, ce qui n'était pas acquis", souligne Mme Kosciusko-Morizet.
Le texte passe en revue les connaissances accumulées par les scientifiques sur le réchauffement climatique - plusieurs degrés d'ici à la fin du siècle - et les conséquences "catastrophiques" qu'il pourrait engendrer. Aussi les députés appellent-ils à agir vite pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), "de 25 % d'ici à 2020, en cohérence avec l'objectif d'une baisse de 80 % d'ici à 2050".
"EVITER LE PIRE"
"Le chemin est étroit, mais nous pouvons encore éviter le pire", écrivent les parlementaires. "Les mesures que nous serons conduits à préconiser pourront parfois non seulement nous gêner nous-mêmes dans notre confort, mais aussi la génération future, afin de préserver la suivante", avertissent les rapporteurs.
Mais pas question de faire appel à de "fausses solutions". "Les ruptures technologiques, si nous les souhaitons, si nous devons les préparer et les rechercher, ne peuvent constituer notre seule espérance tant elles sont hypothétiques", préviennent-ils. "La croyance répandue que la hausse du prix du pétrole résoudra tous les problèmes" en favorisant le report vers des énergies renouvelables est un leurre, car "elle entraîne surtout un report vers le charbon".
La mission affirme que la lutte contre l'effet de serre "ne doit pas être contraire à la croissance". Elle peut créer des richesses et de l'emploi, pour peu qu'on prenne "sans tarder" l'initiative, estiment les députés, qui proposent une série de mesures "possibles à mettre en oeuvre".
Certaines sont institutionnelles, comme la création d'un grand ministère de l'environnement intégrant l'énergie et les transports (les transports, dont les émissions croissent fortement, sont d'ailleurs traités en détail dans le rapport, comme l'habitat). D'autres sont plus directes comme la mise en place d'une réforme fiscale d'ensemble, afin d'intégrer le coût des atteintes à l'environnement dans les activités économiques, et d'alléger en parallèle la pression fiscale sur le travail.
Ne reste plus, comme les parlementaires de la mission le souhaitent, qu'à mettre ces questions "au premier rang des débats des prochaines échéances électorales".
Gaëlle Dupont
Les travaux de cette mission présidée par Jean-Yves Le Déaut (PS, Meurthe-et-Moselle), et dont la rapporteure est Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP, Essonne), ont été rendus publics mercredi 12 avril. Sur la trentaine de députés qui la composent, trois se sont abstenus : deux communistes et la députée (Verts) de Paris Martine Billard. "Mais il y a accord de tous sur le constat, ce qui n'était pas acquis", souligne Mme Kosciusko-Morizet.
Le texte passe en revue les connaissances accumulées par les scientifiques sur le réchauffement climatique - plusieurs degrés d'ici à la fin du siècle - et les conséquences "catastrophiques" qu'il pourrait engendrer. Aussi les députés appellent-ils à agir vite pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), "de 25 % d'ici à 2020, en cohérence avec l'objectif d'une baisse de 80 % d'ici à 2050".
"EVITER LE PIRE"
"Le chemin est étroit, mais nous pouvons encore éviter le pire", écrivent les parlementaires. "Les mesures que nous serons conduits à préconiser pourront parfois non seulement nous gêner nous-mêmes dans notre confort, mais aussi la génération future, afin de préserver la suivante", avertissent les rapporteurs.
Mais pas question de faire appel à de "fausses solutions". "Les ruptures technologiques, si nous les souhaitons, si nous devons les préparer et les rechercher, ne peuvent constituer notre seule espérance tant elles sont hypothétiques", préviennent-ils. "La croyance répandue que la hausse du prix du pétrole résoudra tous les problèmes" en favorisant le report vers des énergies renouvelables est un leurre, car "elle entraîne surtout un report vers le charbon".
La mission affirme que la lutte contre l'effet de serre "ne doit pas être contraire à la croissance". Elle peut créer des richesses et de l'emploi, pour peu qu'on prenne "sans tarder" l'initiative, estiment les députés, qui proposent une série de mesures "possibles à mettre en oeuvre".
Certaines sont institutionnelles, comme la création d'un grand ministère de l'environnement intégrant l'énergie et les transports (les transports, dont les émissions croissent fortement, sont d'ailleurs traités en détail dans le rapport, comme l'habitat). D'autres sont plus directes comme la mise en place d'une réforme fiscale d'ensemble, afin d'intégrer le coût des atteintes à l'environnement dans les activités économiques, et d'alléger en parallèle la pression fiscale sur le travail.
Ne reste plus, comme les parlementaires de la mission le souhaitent, qu'à mettre ces questions "au premier rang des débats des prochaines échéances électorales".
Gaëlle Dupont