Guinee — Les membres d'équipage du MY Esperanza se trouvent à bord d'un canot pneumatique, le long d'une 'carcasse flottante' immobile. Il n'y a pas d'autre terme pour désigner ce type de navire, pourrissant littéralement sur pied. L'avant-pont est couvert de vieilles pièces de machinerie, de vieux câbles traînent sur tout le pont, le mat est à l'horizontale, couché sur le flanc droit du bateau.
Une grande figurine chinoise, en métal rouillé, pendouille au dessous du pont, portant l'inscription 'Bonheur'. Zizi, l'interprète chinois de Greenpeace, clame un 'Bonjour' de circonstance. La tête d'un homme apparaît. La silhouette se profile ensuite sur le pont. C'est le second, il explique qu'il attend le nouvel équipage et qu'il ne sait pas quand celui-ci se pointera. Le bateau est à l'ancre depuis 3 mois.
On nous avait dit qu'il s'agit d'un cimetière de bateaux de pêche pirates, situé à 70 miles nautiques (130 km) de la côte de Guinée. On ne s'attendait pas à rencontrer âme qui vive sur ces vieilles coquilles de noix à peine flottantes.
Un peu plus tôt, un groupe de Chinois, sur un bateau de pêche en ordre de marche, nous avait expliqué que cela faisait deux ans qu'ils naviguaient et que leur raffiot n'avait pas fait escale dans un port depuis 8 ans. Des histoires similaires nous ont été racontées depuis d'autres bateaux fantômes, des moteurs qui ne tournent plus, des équipages qui n'arrivent pas... Pour certains, la nourriture manque. Pour d'autres, l'inquiétude commence à monter, quand la nourriture arrivera-t-elle?
http://oceans.greenpeace.org/fr/l-expedition/nouveaut%C3%A9s/les-bateaux-fant-mes-chinois