Le filtre miracle HUMICO BIOSMART ne serait qu’un placebo.
Basé sur un minéral présenté comme unique, la SORBITE, le filtre miracle HUMICO BIOSMART est supposé absorber l’éthylène dégagé par les fruits, légumes et fleurs coupées et tripler leur durée de vie :
http://www.la-seine-et-marne.com/report ... s-est.html
Le minéral, extrait dans une mine située en Californie, aurait une structure atomique unique lui permettant, fait rarissime, d’absorber l ‘éthylène présente dans les chambres froides alimentaires.
Des tests réalisés par le LGSA de NANCY dirigé par Stéphane DESORBY confirmeraient la capacité fabuleuse de la SORBITE à pomper l’éthylène.
Une mise en cause du produit sur internet, contestée fermement par les dirigeants français de la master-franchise HUMICO FRANCE, ne serait qu’une vaste campagne de dénigrement.
En réalité, l’arnaque à la SORBITE existe aux Etats-Unis depuis plus de trente, ou différentes officines ont passé des accords de distribution exclusive avec le propriétaire de la fameuse « mine ».
Deux experts américains en conservation des végétaux coupés, lassés par les allégations tapageuses de ce « merveilleux minéral miracle », on testé la SORBITE en 1995, distribués à l’époque par trois sociétés américaines distinctes.
Ils ont comparé le pouvoir d’absorption de l’éthylène par la SORBITE à celui du sable.
Leurs conclusions sont malheureusement sans appel : « LA SORBITE N’ABSORBE PAS DU TOUT D’ETHYLENE ».
Le graphique ci-dessous, extrait du rapport d’analyse effectué au Etats-Unis en 1995, montre que la SORBITE (minéral A, B et C) n’absorbe pas plus d’éthylène que du sable.
La SORBITE contenue dans le filtre HUMICO BIOSMART ne serait donc qu’un placebo sans aucune valeur commerciale et les allégations de la société HUMICO FRANCE tout simplement une tromperie.
Rappelons que le fait, par l’usage d'une fausse qualité, en l’espèce la capacité de la SORBITE à absorber de l’éthylène, de tromper des candidats franchisés et des clients, afin de les amener à remettre des fonds, est constitutif de l’escroquerie.
L'escroquerie est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende (article 313-1 du Code Pénal)
Le filtre HUMICO : une nouvelle affaire « CONSERVER 21 » ?
A lire aussi: http://www.lepoint.fr/actualites-econom ... 16/0/97471
C 21 : la molécule mir acle qui sent le soufre
La molécule C 21 devait révolutionner l'industrie agroalimentaire. Mais Denis Allet, promoteur de cette invention, est aujourd'hui en prison. Pourquoi ? L'enquête du Point sort des sentiers de la science et dévoile une nébuleuse financière qui rappelle l'affaire des « avions renifleurs. »
Ils m'ont lâché. Je me suis fait avoir. » Du fond de sa cellule, à Fleury-Mérogis, Denis Allet, matricule 265804 T, se présente comme une victime. Il est pourtant au centre d'une des plus vastes escroqueries de ces dernières années. Une affaire que certains enquêteurs, qui tentent d'en démêler les fils, comparent d'instinct à celle des fameux « avions renifleurs », à la fin des années 70.
A l'origine de cette nouvelle arnaque rocambolesque, où se côtoient financiers, industriels, politiques et « honorables correspondants », une mystérieuse molécule mise au point par une sorte de professeur Nimbus espagnol, Alfonso de Sande Moreno. Cet ingénieur agronome de 44 ans affirme avoir inventé un philtre secret dont la propriété serait de décupler la durée de vie des aliments frais : la viande, le poisson, les herbes, mais surtout les fruits et légumes. Baptisé Conserver 21, le produit permettrait de conserver les kiwis 210 jours, les tomates et les bananes 40 jours, les fraises 17 jours, les ananas jaunes 30 jours... Bref, l'invention serait capable de révolutionner l'industrie du froid, la grande distribution, la logistique de l'agroalimentaire dans les pays émergents. De déstabiliser une bonne partie de l'économie planétaire.
Ce « miracle », Denis Allet, 34 ans, un jeune aventurier des affaires, se proposait de le financer et de le faire connaître au monde entier. En l'espace d'un an, entre juin 1995 et juin 1996, il va même réunir officiellement plusieurs dizaines de millions de francs auprès d'investisseurs désireux de s'attribuer l'exclusivité du produit. Les premiers à s'engager sont des petits patrons français. A trois ou quatre, ils investissent une vingtaine de millions de francs.
La grosse cavalerie ne tarde pas à suivre. D'abord en la personne d'un mystérieux milliardaire américain, Charles Stein. Cet ancien dirigeant de Sara Lee, le numéro un américain du surgelé (qui a aussi racheté Dim en France), garantit 30 milliards de francs de recettes en dix ans sur les marchés des Etats-Unis et du Canada. Sur ses deniers personnels, Charles Stein monte en Floride la société Conserver of America. Dans son sillage, il entraîne Dato Yap Yong Seong, directeur général de Mycom Berhad, un important holding malais coté en Bourse à Kuala Lumpur et qui gère, notamment, les fonds de pension de la police locale. Mycom Berhad garantit l'accès au marché asiatique. Pour entrer dans le club Conserver 21, les Malais mettent 40 millions de francs sur la table. Des négociations s'amorcent également avec quelques grands industriels, comme Whirlpool et Saupiquet.
Un an et quelques péripéties plus tard, le rêve tourne au cauchemar. La production industrielle promise n'a jamais dépassé le stade des échantillons expérimentaux. Surtout, le 28 mars dernier, Denis Allet est arrêté puis mis en examen par le juge parisien Laurence Vichnievsky pour « escroquerie, faux et usage de faux, abus de confiance ». Pourtant, aucune plainte d'investisseurs floués n'a été déposée ! C'est Me Van de Velde, un mandataire judiciaire belge chargé de gérer la faillite de Conserver Investment (CI), le holding de Denis Allet basé à Bruxelles, qui a donné l'alerte. Et sa dénonciation a été prise très au sérieux par le juge belge Jean-Paul Van Espen, bien connu en France pour avoir embastillé le patron de Schneider, Didier Pineau-Valencienne, en 1994, et qui enquête aujour-d'hui sur une affaire de pots- de-vin touchant le groupe Dassault.
Après avoir mis en détention provisoire la directrice financière de Conserver, Jacqueline Pillon-Becis, le juge Van Espen a réclamé l'arrestation d'Allet. Pourquoi un tel déploiement de force ? « Tous les transferts de fonds entre les différents comptes bancaires de Conserver n'ont pas encore été recensés avec précision, explique Me Van de Velde. Mais il est impossible qu'un groupe doté d'effectifs aussi minimes et sans activité industrielle effective dépense aussi vite les centaines de millions de francs que l'on sait avoir transité dans cette affaire. » Où l'argent a-t-il été détourné et à quelles fins ? C'est la question que se posent également les enquêteurs français en cherchant à percer le rideau de sociétés-écrans néerlandaises, anglo-normandes ou luxembourgeoises de la nébuleuse Allet.
Une piste d'autant plus sensible que le groupe Conserver a longtemps bénéficié de solides appuis politiques, particulièrement dans la mouvance UDF. A commencer par celui du député de la Manche Yves Bonnet. Directeur de la DST au début des années 80, reconverti aujourd'hui dans la politique, Yves Bonnet a non seulement soutenu - en vain - le projet Conserver auprès de l'administration, mais il a également envisagé l'implantation d'une usine dans sa circonscription. Symptomatique du soutien alors inconditionnel que le député Bonnet témoignait à Allet : son propre frère, Pierre, a occupé, au printemps dernier, le poste de directeur général de Conserver ! « Je me suis tout bonnement fait piéger », indique aujourd'hui Yves Bonnet.
Mais, si son frère n'est effectivement resté en fonction que l'espace de quatre mois, le flirt officiel d'Allet avec le centre droit ne s'arrêtera pas là. Au printemps 1996, la signature du protocole d'accord avec les investisseurs malais se déroulera au Sénat, à l'invitation de Michel Talgorn, secrétaire du groupe des républicains indépendants. Son fils, Frédéric, est alors conseiller commercial de Denis Allet. Au Sénat, Allet et ses partenaires étrangers seront reçus en grande pompe, avec visite du palais et déjeuner. Qui a manipulé qui ? Ces derniers jours, Michel Talgorn n'était pas joignable.
Certains observateurs sont tentés de voir la clé de l'énigme dans les liens - beaucoup plus discrets cette fois - qu'Allet cultivait également avec l'entourage d'un éminent dirigeant de l'UDF, réputé entretenir des intérêts financiers au Proche-Orient... Le Point est en tout cas en mesure de révéler que les activités de Conserver éveillent bien des curiosités : des Renseignements généraux aux super-inspecteurs du fisc, en passant par les services secrets, tout le monde semble avoir de bonnes raisons de s'y intéresser.
Que se passait-il réellement derrière la façade dorée de Conserver ? Les Belges semblent convaincus d'avoir mis au jour une filière de blanchiment d'argent. Les fonds dont disposait Allet transitaient ainsi par un compte bancaire discret ouvert au Luxembourg par la Compagnie financière Kléber-Etoile, une société-écran gérée par un prête-nom. Allet était devenu administrateur de cette structure au capital composé d'actions au porteur (donc anonymes), juste après sa constitution, en avril 1996. Selon nos informations, il n'en était pas l'ayant droit. Un montage qui accrédite la thèse selon laquelle l'aventurier n'a été qu'une marionnette actionnée par d'autres. Drogue, trafic d'armes, financements politiques ? Toutes les hypothèses ont cours, même celle d'une guerre des services de renseignement.
A première vue, le profil de Denis Allet plaide plus simplement pour l'escroquerie de haut vol. L'homme menait grand train, roulait en Bentley, voyageait en Concorde. Il n'était pas inconnu des services de police. Sa première condamnation remonte à 1981, et il a fait au moins un séjour en prison en 1994 pour diverses escroqueries et grivèleries. Allet était d'ailleurs interdit bancaire et sous le coup d'une interdiction de gérer en France. Aidé par un avocat d'affaires à la répu- tation douteuse - récemment condamné pour fraude fiscale -, Allet a pourtant réussi à contourner ces obstacles légaux. Il était de toute façon à bonne école : son entourage immédiat comporte des noms fichés au grand banditisme, d'autres sont connus pour oeuvrer dans le « commerce » des diamants.
Autre piste, celle d'une guerre d'influence des services secrets. Là encore, plusieurs scénarios sont avancés. Un témoin rapporte des discussions entre Charles Stein et le bras droit du président Mobutu, un proche de Kadhafi, visant à renouer discrètement les liens entre la Maison-Blanche et la Libye. Des agents français, eux, évoquent une opération de déstabilisation de la France en Afrique. A l'appui de telles affirmations, le fait que les équipes de Conserver aient tenté de négocier une exclusivité portuaire à Madagascar au bénéfice des Etats-Unis.
En juillet dernier, le maréchal Mobutu a même été reçu en grande pompe sur « Les Naïades », le yacht personnel de Denis Allet, amarré en baie de Cannes (voir photo page 88). Ce jour-là, la négociation n'a pas eu grand-chose à voir avec l'innocent commerce de la molécule miracle. Allet se proposait notamment de reprendre en main la garde présidentielle de Mobutu, en pleine déliquescence. Qui lui a donné l'idée de se diversifier dans le business trouble de la sécurité ? Mystère. Mais ce nouveau projet n'a rien d'une fanfaronnade. Une nouvelle société, de droit anglais, Dixon Security International, avait été créée pour l'occasion, avec à sa tête Gérald Le Pemp, un ancien gendarme du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République). Le Pemp n'en est pas à sa première mission africaine. Après avoir exercé à l'Elysée pendant le premier septennat Mitterrand, puis servi de garde du corps à différentes personnalités, dont Bernard Tapie, Le Pemp était à l'époque chargé de mission à la présidence de la République de Madagascar. Et cherchait des investisseurs pour financer la formation et l'encadrement d'une garde prétorienne locale.
D'emblée, l'activité de Dixon sur le sol français a de quoi susciter l'intérêt des services spéciaux à plus d'un titre : les liens qu'entretient Denis Allet avec un intermédiaire franco-israélien, très introduit dans les marchés parallèles de l'armement, inquiètent. Et Dixon - qui n'a jamais déposé officiellement ses statuts en France - « travaille » sur plusieurs projets dans la zone d'influence française en Afrique et au Moyen-Orient (Zaïre, Madagascar, Yémen...). La société ambitionne également d'assurer la sécurité des Jeux méditerranéens, qui auront lieu au Liban en 1998. Et elle ne lésine pas sur les moyens pour donner des gages aux autorités libanaises.
Sur place, le dossier est géré en étroite concertation avec Marcel Laugel, un ambassadeur de France à la retraite, aujourd'hui installé à Beyrouth. Et le projet est doté d'un conseiller technique non moins prestigieux : le préfet Christian Prouteau. Selon nos informations, le propre passeport de l'ancien chef de la cellule antiterroriste de l'Elysée a été saisi au cours d'une perquisition menée par la brigade financière au domicile personnel de Le Pemp.
Aucun de ces projets n'a, semble-t-il, abouti. Sans doute faute de temps. Car, ces dernières semaines, le patron de Conserver avait mis les bouchées doubles. Quelques jours seulement avant d'être arrêté, Allet avait ainsi organisé la visite privée à Paris de Didier Ratsiraka, l'actuel président de Madagascar. Dixon avait mis à la disposition du staff présidentiel trois véhicules - dont la propre Mercedes blindée d'Allet ! - avec chauffeur. Et l'hébergement à l'hôtel Raphaël était même « offert » par le groupe Conserver... qui oubliera finalement de payer la note.
Pourquoi les services de renseignement français ont-ils laissé faire aussi longtemps ? Avaient-ils en réalité infiltré la nébuleuse de Denis Allet pour mieux en contrôler l'activité ? D'importantes zones d'ombre demeurent. Ainsi voit-on apparaître fin 1995 un bien curieux personnage dans le sillage de Conserver. Jean-Michel Beaudoin, 35 ans, se présente lui-même comme un « spécialiste des relations stratégiques chargé de contacts avec différents gouvernements étrangers entre 1991 et 1995 ». Officier de réserve, ancien conseiller du Centre national des indépendants (CNI), Beaudoin est aussi lié à Ahmed « Charly » Chaker, ex-président de l'Association pour le développement des relations arabo-françaises (Adraf), tout juste sorti de prison pour une affaire d'escroquerie.
De notoriété politique, Charly Chaker a été utilisé pendant de longues années par le contre-espionnage français au Moyen-Orient. Ses réseaux, que connaît Beaudoin, suivent les filières sensibles du commerce des armes en Algérie, en Irak, au Zaïre, en Israël et en Afrique du Sud. C'est encore Jean-Michel Beaudoin qui présentera Allet à Yves Bonnet, l'ancien patron de la DST. Curieusement, Beaudoin quittera le navire Conserver, avec une partie de l'équipe, juste avant qu'il ne coule. Etrange clairvoyance...
Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Car la molécule du professeur Alfonso continue de faire des émules. Au début de l'année, Beaudoin a lui-même repris les rênes d'une nouvelle société baptisée Atmos pour exploiter une version prétendument « améliorée » du brevet. En fait, juste le temps de faire un tour de piste et de se faire débarquer par son nouvel actionnaire, un certain Simon Timsit, qui dit avoir oeuvré dans l'agroalimentaire, mais est surtout connu comme le fondateur d'un groupe spécialisé dans l'immobilier commercial dans le sud-est de la France.
De l'autre côté de l'Atlantique, Charles Stein aurait lui aussi signé un nouvel accord avec l'inventeur espagnol de Conserver 21. Pas démonté pour un sou, il prépare même son entrée au Nasdaq, le marché boursier américain réservé aux valeurs à forte croissance. Et ambitionne, semble-t-il, de devenir le Bill Gates de l'agro-alimentaire !