Coûteux réveillon

Le réchauffement et les changements climatiques: cause, conséquences, analyses...Débat sur le CO2 et autres gaz à effet de serre.
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elephant
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Coûteux réveillon




par elephant » 08/02/07, 19:23

Je vous livre à l'état brut un texte que vient de m'envoyer un pote par mail:

Pierre OZER Chargé de recherche au Département des sciences et gestion de l'environnement, Université de Liège. Dominique PERRIN Chercheur à la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux
La place du réchauffement climatique dans les médias, dans les préoccupations des citoyens et dans le débat politique est sans cesse croissante, tout comme l'est la concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère.
La semaine précédant Noël, j'ai décortiqué les publicités de mon hypermarché le plus proche pour préparer le repas familial tant attendu. Et voici ce que j'ai pu concocter pour huit personnes avec, entre parenthèses, les kilomètres parcourus entre le pays de production et la Belgique ainsi que les kilogrammes de CO2 émis uniquement pour le transport aérien intercontinental de ces produits achetés. L'analyse se focalise sur le transport par voie aérienne puisque celui-ci émet, en moyenne, 60 fois plus de CO2 que le transport par voie maritime.
D'abord, pour faire joli, je fais trôner un magnifique bouquet de vingt roses au centre de la table des grands jours. La provenance de ces magnifiques fleurs est kenyane et le mode de transport est aérien (6 550 km, 5,2 kg de CO2).
Le décorum bien planté, commençons donc par un velouté d'asperges aux langoustines. Le légume vert nous vient directement du Pérou par avion (10 500 km, 12,5 kg de CO2) et les langoustines ont été acheminées, une fois décortiquées et congelées, par bateau depuis l'Indonésie (14 000 km). Remarquez que, du point de vue des émissions de CO2, il est encore préférable d'acheter des langoustines élevées en Asie du Sud-Est plutôt que ce même crustacé pêché en Ecosse - quel paradoxe ! En effet, ce dernier, une fois attrapé dans les eaux européennes, va faire un périple extraordinaire par bateau jusqu'en Thaïlande d'où, une fois décortiqué, il retournera sur le marché européen (22 000 km). Une délocalisation due au fait que je préfère, en cette veille de Noël tout comme les 364 autres jours de l'année, acheter des crustacés décortiqués. Et comme 70 pc des consommateurs ont opté pour ce gain de temps...
Après deux bonnes bouteilles de Sauvignon blanc chilien (11 900 km) à la robe jaune pâle, nous attaquons le plat de consistance. Bien décidé à offrir un mets exotique à mes chers convives, j'ai longtemps hésité entre le springbok - cette belle antilope - de Namibie (8 300 km), le kangourou australien (16 700 km), l'autruche d'Afrique du Sud (8 900 km), la biche de Nouvelle-Zélande (18 700 km) et le bison canadien (5 600 km). Un peu perdu, je me suis finalement engagé à faire un simple steak-frites-salade bien de chez nous. Sous le titre peut-être rigolo "on en a pour son argentin", mon hypermarché m'offre un steak de boeuf argentin venu par avion (11 300 km, 14,5 kg de CO2) à un prix 30 pc inférieur au Blanc-Bleu-Belge... Comment résister ? Pour les frites faites maison, j'achète des pommes de terre labellisées "bio" qui viennent du Sud de la France par camion. Quant à la salade, elle vient d'Espagne. Alors, l'espace d'un instant, je m'interroge... Pourquoi dit-on que c'est le plat traditionnel belge par excellence ? Mais ce questionnement futile se dissipe rapidement car je dois vite ouvrir les bouteilles de Cabernet Sauvignon californien (8 900 km), une vraie merveille dont l'attaque en bouche est ronde et corsée.
Et c'est mon épouse qui se charge du dessert tant attendu. Une salade de fruits réalisée exclusivement avec les fruits frais en promotion trouvés au magasin. Tenez-vous bien, il s'agit de poires nashi de Corée du Sud, de mangues, papayes, figues et melons charentais du Brésil, de fruits de la passion de Colombie, de grenades des Etats-Unis, de fraises d'Israël, d'ananas d'Amérique centrale, de cerises d'Argentine et de caramboles de Malaisie. Nous décidons d'y ajouter deux kiwis de Nouvelle-Zélande, une orange d'Afrique du Sud et une pomme belge pour que tous les continents soient représentés dans le même récipient. Evidemment, alors que nous approchons des douze coups de minuit, qu'il fait toujours 10°C dehors et que mon fils de trois ans me répète que ce n'est pas Noël puisqu'il n'y a pas encore eu de neige, un tel dessert a un coût : une distance cumulée de 126 000 kilomètres et une facture approximative de 9 kg de CO2 émis. Là-dessus, je débouche une bouteille de mousseux blanc de Tasmanie, une île au sud de l'Australie (17 100 km).
In fine, fleurs et vins compris, la distance totale parcourue par tous ces produits est de 209 000 kilomètres, plus de cinq tours du monde, avec les émissions de 41,3 kg de CO2. Cela équivaut aux émissions de CO2 d'un véhicule ordinaire parcourant la distance de 258 kilomètres, soit approximativement 15 litres d'essence pour moins de six kilogrammes de nourriture !
Pourtant, avec un joli bouquet de houx au centre de la table, une délicieuse soupe au potiron en entrée, suivie du même steak-frites-salade à base de produits locaux, une salade de fruits sans fraises, cerises... venues par avion et des vins français nous permettraient de diminuer de plus de 80 pc les émissions de CO2 dues au transport.
Veiller à ce que nous mettons dans notre assiette fait partie des multiples petits actes citoyens que nous pouvons poser pour diminuer notre empreinte écologique. Le transport de marchandises par voie aérienne était de 2 milliards de tonnes/kilomètres transportées (1) en 1960. En 2006, ce chiffre est passé à 150 milliards. Et la part des émissions de CO2 due aux transports aériens s'accroît chaque année.
Un supermarché scande "Vivez comme vous voulez", un autre clame "Et tout devient possible". Nous en sommes intimement convaincus. Et si nous, consommateurs, n'achetons plus de cerises d'Argentine, de fraises d'Israël ou de myrtilles du Chili en hiver, ils n'en proposeront plus. Ensemble, nous pouvons forcer le changement. Et tout cela sans réellement perdre de notre confortable qualité de vie.
Mais pour que le consommateur s'y retrouve, il faut l'aider à faire son choix en connaissance de cause. Nous en appelons donc au politique pour qu'il légifère en la matière et impose aux distributeurs l'application de logos (un avion rouge et un bateau bleu, par exemple) indiquant systématiquement et clairement le mode de transport utilisé pour le transport intercontinental de ces marchandises.
(1) Charge transportée exprimée en tonne multipliée par la distance exprimée en kilomètres.
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éléphant: suprême éconologue honoraire..... pcq je suis trop frileux, pas assez riche et trop paresseux pour économiser vraiment le CO2 ! http://www.caroloo.be
Christophe
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par Christophe » 08/02/07, 19:28

Mise en page...Source?
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par antoinet111 » 08/02/07, 21:45

mince, et encore le cout en CO²,
*pour le fonctionnement des tracteurs,
*le chauffage des serres,
*le CO² rejeter dans l'atmo pour synthetiser de l'azote,
*l'energie electrique et fuel pour maintenir le chambres froides,
*le besoin de baches plastique sol et tunnel, non biodegradable et issu du petrole,
*on pourrait aller encore plus loin je suis sur.

exemple: mon amie
vie 15 ans en Roumanie, 10 ans en Allemagne, en France aujourd'hui,
a visiter de nombreux pays et l'Amerique du nord ce printemps.
comptabilisont, meme ensemble moins qu'une salade de fruit.
ca fout les boules.
cherchez l'erreur :?: :?: :?: :?: :?:
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Je vote pour l'écriture de post concret et de sens pratique.
A bas les beaux parleurs et les brasseurs d'air !
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par bolton069 » 08/02/07, 21:45

Salut,

Il me semble avoir déjà vu ces 2 noms quelque part. :D

Ils sont membres du collectif avion rouge les 2 cités: j'ai trouvé ce lien sur leur site.

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=329054

"Opinion parue dans La Libre Belgique du mardi 30 janvier 2007 "
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jean63
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par jean63 » 09/02/07, 01:36

ça, c'est le résultat de la mondialisation à outrance.

La-dessus, je crois que Bové a une idée.........
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Ce n'est que quand il aura fait tomber le dernier arbre, contaminé le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson que l'homme s'apercevra que l'argent n'est pas comestible (Indien MOHAWK).
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par Targol » 09/02/07, 10:57

Cette débauche de transport et de CO2 est d'autant plus révoltante que nous vivons quand même dans des pays où de nombreux produits sont disponibles localement en toute saisons.

Pour exemple, mon réveillon de cette année proposait :
- Foie gras de canard fait maison avec des canards élevés (pas en intensif :evil:) dans le sud-ouest.
- salade du jardin
- cuissot de chevreuil acheté à la société de chasse du village (vu qu'ils les tuent de toute façon, autant les manger)
- patates sarladaises (graisse de canard, ail, gros sel).
- champignons cueillis dans les bois d'à coté.
- fromages (là, on est sur que ça vient pas de trop loin :D )
- buche à la crème de thé faite maison (bon, d'accord, le thé ne vient pas d'à coté mais il ne s'agit que de quelques grammes)
- le tout arrosé d'un Grave AOC acheté directement au producteur à 500m de chez moi.

Ben on s'est tous régalés et l'atmosphère n'a pas trop morflé (comme quoi c'est possible).
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par Christophe » 09/02/07, 10:58

MANGEZ DES HUITRES (et des MOULES)!!

Elles fixent le carbone marin!
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par sam17 » 09/02/07, 19:53

Une petite emission de france inter sur les transports inutiles, dans le cas particulier du tunel du mont blanc.

C'est au choix, au format mp3 ou ogg, ca commence à la 11eme minute.

http://media.la-bas.org/mp3/070206/070206.ogg
http://media.la-bas.org/mp3/070206/070206.mp3
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La patience est un arbre dont la racine est amère, et dont les fruits sont très doux.
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jean63
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par jean63 » 09/02/07, 19:59

Bravo Targol ==>

Cette débauche de transport et de CO2 est d'autant plus révoltante que nous vivons quand même dans des pays où de nombreux produits sont disponibles localement en toute saisons

On va y arriver ! Ce matin, en faisant mes courses à Intermarché, j'ai bien regardé la provenance des fruits que j'ai acheté :

1 - Clémentines : pas pu faire mieux qu'Espagne => acheté quand même.. :? mais je ne recommencerai plus (en effet les kiwis contiennent beaucoup plus de vitamine C que les clémentines et sont peut-être moins traitées..?).
2 - Pommes : proviennent d'un maraicher du coin (à 3 kms!!!), Je l'ai remarqué depuis plusieurs années et j'avais trouvé ça super pour une "moyenne surface"; bravo à eux :D
3 - Kiwis : France. bravo. et à 20 cents d'euros pièce !!!
4 - Bananes : Colombie => je n'en ai pas acheté; il faut acheter celles de Martinique bien que "par avion :evil: " (pas sur, peut-être par bateau..??) mais là il n'en pousse pas en France
5 - Avocat : Israël !!! :evil: !!!! et pourquoi pas Nouvelle- Zélande....c'est le cas pour certains kiwis je crois.==> pas acheté.
Pour les autres courses, il faudrait que je regarde précisément : au niveau produits laitiers, ça va.
Par contre, j'achète du jus de pamplemousse "sans sucre ajouté" pour les jeunes de marque Paquito (on peut ? pas de CSA ici ?). Je ne vois aucne provenance, mais je soupçonne que ça vinne de Floride.. :evil:

Quand je pense que quand j'étais petit (annnées 50), on avait des oranges eulement pour Noël au pied du sapin !!! j'habitais dans le Cantal en Haute Auvergne, alors les transports .....y'en a qui n'arrivaient pas jusque là !!!
....Je vais manger ... sans avocats ..... :mrgreen:
Dernière édition par jean63 le 09/02/07, 20:20, édité 1 fois.
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par delnoram » 09/02/07, 20:19

jean63 a écrit :4 - Bananes : Colombie => je n'en ai pas acheté; il faut acheter celles de Martinique bien que "par avion :evil: " (pas sur, peut-être par bateau..??) mais là il n'en pousse pas en France Métropolitaine


En rajoutant ça :arrowu: c'est mieux pour ne froisser ni encourager personne. 8)
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"C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison !" (Coluche)

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