Pas très loin à vrai dire....
Comme vous l'avez très bien souligné, ce sont les "gros projets" qui ont les faveurs des bureaux d'études, et surtout des investisseurs....normal, ce sont les plus rentables, puisqu'ils offrent les retours sur investissement les plus faibles (environ 5 ans sur un parc de 2-3MW). A l'inverse, le petit éolien destiné aux particuliers ne permet pas (pas encore...) d'atteindre un tel seuil de rentabilité, que ce soit avec de l'éolien classique à hélices ou autre. Bien entendu, l'aspect financier ne devrait pas être le premier argument d'une étude de faisabilité, mais les mentalités actuelles nous ramènent brutalement sur terre. Surtout en France, où la première question que l'on nous pose est : "combien ça coûte et combien ça rapporte", sans savoir si on va pouvoir réduire les émissions de CO2, sans savoir qu'on sera capable de produire une énergie inépuisable....bref, les mentalités sont loin de changer. Sans compter que la législation n'a pratiquement rien prévu au niveau des aides (ADEME, Europe...) destinées à promouvoir le petit éolien chez le particulier, comme c'est le cas pour le photovoltaïque....c'est pas gagné....
Par ailleurs, je vous vois souvent parler des faibles vitesses de vent, et des moyens à mettre en oeuvre pour les récupérer. Sachez que nous (GUAL Industrie /
www.gual-industrie.com) ne partageons pas le même avis, d'autant que les fabricants d'éoliennes à hélices y gagnent à le laisser croire (limitation des puissances dès 15m/s, à cause des efforts sur les pales...). En effet, un exemple "tout bête" va sûrement vous faire changer d'avis...
Prenons la puissance transportée par le vent, et traversant une surface unitaire (1m²). Cette puissance est alors égale à 1/2.rhô.V3 (car S=1m²). Comparons la quantité d'énergie totale (en kW.h) pouvant être récupérée sur une année, en considérant deux cas différents : soit on observe un vent constant de 5m/s toute l'année (12 mois), soit un vent de 10m/s pendant 6 mois et un vent nul les 6 autres mois.Bien évidemment, la vitesse moyenne annuelle reste la même (5m/s). Dans le premier cas, on obtient une puissance instantanée de 0.5*1.225*5*5*5=76.56 W, soit une énergie produite de P*temps(24*365 heures)=76.56*8760=671 kW.h environ. Dans le deuxième cas de figure, Pinstant = 0.5*1.225*10*10*10 = 612.5 W, et une énergie P*temps(24*182.5 heures)=2683 kW.h....donc 4.4 fois plus d'énergie. On voit tout de suite l'intérêt de récupérer les vitesses de vent élevées lorsqu'on transpose cet exemple à ce qui se passe au cours d'une heure de vent, surtout quand celui-ci est très turbulent et que l'on observe des rafales très violentes: l'énergie produite va dépendre fortement des pics de puissance enregistrés...si tant est que l'on puisse les récupérer....ce qui n'est bien sûr pas le cas de toutes les éoliennes. Un bémol cependant : pouvoir récupérer "plus" de puissance instantanée permet bien sûr de produire plus sur une année, mais cela implique une électronique de puissance surdimensionnée, techniquement, mais financièrement également.....il faut donc faire un compromis entre le surcoût d'une chaîne d'une telle puissance (générateur, onduleur...), et les bénéfices qu'elle va permettre de réaliser lors de vents violents qui sont évidemment plus rares. De telles considérations conduisent, en considérant les données fournies par Meteo France sur un site donné, à des améliorations de 30 à 40% de la production annuelle : récupérer plus mais moins souvent est plus rentable....