Pétition pesticides

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
vtajmb
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Pétition pesticides




par vtajmb » 02/10/05, 19:14

Nouveau sur ce forum, je me situe : fils de petit vigneron dans l'AOC Sancerre, les hasards et autres nécessités de la vie m'ont fait quitter l'exploitation familiale, pour gagner le moût du chat dans des organismes (coops ou négoces) distribuant des agro-fournitures. Aujourd'hui, je suis consultant en viticulture. Ma carrièrte m'a appris que les fabriquants de pesticides et engrais chimiques ne lésinent pas sur les contres vérités, les mensonges et autres calomnies pour amasser des profits ! Un exemple ? Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...

En 1976, alors que j'étais tout bleu dans le métier, Ciba Geigy avait organisé dans la coop ou je venais d'entrer pour près de 20 ans, une "journée d'information". La recherche de nouvelles molécules, les précautions prises avant de les mettre en marché, tout était teinté d'angélisme... Cette maison ayant dans les années 50 synthétisé la plupart des herbicides de la familles des triazines, nous a expliqué que ces molécules se dégradaient en carbone, que ce n'étaient donc pas des polluants. Quant au risque de pollution des nappes phréatiques, ces matières actives étaient trop peu solubles pour les atteindre avant leur complète dégradation. le tout ponctué de distribution de "verrotteries pour indigènes" (T sheart, stilos, calepins, briquets...)... Comment ne pas croire ces puits de sciences qui nous déversaient si généreusement leur savoir ? J'ai donc prêché la bonne nouvelle à mes clients viticulteurs en répétant ces conneries, et vendu des milliers de l de ces poisons... Car, vous et moi avons vu dans la dernière décennie, que les nappes situées en zones maïssicoles ou viticoles étaient polluées par cette famille chimique. Et à l'heure actuelle, elles en contiennent encore pour de nombreuses années malgré que les spécialités en contenant aient été retirées de la vente...

En 2004, j'ai rencontré un homme extraordinaire, Georges Toutain. Plutôt que de vous réciter son CV, je vous renvoie à : http://www.labergerie-villarceaux.net/s ... ab-27.html

il a été à l'oriigine du MDRGF ; idem ; allez donc y faire un tour, juste pour voir. http://mdrgf.org ; ce diable d'homme, la soixante dizaine haut portée, exploite donc le pré-verger picard qu'il a créé sur l'exploitation familiale voici une vingtaine d'années. J'ai tenu à le faire visiter à mes clients vignerons : une récolte ahurissante en quantité, et des fruits sains, sans pesticides ! le verger moderne picard aurait traité 29 fois en 2004... Mes clients en ont été retournés, à la Virenque "on nous aurait menti ?". Les pesticides ne seraient donc pas une fatalité ?

Dans sa vie professionnelle, Georges Toutain a oeuvré dans les cultures oasiennes pour une agriculture sans pesticides... et çà marchait ! il permettait par son approche, de produire 10 kilos calories au m² ! sans intrants (pesticides ou autres engrais chimiques) dans ces zones arides...

La mise en marché des premiers pesticides et engrais chimiques date de la première guerre mondiale... Les industriels, pour sauvegarder l'emploi (les bonnes âmes !), ont fabriqué des engrais chimiques dans les usines dédiées aux explosifs, et des pesticides en lieu et places des gaz toxiques qui ont empoisonné nos ancêtres dans les tranchées... Et si ces produits chimiques ont bien, dans un premier temps permis d'augmenter les rendements, ils ont fragilisé les cultures, les rendant encore plus dépendantes des pesticides, tandis que ces derniers, au lieu de ne détruire que les pathogènes, détruisaient aussi les auxiliaires qui en permettaient le contrôle...

Aujourd'hui, l'"agriculture moderne" crève du gavage aux pesticides, nuit à la santé des consommateurs, et n'a pas résolu ni les problèmes d'emploi, ni la faim dans le monde... Les cultures spéculatives, sorties de leur milieu naturel, exigent une protection et une fertilisation renforcée. Parfois même, elles nuisent à la gestion de l'eau : le maïs, par exemple, exige 400mm (4 000 000 l/ha !) dans son cycle végétatif. Ce pic de consommation tombe en plein été, juste au moment ou le niveau des nappes baisse et ou les hommes et la flore indigène en ont le plus grand besoin ! Il suffit de voir les rivières taries dans les zones où le maïs est la culture dominante... Et l'assèchement de la mer d'Aral suite à l'irrigation des champs de coton ? Alors, toujours convaincus que les fabriquants de pesticides vont sauver les humains de la famine, préserver des emplois, et préserver l'environnement ?

Dans ma démarche de consultant, chez mes clients, en dix ans, l'utilisation des pesticides a été divisée par trois. Objectif, dans les dix ans à venir : zéro pesticides, avec rédution du cuivre (fongicide des bios) qui est lui aussi un petit Tchernobyl pour la vie de la biomasse... Les vignes ainsi coinduites produisent suffisamment, le vin est meilleur, les lombrics sont réapparus dans le sol, l'érosion a été stoppée (enherbement naturel), les oiseaux réapparaissent et font des nids dans les vignes... L'hiver dernier, mes clients ont planté 3km de haies pour améliorer le climat de la vigne et favoriser l'hébergement des auxilaires. L'hiver prochain, au moins autant sera planté... De même, la végétation maîtrisée et la vigne de plus en plus saine amène une réduction de la consommation d'hydrocarbures... Vigneronnum sancerrum vulgaris consomme plus de 700 l/ha de fuel chaque année. Certains de mes clients en sont à moins de 300 l !

Ne pas perdre de vue que gros chiffre d'affaires n'est pas synonyme de bon résultat comptable ! ceux qui gèrent les budgets d'entreprise ou les économiers de ménagent savent que c'est le différentiel entre les recettes et les charges qui amène la profitabilité !

Bon dimanche à tous

Jean Marie
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par A2E » 02/10/05, 19:57

merci Jean-Marie pour ces précisions !
je reviendrais plus tard pour débattre un peu plus le sujet :rolleyes:
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