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Protection de l'évaporation

Publié : 12/03/06, 00:08
par ex-océano
A paraître dans Le Monde du 12/03/06 un article sur une découverte brésilienne afin de réduire l'évaporation de l'eau dans les réserves :

Le Monde du 12/03/2006 a écrit :





a poudre de l'entreprise brésilienne Lotus Quimica Ambiental n'est pas encore sur le marché, mais elle pourrait, à partir de 2007, soulager la soif de ceux qui manquent d'eau. Un thème qui sera abordé au 4e Forum mondial de l'eau qui se déroule du 16 au 22 mars à Mexico.

Des tests, déjà concluants, ont démontré que cette poudre composée de tensio-actifs et de calcium a le pouvoir, lorsqu'elle est déposée à la surface de l'eau, de ralentir son évaporation. Une caractéristique particulièrement intéressante dans des régions comme le Nordeste brésilien, semi-aride, où les rayons du soleil provoquent l'assèchement de 40 % des eaux de pluie accumulées dans des réservoirs de fortune, les açudes, creusés dans la terre.


Les expériences réalisées notamment au barrage du Broa dans l'Etat de Sao Paulo ont prouvé que la fine pellicule de poudre formée en surface réduit l'évaporation de moitié. En 48 heures, cette substance se dissout naturellement, et doit être à nouveau répandue, au prix de 8 euros le kilo par hectare. La nature de l'eau ne change pas : sale, elle le reste, potable aussi. Les poissons ne souffrent pas, car le produit n'est pas toxique. Il est simple à répandre, manuellement, et sa composition permet un emballage et un transport facile.

Née dans une pépinière d'entreprises, à la cité universitaire de Sao Paulo, Lotus Quimica Ambiental est encore une toute petite structure dirigée par Marcos Gugliotti, ingénieur en physique-chimie de l'université de Sao Paulo. Ce scientifique, qui a cherché pendant deux ans du travail avant de créer sa propre structure, reconnaît qu'il n'a pas inventé le procédé, vieux de 80 ans, mais l'a amélioré et viabilisé, en utilisant notamment des produits biodégradables, en accord avec les exigences écologiques de l'Agenda 21 des Nations unies.

Aujourd'hui, cet ingénieur veut réaliser d'ultimes tests, sur des lacs de 80 à 100 km2, pour évaluer l'efficacité sur de grandes surfaces, en attendant la délivrance de son brevet. Contacté par plusieurs entreprises, M. Gugliotti cherche désormais à conclure un accord de partenariat industriel pour produire et exporter, dans des zones très fortement ensoleillées, son réducteur d'évaporation d'eau. Lui veut juste rester chercheur, et espère que cette poudre pourra l'aider à financer d'autres projets pour son laboratoire.

Annie Gasnier (Sao Paulo, correspondance)
Article paru dans l'édition du 12.03.06