Ahmed a écrit :L'agriculture ancienne* avait des rendements faibles, du fait d'une faible sélection des espèces cultivées, du manque de connaissances agronomiques et d'un contexte socio-économique qui n'encourageait pas un progrès des productions (servage, métayage, mais pas seulement), sans parler des aléas climatiques (petit âge glaciaire...).
En revanche, l'épisode de la grande famine irlandaise est une très mauvaise illustration de cette opinion! Je ne rentre pas dans les détails, mais la cause initiale (si je me souviens bien) était une loi successorale imposée à l'Irlande par l'Angleterre, laquelle loi a entraîné un tel morcellement du foncier agricole qu'il a fallu emblaver ces surfaces massivement avec des pommes de terre, seule production susceptible de produire les volumes/hectares en rapport avec la nouvelle situation. Lorsque le mildiou fit son apparition, cette reconversion devint catastrophique, d'autant que les seigneurs catholiques continuaient d'approvisionner l'Angleterre...
Il ne s'agit donc ici nullement de problèmes techniques (qui ne sont que consécutifs), mais de tout autre chose...
Concernant Pascal Poot, il n'a pas fait le choix d'une restriction hydrique par conviction, mais par obligation, parce qu'il ne dispose que de très peu d'eau. Eau qu'il utilise majoritairement lors du repiquage (d'où les tuyaux jaunes).
*Bien sûr, il ne s'agit que de généralité tant l'appellation "agriculture ancienne" recouvre des réalités très différentes!
Oui. Disons qu'une crise d'un système agraire est forcément la résultante d'une succession de "petites causes", comme un crash d'avion...
En l’occurrence, comme dit dans l'intro de l'article de wikipédia, se mêlent plusieurs facteurs. Et une densité de population élevée par rapport à la fertilité du terroir...
Je voulais juste dire que croire que les "agricultures anciennes" sont une panacée, c'est juste être ignorant.
Maintenant, passons...
Pascal Poot, je ne suis pas totalement convaincu. Voilà. J'ai le droit.
Je ne crois guère à l'acquisition de caractères à une échelle de temps si rapide...
Surtout chez les espèces autogames, dont les "variétés stables" ont une très faible variabilité génétique... Mais là, si je dois aborder la génétique des populations, une des sciences les plus ardues, que je n'ai comprise qu'en partie tellement les instruments mathématiques (probabilités) requis sont puissants... Autrement dit, je ne crois pas qu'une plante "apprend", en si peu de temps, à devenir résistante à ceci ou à cela... A la sécheresse ou au mildiou...
Il se peut, certes, qu'une petite variabilité existe, sur des caractères n'ayant pas fait l'objet de la sélection auparavant...
Ex : je sélectionne des tomates selon la forme, la couleur, la précocité et le goût... J'obtiens la variété "Did", qui répond à ma tomate idéale selon ces critères, après une quinzaine d'années, des milliers de croisements, etc... Il se peut alors que parmi toutes les "Did", il y en ait qui soient plus résistantes à la sécheresse que d'autres, puisque je n'ai pas fait attention à ça. Là, c'est clair.
Il y a donc une marge de progrès possible... Mais pour fixer ce caractère (résistance à la sécheresse), encore faut-il que je poursuive la pression de sélection pendant quelques années, car parmi les descendants de la première "Did", certains seront résistants, d'autres moins, d'autres non, le caractère n'étant pas encore stable...