Quelle surface en panneaux PV pour l'énergie mondiale ?

Forum solaire photovoltaïque PV et génération d'électricité solaire à partir d'énergie solaire en rayonnement direct.
Avatar de l’utilisateur
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 28725
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5538




par Obamot » 11/12/14, 03:03

dede2002 a écrit :Hello :cheesy:

Je pense que le calcul est faux, car le "full need" représente la consommation d'une minorité de nantis.

Oui et non.

Oui parce que la question soulevée est percutante autant que pertinente.
Non (qui est en fait plutôt un "oui-oui" Image ) parce que le FULL NEED tel que l'entend le projet Désertec, incluait déjà le développement socio-économique prioritaire, des zones d'exploitation défavorisées dans un premier temps (pour ensuite s'étendre au delà dans la recherche d'un nouvel équilibre... Mais en ayant donné la primauté auxdites zones) C'était d'ailleurs le point fort qu'ils avaient et ce pourquoi j'avais adhéré à l'idée.

Mais du simple point de vue pragmatique, en l'état, le FULL NEED serait de "seulement" 100'000 km² (peanut à l'échelle des déserts de la planète, donc de ce côté là, pas de souci y'a de la marge... Ça dépend essentiellement ce que l'être humain en fera...)

Et d'ailleurs il n'est pas dit que sa croissance serait exponentielle, puisque nous entrons dans l'ère de l'efficience énergétique. Et que l'on attend tous beaucoup du développement de la rupture technologique qui changera tout: le PV à 40% de rendement (ce serait théoriquement possible selon Maloche, qui avait publié un lien...)

Mais bien sûr cela ne règlera pas les questions de fond. Il ne faut pas oublier non plus que le mode de vie des "nantis" n'est pas le plus enviable/souhaitable qui soit humainement parlant. On ne peut donc souhaiter une telle "punition" à d'autres! Image Du coup les "nantis" ne sont plus ceux qu'on croit puisqu'ils changent de camp et deviennent tous ceux qui consomment le moins! Image c'est une question de changement de paradigme! Et ainsi les "vrais nantis" existent déjà, ils sont très nombreux et de plus ils s'ignorent! (Enfin pas tous loin de là, allez au fin fond du Tibet rencontrer les moines dans les monastères, ils savent très bien ce qu'ils sont et ne se considèrent pas pout autant nantis ou supérieurs: d'ailleurs pour résoudre "ce problème", ils n'ont pas le droit de toucher à l'argent et vivent théoriquement exclusivement de l'aumône...)

Ainsi, ceux qui vivent de très peu seraient plutôt eux qui nous indiqueraient la voie dans la bonne direction. Ainsi c'est bien à nous d'aller dans le sens de la décroissance du gaspillage énergético-minier à tout prix (sauf au prix correct). Là encore, si on part de ce principe, le FULL NEED se stabiliserait à un niveau "idéal", mais augmenterait-il pour autant? Une chose est sûr, cela finirait par s'équilibrer sauf si l'homme fiche tout par terre (donc pour autant que la sagesse des hommes le permette! Et c'est loin d'être acquis lorsqu'on voit le rapport désastreux sur la CI∆; et qui montre ce que peut faire le bras armé du pouvoir;)

Donc oui dede2002, c'est une bonne réflexion (bien meilleure que la question initiale posée par ce fil, qui a le mérite d'exister parce que cela lui donne du sens...), parce qu'il faut évidemment aller vers un système "minimaliste" (à défaut qu'il soit utopique).

Si on pousse le raisonnement à l'extrême, Pour qu'un système équitable et en tant que nouveau modèle théorique de décroissance fonctionne, il vaudrait bien définir sous quelles conditions. Comme créer quelques tendances inverses et les installer sur le long terme (il y aurait beaucoup de choses à faire dans la période transitoire, alors que l'on tente tout juste de sortir timidement du nucléaire...) mais avant tout il serait indispensable que les élites donnent le la.

A titre exemplatif en partant du plus dur: que les plus nantis sachent vivre dans le "renoncement" de tout le superflu et que les autres ne leur disputent pas leur nouveau statut "social" pour autant, dans la mesure où si ils en sont arrivés là où ils en sont, c'est bien grâce à ce qu'ils sont et dépendant de pourquoi ils le sont devenus! Ça impliquera forcément de revoir toute la hiérarchie sociale, celle des appartenances et des "mérites sociaux", et par quoi on symboliserait le "développement personnel" en société! Un s'y est déjà essayé, il s'appelait Ghandi.

Une fois que nous aurons vaincu nos peurs, peut-être faudra-t-il aller jusqu'à renoncer à la sécurité individuelle, au profit de la sécurité collective! Tout ça demande une sacrée maturité et d'énormes sacrifices, mais ce sera le prix à payer pour stopper la destruction de la planète… Peut-être trouve-t-on déjà de ça dans certaines sociétés tribales (que par ailleurs on détruit à coup de canons parce que ça ne collerait pas avec notre "modèle théorique" actuel...)? Et parmi elles peut-être qu'il y a éventuellement ce que certains appellent des «dangereux terroristes»!

En fait il faut être contre ces gens-là puisqu'ils aident l'∆mérique à se remettre en question (puisque l'on sait que c'est l'un des moteurs de tout le bastringue), ce qui recule en fait d'autant l'avènement d'une société ayant signé la fin du gaspillage! Puisque Wa$hingtøπ préfèrera faire des adaptations plutôt qu'un changement radical: à défaut du "grand soir" tant attendu! (Nan Ahmed, j'déconne, j'dis ça pour plaisanter) Image [mode second degré: OFF]

dede2002 a écrit :Si on refait le calcul en rapport avec la population mondiale, car il n'y a pas de raison que le sud en ait moins que le nord (surtout si la production est "délocalisée" au sud), le résultat différera sensiblement... ?

On va aller vers un rééquilibrage, et c'est très timide mais ça a déjà commencé, et ce sera très très long, nous n'en verrons certainement pas la fin de notre vivant.
0 x
dede2002
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1111
Inscription : 10/10/13, 16:30
Localisation : Genève campagne
x 189




par dede2002 » 11/12/14, 10:37

Obamot a écrit :...
Ainsi, ceux qui vivent de très peu seraient plutôt eux qui nous indiqueraient la voie dans la bonne direction. Ainsi c'est bien à nous d'aller dans le sens de la décroissance du gaspillage énergético-minier à tout prix (sauf au prix correct).


Bien d'accord!

C'est facile à dire, mais vu de l'autre côté on fait encore miroiter le contraire!

Il faudra montrer l'exemple, les paroles n'auront aucun effet...

C'est vrai que maintenant l'efficacité énergétique est meilleure, les installations autonomes se développent un peu partout dans les campagnes et même dans les villes.

La question serait: combien de m2 de panneaux (et de fours solaires) par personne pour couvrir les besoins, et quels sont ces besoins de base?
0 x
Ahmed
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 12298
Inscription : 25/02/08, 18:54
Localisation : Bourgogne
x 2963




par Ahmed » 11/12/14, 13:05

Obamot, je ne m'aventure dans tes textes qu'armé d'une machette, tellement tout cela est dense: bien des choses mériteraient d'être critiquées, mais tu fournis aussitôt un correctif!
J'avoue que ce genre d'amalgame est un peu dérangeant ou, au moins déconcertant!

Je tente cependant quelques remarques; tu écris:
Et d'ailleurs, il n'est pas dit que sa croissance serait exponentielle, puisque nous entrons dans l'ère de l'efficience énergétique.

L'efficience énergétique est un leurre absolu, déjà relevé au mitan du IXX s par l'économiste anglais W.S. Jevons: tous les efforts d'optimisation de la consommation conduisent à un effet rebond par extension de l'emploi de la ressource.
Ceci s'applique évidemment aux "ruptures technologiques qui changeront tout" et qui rendraient inutile la motivation qui étaient à leur origine...
Il y a, contenu dans cette idée de sobriété énergétique, moins la volonté de sortir d'un modèle que chacun sait condamné, que le désir de surmonter une contradiction à l'intérieur d'un modèle pour mieux le perpétuer.
0 x
"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
dirk pitt
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 2081
Inscription : 10/01/08, 14:16
Localisation : isere
x 68




par dirk pitt » 11/12/14, 13:27

l'efficience énergétique peut fonctionner mais uniquement sous contrainte de disponibilité de la ressource.
si la disponibilité de la ressource baisse, on est tenté de continuer à vivre à confort constant en utilisant moins de ressource pour un confort egal
0 x
Image
cliquez ma signature
Avatar de l’utilisateur
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 28725
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5538




par Obamot » 11/12/14, 13:31

Ahmed a écrit :Obamot, je ne m'aventure dans tes textes qu'armé d'une machette, tellement tout cela est dense: bien des choses mériteraient d'être critiquées, mais tu fournis aussitôt un correctif!
J'avoue que ce genre d'amalgame est un peu dérangeant ou, au moins déconcertant!

C'est un processus que je découvre en te lisant, c'est nouveau pour moi! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Ahmed a écrit :Je tente cependant quelques remarques; tu écris:
Obamot a écrit :Et d'ailleurs, il n'est pas dit que sa croissance serait exponentielle, puisque nous entrons dans l'ère de l'efficience énergétique.

L'efficience énergétique est un leurre absolu, déjà relevé au mitan du IXX s par l'économiste anglais W.S. Jevons: tous les efforts d'optimisation de la consommation conduisent à un effet rebond par extension de l'emploi de la ressource.
Ceci s'applique évidemment aux "ruptures technologiques qui changeront tout" et qui rendraient inutile la motivation qui étaient à leur origine...
Il y a, contenu dans cette idée de sobriété énergétique, moins la volonté de sortir d'un modèle que chacun sait condamné, que le désir de surmonter une contradiction à l'intérieur d'un modèle pour mieux le perpétuer.

Oui, juste. Que faut-il faire? Attendre le collapse?
On a vu par le passé que l'effondrement total d'un système économique a causé énormément de victimes par ailleurs, est-ce le prix à payer? Ou faut-il quand même — bon an mal an — faire de l'acharnement thérapeutique un outil de changement de paradigme: ne faut-il pas prôner des solutions médianes, d'un côté pour réduire les inégalités et de l'autre pour stimuler les bons choix en direction d'une définition optimale des besoins et de la demande réelle y relative?

Ainsi quand je suggère que la croissance des besoins énergétiques ne serait pas exponentielle, cela ne va pas sans une adaptation des besoins en fonction de ceux de la base grandissants VS ceux de "l'élite économique autoproclamée" se stabilisant et régressant progressivement au profit de ceux de la base, car celle-ci bénéficierait aussi à terme des retombées de l'efficience énergétique. IL s'agit là de créer un principe de vase communiquant, alors que dans la logique actuelle, c'est plutôt la méthode dite de l'entonnoir (tout étant destiné à ne se retrouver que dans une seule poche: celle du "vainqueur", qui est à la fois le perdant, mais il ne le sait pas encore...) :cheesy:

dede2002 a écrit :La question serait: combien de m2 de panneaux (et de fours solaires) par personne pour couvrir les besoins, et quels sont ces besoins de base?


Vaste question: «...pas assez cher mon fils....»

Bein le problème est là, excepté lorsqu'il ne sagit que de payer de la M.O. dans les pays défavorisés, toute infrastructure est hors de prix dès qu'il s'agit d'investir dans des équipements et infrastructures! Ainsi ils ne le font pas, parce qu'il n'y a pas d'argent! Ça explique pourquoi ces pays ne se développement pas ou mal...

La Chine l'a bien compris (même si pas la seule), elle qui investit sur place lorsqu'elle commerce avec un pays, (parce qu'ils en ont bavé et ils connaissent donc très bien les besoins, et pas seulement destinés à faire bonne figure, ils sont nombreux et ont tout intérêt à contenter les populations! Et c'est ce qu'ils font chez eux — et comme partout dans le monde avec quelques scandales à la clef, mais durement réprimés — le visage de la Chine a drastiquement changé, le réseau routier s'est incroyablement amélioré, à titre d'exemple, même si pas encore partout, certaines régions son méconnaissables par rapport aux années 70. Le «changement» est donc possible, même dans un pays qui fonctionne selon son propre modèle: une sorte de communisme de marché. Qui soit-dit en passant vient de dépasser l'∆mérique en tant que première puissance économique du monde!)

Ainsi, un changement est possible!

Ainsi ils ne se contentent pas d'acheter des matières premières à bas coût (je ne parle pas des méthodes musclées de pillage "à la Wall $treet" avec les "Fonds Vautours" dénoncés par Eva Joly) et qui vont jusqu'à assassiner des dirigeants politique récalcitrants) non, la Chine offre des infrastructures aux pays avec lesquels elle commerce (routes barrage, lignes électriques, etc) ce qui permet ensuite à ces pays de se développer. L'Europe avait commencé pareil avec la Transmediterranean, mais curieusement a été stoppée net par le "Printemps Arabe", devinez par qui?

Alors oui, ce n'est pas grand chose, mais pour eux c'est beaucoup. Alors non, ça ne règle pas le problème dans son ensemble (ça n'arrivera pas? J'ai comme un doute...)

Donc dans un premier temps il ne faut pas mettre ces pays sous perfusion d'une main et en les maintenant dans la mendicité de l'autre. Il va être nécessaire de parvenir à payer plus les matières premières, car le bas coût payé ne leur profite guère, parce que "c'est toujours trop cher" pour eux et bien trop bon marché pour nous. L'une des premières mesure d'équilibrage que je verrais ce serait que le prix des matières premières soit pondéré par l'excédent du commerce extérieur et du PIB pays par pays. Ainsi (mais là je suis en plein dans l'utopie...) les pays émergents (entendez ceux à qui on maintien la tête sous l'eau ce qui fait émerger les pieds) payeraient les matières premières encore moins cher que ce qu'elles coûtent aujourd'hui (il faut bien que ça rapporte plus aux nantis... les vrais, les humbles...) et nos pays (dé)favorisés payeraient progressivement un prix plus juste. D'un côté ça obligerait les pays technologiquement avancés pour trouver des solutions minimalistes et durables (seuls eux peuvent se payer des R&D) et d'un autre les pays fournisseurs toucheraient un «juste prix» pour leurs exportations. Naitrait alors une forme de solidarité économique. Faut faire péter ce monde de la finance spéculative internationale et ne laisser que des arbitres du marchés en obligeant les parasites des organismes de notation à revoir leur grille de répartition (qui actuellement est une grille de prédation). Et surtout, il faut démanteler tous les "too big to fail" à commencer par la plus grosse: G+S.

Partant de ça il y a aussi la piste de baisser les coûts de l'énergie. Hors le prix des panneaux solaires, même venus de Chine, sont encore d'un prix exorbitant pour les pays défavorisés et la grande masse des peuples de part le monde. Pourtant c'est bien eux qui en ont le plus besoin. Il faudrait aller vers des solutions innovantes de production de panneaux solaires de masse, comme avec cette méthode qui permettrait de les imprimer avec le procédé d'impression offset, ce qui ramènerait le prix du panneau au format AO à quelques euros (il faut quand même câbler, etc...). Mais évidemment là, ça changerait la donne... Et bien sûr, le coût des exportations devraient être d'un prix moindre pour les pays défavorisés, ce qui n'irait pas sans poser quelques problèmes douaniers! (Puisqu'il y aura toujours des petits malins pour gagner plus dans les pays riches et s'approvisionner en technologie via les pays défavorisés, ce sera un peu le serpent qui se mord la queue au début...)
0 x
Avatar de l’utilisateur
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 28725
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5538




par Obamot » 11/12/14, 14:47

Et Ahmed, ci-dessus je m'efforce de raisonner avec un certain pragmatisme sur des choses qui semblent basiques et qui ne sont pas couvertes en l'état, et même là pour ces questions pourtant élémentaires, de grosses difficultés surgissent même chez nous!

Je voudrais dire (sans peur du coupe-coupe, vas-y :cheesy: ) qu'en l'état actuel, le Sud est aux soins intensifs surtout quand le Nord souffre de pneumonie (exemple: le "Health Care" d'Obama le rapatriement des hôpitaux de campagne pour "sauver" les populations "pauvres" d'∆mérique, a privé les états du Sud auxquels ils étaient destinés...), cela amène à plancher sur des mesures d'urgences simples et ciblées, qui ne sont pas même couvertes par la plus élémentaires des actions des Organisations Internationales ailleurs dans le monde: mortalité infanto-juvénile, taux de mortalité dont l'effet est notamment la suite des "émeutes de la faim" décès dûs à la pauvreté, sans parler des crises économiques et des guerres et le renchérissement des aliments de base etc pour ne citer ces quelques causes. On se demande même face à de telles situations catastrophiques, quelle est la raison d'être de l'OMC...!?!?!?!? Sauf à être un "agent faîtier voire répressif du système..."

Donc on peut bien souhaiter le "meilleur des mondes", mais en attendant, dans la médecine urgentiste, on trie les blessés par gravité des traumatismes, on fixe des priorités, on sauve des vies sur place et achemine les blessés les plus graves vers les hôpitaux, on soigne les bobos et on on enterre les morts, et seulement après on essaye d'améliorer l'ordinaire! C'est alors qu'on pense éventuellement à une assurance maladie, mais il est bien tard... Même si de mon point de vue, en l'état actuel, ce serait aux gendarmes des bourses d'exiger aux acteurs du marché de payer la prime via une taxe sur les transactions financières...! Alors que c'est l'inverse, c'est le Sud qui aide le Nord par le truchement du pillage des matières premières et autres ressources non payées au prix que nécessiterait la subsistance durable des pays de production.

Mais d'accord avec le fait qu'il ne faut pas par des mesures/décisions hâtives, qui pourraient hypothéquer un changement de paradigme: c'est la principale difficulté des mesures qui visent à obtenir un changement durable. Or en l'état on n'en est pas encore là et à mon humble avis.

Et dans ce contexte, je reconnais Dirk Pitt que l'efficience énergétique ne vaut que par les contraintes d'une menace de rupture d'approvisionnement qu'elles suggèrent en amont. Sauf que ceci est contredit par la volonté du législateur en Allemagne et en Suisse (notamment) qui s'est mis lui-même en position de précarité en décidant une sortie du nucléaire, ce qui contredit cette idée selon laquelle ce ne serait qu'un pis aller (même si pas tout à fait dans la gestion du risque et la logique: puisque pas de mesure drastique immédiate mais s'étalant sur plusieurs décennies... Chance qui n'est pas laissée aux pays exportateurs de minerai...)
0 x
Avatar de l’utilisateur
grelinette
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 2007
Inscription : 27/08/08, 15:42
Localisation : Provence
x 272




par grelinette » 11/12/14, 15:28

Je viens de relire les commentaires en diagonale et je me disais que, finalement, considérer que les besoins humains en énergie sont très différents selon les endroits de la planète n'est pas forcément un paramètre judicieux.

Je me fais un peu la moche du coche, ou l'avocat du diable, si vous préférez, mais ....
dede2002 a écrit :Hello :cheesy:
Je pense que le calcul est faux, car le "full need" représente la consommation d'une minorité de nantis.
Si on refait le calcul en rapport avec la population mondiale, car il n'y a pas de raison que le sud en ait moins que le nord (surtout si la production est "délocalisée" au sud), le résultat différera sensiblement... ?


Certes... il y en a qui consomment beaucoup trop... et d'autres vraiment pas assez. Mais l'ensemble permet d'avoir une moyenne qui donne un volume global. Les paramètres d'affinage de la question ne sont donc peut-être pas là.

Par ailleurs, si on réduit les besoins de "la minorité de nantis", même de beaucoup, et augmente les besoins de la "majorité des très pauvres", même de peu, à quelle quantité d'énergie nécessaire arriverions-nous ?....
(Nous sommes peut-être encore dans une variante de la Loi de Parretto ?...)

Il faudrait presque prendre le problème par un autre bout avec les paramètres suivants :

1) La quantité d'énergie que nous offrent les rayons solaires arrivant sur la terre est globalement de Es (pour énergie solaire)

2) Les technologies humaines au point permettant de capter cette énergie ont une capacité de captation de Ch% (pour Capacité humaine en %)

3) Il y a encore bien d'autres paramètres objectifs tels que le lieu de captation, la perte d'énergie lors du transport, etc, etc, ...

4) ...et il y a encore bien d'autres paramètres subjectifs tels que la possibilité pour les états et les populations de se raisonner et estimer ses besoins réels, etc, etc, ... (là, on aborde la géopolitique complexe)

Tout cela est purement mathématique et théorique (donc loin de la nature humaine), mais ça permet peut-être de poser une équation avec des paramètres qui peuvent servir de levier pour proposer plusieurs scénaris...
0 x
Projet de l'hippomobile-hybride - Le projet sur éconologie
"La recherche du progrès n’exclut pas l’amour de la tradition"
Avatar de l’utilisateur
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 28725
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5538




par Obamot » 11/12/14, 16:53

grelinette a écrit :Certes... il y en a qui consomment beaucoup trop... et d'autres vraiment pas assez
Késako :roll: :shock: :?: :cheesy:

dirk pitt a écrit :l'efficience énergétique peut fonctionner mais uniquement sous contrainte de disponibilité de la ressource.
si la disponibilité de la ressource baisse, on est tenté de continuer à vivre à confort constant en utilisant moins de ressource pour un confort egal

_________________


Image
cliquez ma signature

Remarque encore Dirk Pitt, que ta petite phrase suggèrerait éventuellement en seconde intention, qu'on ne pourrait nullement faire confiance en l'espèce humaine, c'est pas faux, des fois je ne la comprend pas moi-même. Mais :

Image
source: eau-evolution.fr

Quant à la "probité" qu'on voudrait voir en l'espèce humaine:
Si on regardes les politiques, on est en pleine tragi-comédie !
0 x
Ahmed
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 12298
Inscription : 25/02/08, 18:54
Localisation : Bourgogne
x 2963




par Ahmed » 11/12/14, 17:30

Oui, Dirk Pitt, la recherche d'efficience n'a de sens que s'il ne s'agit pas d'une simple stratégie d'évitement, mais même en l'état, le niveau de confort considéré comme "normal" est bien trop élevé si l'on se place dans une perspective de moyen terme et rien n'indique une volonté qui tienne compte de cette réalité.

Obamot, tu n'as rien à redouter de mon coupe-coupe! Il ne me sert qu'à tracer des chemins parmi la broussaille!:D
Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est le mélange des genres que tu affectionnes: des raisonnements factuels voisinent avec des considérations morales, dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont loin d'être opérantes! Tu ne t'y méprends pas toi-même, cependant la formulation laisse planer une certaine ambiguïté...

Tu écris:
Oui, juste. Que faut-il faire? Attendre le collapse?
On a vu par le passé que l'effondrement total d'un système économique a causé énormément de victimes par ailleurs, est-ce le prix à payer? Ou faut-il quand même — bon an mal an — faire de l'acharnement thérapeutique un outil de changement de paradigme...

Je relève une contradiction dans le texte ci-dessus: l'acharnement thérapeutique n'est jamais un outil de changement, simplement une stratégie de résignation, et c'est bien ce dont il s'agit.
Je t'accorde qu'un collapse serait fâcheux, probablement bien pire que ceux observés dans le passé, mais le repousser ne fera qu'en rendre le dénouement plus brutal et le déni de la réalité n'oriente pas vers les bonnes décisions.

Grelinette , effectivement, il serait judicieux de prendre le problème à l'envers, mais non comme tu le suggères, sous un angle comptable: de quel quantité peut raisonnablement (?) avoir besoin chaque individu, au regard de ce dont il serait possible de disposer.
Non, en procédant ainsi, on s'apercevrait très vite de l'impossibilité de la chose (étant donné que l'énergie n'est pas dépensée dans le "vide", mais pour transformer la nature).
Le problème, et il est vaste, serait le découplage de l'énergie et du bien-être matériel... Vaste programme qui obligerait à des révisions déchirantes auxquelles nos psychismes ne sont pas du tout préparés.
De même, d'un simple point de vue pratique, nous sommes si profondément engagés dans cette voie fatale, qu'il est peut-être bien tard pour amorcer la bifurcation salvatrice: notre niveau de complexité sociétal est tel, que même en supposant une soudaine (et bien spéculative!) lucidité, ce ne pourrait s'opérer qu'au prix de grands sacrifices (un système serait détruit avant que son successeur soit fonctionnel).
0 x
"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
Avatar de l’utilisateur
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 28725
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5538




par Obamot » 11/12/14, 17:59

Ahmed a écrit :Obamot, tu n'as rien à redouter de mon coupe-coupe! Il ne me sert qu'à tracer des chemins parmi la broussaille! :D

C'est qui la "broussaille"? Attention aux coupes-coupes à double tranchants, on pourrait se blesser...! :cheesy:

Ahmed a écrit :Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est le mélange des genres que tu affectionnes: des raisonnements factuels voisinent avec des considérations morales, dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont loin d'être opérantes! Tu ne t'y méprends pas toi-même, cependant la formulation laisse planer une certaine ambiguïté...

Tu écris:
Oui, juste. Que faut-il faire? Attendre le collapse?
On a vu par le passé que l'effondrement total d'un système économique a causé énormément de victimes par ailleurs, est-ce le prix à payer? Ou faut-il quand même — bon an mal an — faire de l'acharnement thérapeutique un outil de changement de paradigme...

Je relève une contradiction dans le texte ci-dessus: l'acharnement thérapeutique n'est jamais un outil de changement, simplement une stratégie de résignation, et c'est bien ce dont il s'agit.
Je t'accorde qu'un collapse serait fâcheux, probablement bien pire que ceux observés dans le passé, mais le repousser ne fera qu'en rendre le dénouement plus brutal et le déni de la réalité n'oriente pas vers les bonnes décisions.

Un revirement moral est attendu hors toute visée électoraliste, c'est un pré-requis. Dès lors qu'il s'agit d'une question intrinsèquement personnel, la vie privée ne regarde personne, c'est là où cela en vient à des questions de responsabilité.

Dans le paysage européen, je note qu'Angela Merkel est plébiscitée (d'abord par les siens), elle a pourtant une marge de manœuvre extrêmement réduite. On peut dire qu'en l'état, l'Allemagne qui est considérée comme la "locomotive de l'Europe" est la limite extrême des concessions que ce peuple (qu'un peuple?) est prêt à faire pour conserver son niveau de vie! Ce sont des bosseurs à la dure, plutôt que des grévistes dans l'âme... Et on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas de sens moral.

A une autre page je disais qu'un changement de paradigme ne suggérait pas une vie plus douce, mais au contraire plus d'efforts et de sacrifices.

Qu'on le veuille ou non, c'est la real-politik qui semble s'imposer (et s'imposera ensuite au reste de l'Europe) et à ce jeu, les plus méticuleux auront toujours un coup d'avance!

Pourtant dans l'Europe plus au Sud, on constate que plus on serait dévo moins on serait réglo... Alors le sens moral que je vois ne se situe pas ici. C'est un environnement fluctuant qui peut être à géométrie variable en fonction du guru :lol:

Il y a une autre voie: les sciences sont de plus en plus exactes, mais leur interprétation est trop souvent mensongère, de nombreuses autres fois on frise le code: peut-être vaudrait-il bien commencer par là avec une sorte de grand tribunal pénal international des impostures qui punirait très sévèrement ceux qui ont pipés les dés en sachant très bien ce qu'il faisaient! (Au pénal on appelle ça "la volonté de nuire", cette notion devrait s'étendre dans le registre de l'intentionnalité à d'autres considérations...). Il suffirait d'établir une progression dans les mesures de contraintes. Par exemple
— Durant la première décennie, ce Tribunal pourrait se contenter de faire des dénonciations.
— Puis la deuxième décennie, de distribuer des mauvais points aux "états voyous de l'éconologie".
— Dès la troisième décennie on commencerait à interpeller et arrêter les auteurs des plus grosses supercheries qui seraient condamnées avec sursis.
— Et enfin dans la cinquième décennie, ce serait de la prison ferme comme tout tribunal.
— Last but not least, ces mesures s'appliqueraient progressivement aux seconds couteaux et à l'ensemble de la société!

Et là soudain, sur cette simple échelle de leaders réduits en nombre dans les hautes sphères du savoir au départ, on verrait une sorte de révolution progressive dans le changement des attitudes et ce dans différents domaines de l'activité humaine: chimie, santé, économie, la statistique, le juridique, les sciences sociales et évidemment un effet boule de neige sur les bourses, le prix réel des matières premières, le recalcul du prix des biens de consommations y relatif, une hausse de la qualité des bien et des services: bref tout ce que l'on ne fait plus en n'appliquant pas dans la vie de tous les jours ce qui est enseigné théoriquement sur les bancs des universités et des hautes écoles... Le processus ayant été progressif, cela n'aurait entraîné aucun effet secondaire négatif notoire. Tout au contraire.

Et les gens suivraient le mouvement, comme cela est historiquement prouvé.

Bien que normalement, il ne devrait pas y avoir besoin de faire appel au sens moral, l'intime conviction et la bienveillance envers les autres devrait suffire, si vraiment nous étions majoritairement parvenus à "l'état d'être humain" ayant évacué leurs peurs!

Qui aura le courage de commencer en premier?
0 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Solaire photovoltaïque: électricité solaire »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 140 invités