Nudges verts: l'évolution des comportements éconologiques!

Débats philosophiques et de sociétés.
Christophe
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Nudges verts: l'évolution des comportements éconologiques!




par Christophe » 04/04/11, 17:39

Faire évoluer les comportements écologiques : une solution : les "nudges" D. Sabo

Comment faire évoluer les comportements écologiques ? Telle est la question posée par Olivier Oullier et Sarah Sauneron, dans un Rapport récent du C.A.S. (Centre d’analyse stratégique, intitulé « Les nudges verts : de nouvelles incitations pour des comportementales éconologiques »

On le sait, l’impératif écologique exige, d’une part, des innovations technologiques et, d’autre part, des changements de comportement individuel et collectif. Or, si les avancées scientifiques et techniques actuelles sont indéniables, “l’avènement de l’éco-citoyen” est plus hypothétique. Le passage des bonnes intentions aux actes écologiques se révèle complexe.

En effet, l’adoption de comportements écologiques se heurte à de nombreux obstacles, qu’ils soient de nature matérielle, financière ou psychologique. Ces contraintes limitent l’efficacité des approches traditionnelles qui combinent campagnes de sensibilisation, innovations technologiques et instruments économiques et normatifs. Aussi nécessaire soit-il, le changement comportemental ne se décrète pas. Il est en revanche possible de le favoriser. Cette démarche suppose traditionnellement l’utilisation de campagnes d’information, de mesures fiscales et de normes, dont les atouts comme les limites sont connus. Mais pas toujours bien compris !

Dès lors, l’apport de nouvelles méthodes susceptibles d’induire une évolution durable des habitudes de consommation est à considérer. Des spécialistes préconisent une politique de paternalisme libertaire en matière environnementale. Par ce terme, ils désignent une politique qui vise à guider les choix des individus vers des décisions favorables à la collectivité. La dimension “libertaire” renvoie à la nécessité de respecter la liberté de chacun d’agir, de décider, voire de changer d’avis à sa convenance. Cette approche repose sur des travaux en sciences comportementales qui s’attachent moins à décrypter les mécanismes psychologiques faisant naître la prise de décision qu’à intervenir efficacement au bout de la chaîne d’événements qui y a conduit.

Parmi ces méthodes, certains préconisent d’utiliser des méthodes simples connue sous le terme de nudge (pour “coup de pouce”) louées leur efficacité et leur coût de mise en œuvre relativement modeste. Cette stratégie a pour but de conduire l’individu à faire des choix qui aillent dans le sens de l’intérêt général, sans être pour autant prescriptive ou culpabilisante.

Appliqué à l’écologie, ce nouveau type d’incitation, que l’on qualifie dans ce contexte de “nudges verts”, joue sur plusieurs leviers comportementaux comme le poids de la comparaison à autrui ou l’inertie au changement, afin d’inviter les citoyens à adopter des modes de vie plus respectueux de l’environnement. Ils sont expérimentés à l’étranger à des fins écologiques comme les économies d’énergie ou la lutte contre la pollution.

Un exemple est donné par ces petites affichettes que l’on voit apposés sur les portes de salles de bain dans certains hôtels. « 75% des personnes ayant occupé cette chambre avant vous ont accepté de participer à notre nouvelle initiative de protection de l’environnement. Elles ont utilisé leurs serviettes de toilette plusieurs fois. Vous aussi pouvez les rejoindre en réutilisant vos serviettes durant votre séjour. Vous protégerez ainsi l’environnement » .

Les résultats de ces expérimentations démontrent le caractère à la fois opérationnel, efficace, ajustable et peu contraignant des nudges. Ces incitations comportementales doivent cependant être encore affinées pour dépasser les différentes limites constatées (effets pervers, difficultés de transposition à grande échelle, faible durabilité des résultats). Sans constituer des solutions miracles aux problèmes écologiques, les nudges verts n’en demeurent pas moins des procédés incitatifs intéressants en complément des instruments déjà utilisés.

Dès lors, quel peut être l’apport des sciences comportementales à la cause écologique s’interrogent les auteurs du Rapport ? Ces derniers proposent quelques idées :

- Développer les initiatives de nudges verts identifiées comme les plus prometteuses au regard des expériences étrangères : • les factures incitant aux économies d’énergie par le biais de la comparaison à autrui ; • l’envoi de la correspondance des opérateurs publics par voie électronique comme choix par défaut plutôt que sous format papier.
- Mettre en œuvre des partenariats public-privé pour exploiter le potentiel des technologies intelligentes au profit des nudges verts. Par exemple, l’installation d’afficheurs reliés au compteur électrique intelligent permet d’offrir aux ménages une plus grande visibilité sur les économies d’énergie réalisées.


Source: http://www.place-publique.fr/spip.php?article6175

Donc les nudges verts c'est finalement, juste ré-apprendre le bon sens de nos grands mères? :cheesy:

En savoir plus:

Source .gouv.fr: http://www.strategie.gouv.fr/article.ph ... ticle=1371
http://www.strategie.gouv.fr/article.ph ... ticle=1365

Documments:

Communiqué de presse: https://www.econologie.info/share/partag ... ACfdmz.pdf

Télécharger la Note d’analyse 216 - "Nudges verts" : de nouvelles incitations pour des comportements écologiques :
https://www.econologie.info/share/partag ... wo1MEL.pdf

ps: je crois que le rédacteur de place publique a fait une erreur de frappe car ni [url=
http://www.lepost.fr/article/2011/03/09 ... iques.html ]lePost.fr[/url] ni la source .gouv.fr ne parle de comportements éconologiques...dommage pour l'éconologie !! Merci quand même pour la "pub" pour les appareils de type ecowatt : https://www.econologie.com/shop/ecowatt- ... p-319.html

:p
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Christophe
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par Christophe » 04/04/11, 17:45

J'aime bien l'intro de cette page: http://www.strategie.gouv.fr/article.ph ... ticle=1365

Dans le domaine de l’écologie comme ailleurs, il y a souvent loin des intentions aux actes. 79 % des Français se déclarent prêts à consommer de manière responsable mais les “consomm’acteurs”, autrement dit ceux qui allient le geste à la parole, représentent en réalité moins du quart de la population (20 %)... Aussi nécessaire soit-elle, l’évolution des comportements ne se décrète pas. En revanche, il est possible de la favoriser.

Jusqu’à présent, les politiques environnementales ont eu recours à des instruments fiscaux et normatifs, à des campagnes d’information et d’éducation. En complément, de nouvelles approches sont aujourd’hui à prendre en considération, dans le but de pérenniser et d’élargir les pratiques écologiques à l’échelle de la société. Certaines de ces méthodes proposent de mobiliser les théories des sciences comportementales qui préconisent d’actionner plusieurs leviers, notamment la force du conformisme social, pour inciter au changement de comportement. Les expérimentations menées à l’étranger démontrent l’intérêt de telles stratégies lorsqu’elles s’inscrivent dans une politique environnementale globale, à la fois cohérente et ambitieuse.

Le Centre d’analyse stratégique a souhaité inviter des experts à partager leurs travaux et leurs expériences lors d’un séminaire intitulé “Incitations comportementales et environnement”. Comment lever les obstacles à l’adoption généralisée de comportements écologiques ? Quels sont les atouts et les limites des différentes incitations que les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre ? Comment articuler au mieux ces instruments incitatifs ? Autant de questions qui guideront notre réflexion.
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Christophe
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par Christophe » 04/04/11, 19:22

Pendant que le gouvernement réfléchit à des solutions durables, des "petits malins" ecrivent ceci: https://www.econologie.com/forums/marre-des- ... 10666.html

:cheesy: :evil:
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Ahmed
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par Ahmed » 04/04/11, 21:55

Le texte que tu cites est une compilation des poncifs suscités par la réorientation de notre économie vers son nouvel eldorado…
Lorsque je lis :
L’impératif écologique exige, d’une part, des innovations technologiques et, d’autre part, des changements de comportement individuel et collectif.

Je vois ici l’affirmation des 2 dogmes principaux du nouveau credo:
1- c’est la techno-économie qui résoudra les problèmes qu’elle a engendré,
2- la solution vient d’en haut, ne reste plus qu’à convaincre la base que ce qui est bon pour l’élite dirigeante vaut pour le vulgaire…

"paternalisme libertaire" : quel bel oxymore !

Cette approche repose sur des travaux en sciences comportementales qui s’attachent moins à décrypter les mécanismes psychologiques faisant naître la prise de décision qu’à intervenir efficacement au bout de la chaîne d’événements qui y a conduit.

= propagande ou, comme on disait en 14, bourrage de crâne !
Pas besoin de comprendre les raisons des actes, il suffit de pouvoir les influencer dans le sens souhaité.

Les "petits malins", comme tu dis, comprennent parfaitement l’intensité de la récupération des préoccupations liées à l’environnement ; c’est dans le fond très bien ficelé : à la fois répondre (ou plutôt faire semblant) à ces inquiétudes et dans le même temps relancer le cycle production-consommation !
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par Christophe » 04/04/11, 23:45

Excuse moi Ahmed mais avec tout le respect que j'ai pour certaines de tes idées, la propagande lobbyiste à mon avis c'est ca: https://www.econologie.com/forums/marre-des- ... 10666.html

Il y dénonce la propagande bio, la multiplication des labels, des AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne).


En quoi les AMAP le gênent? Pas assez de profits pour le "grand capital" qu'il défend?
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par lejustemilieu » 05/04/11, 07:10

:? Bon sujet:
Dernièrement, je voulais acheter une table de jardin, avec chaises, ou un banc.
Après de nombreuses recherches, j'ai découvert une multitude de mobiliers de jardin en TECK ! pour moi, c'est un scandale, même si ils ont un certificat....d'éco sciage ; certificats de magouille. il est temps d'arrêter de couper les forets.
Deuxième solution, les meubles en plastique recyclé... ça existe, mais ils coutent très cher! (dommage, car ils sont très, très solides)
Troisième solution, les meubles en plastique nouveau, moins cher, joli, et bon pour la poubelle après 6 ans...
Alors, l'invitation à la durabilité elle est ou?
Moi, j'ai constaté l'inverse, et encore pire, cette invasion de teck.
:evil:
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par Christine » 05/04/11, 09:40

Ahmed a écrit := propagande ou, comme on disait en 14, bourrage de crâne !
Pas besoin de comprendre les raisons des actes, il suffit de pouvoir les influencer dans le sens souhaité.


Je suis bien d'accord avec Christophe, c'est un peu comme un médecin qui ne se préoccuperait que des symptomes et pas du tout des causes. Comprendre les raisons de nos actes permet de leur donner du sens et par conséquent donner du sens à nos vies.
Et si vous êtes plus sensibles à "l'efficacité", disons qu'agir sur une cause peut résoudre plusieurs conséquences en même temps, ce qui tout de même plus efficace que s'échiner à vouloir influencer chaque conséquence à part.

Ensuite, pour les 3 livres en question (que je n'ai pas lus), j'ai l'impression qu'il s'agit surtout de réactions épidermiques (plus ou moins honnêtes).
Oui, on peut être agacé par ces discours moralisateurs, non ce n'est pas une raison pour "jeter le bébé avec l'eau du bain" et refuser tout changement.
Une fois de plus, on dirait que tout doit être blanc ou tout doit être noir. Quand cesserons nous d'attendre LA solution miracle - le Père Noël,quoi- et quand cesserons-nous d'attendre cette solution des autres -comme l'enfant qui s'attend à ce que son Papa soit capable de résoudre tous les problèmes du monde ?
Dernière édition par Christine le 05/04/11, 09:57, édité 1 fois.
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bambou
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par bambou » 05/04/11, 09:51

lejustemilieu a écrit ::? Bon sujet:
Dernièrement, je voulais acheter une table de jardin, avec chaises, ou un banc.
Après de nombreuses recherches, j'ai découvert une multitude de mobiliers de jardin en TECK ! pour moi, c'est un scandale, même si ils ont un certificat....d'éco sciage ; certificats de magouille. il est temps d'arrêter de couper les forets.
Deuxième solution, les meubles en plastique recyclé... ça existe, mais ils coutent très cher! (dommage, car ils sont très, très solides)
Troisième solution, les meubles en plastique nouveau, moins cher, joli, et bon pour la poubelle après 6 ans...
Alors, l'invitation à la durabilité elle est ou?
Moi, j'ai constaté l'inverse, et encore pire, cette invasion de teck.
:evil:


Bonjour LeJuste,

J'ai fait la même constatation que toi il y a environ 1 an.
Mais j'ai trouvé la solution : une table de pique-nique comme celles qu'on voit sur les aires (par exemple d'autoroutes).
C'est en bois, ce n'est pas du teck, ni du plastique.
Ca peut se fabriquer soi-même, mais même si on n'a pas envie de s'embêter, eh bien on en trouve à pas trop cher (comparé aux salons de jardins qui se vendent habituellement).

En plus je trouve que ça donne une ambiance très conviviale.
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par Christophe » 05/04/11, 10:29

Christine a écrit :Ensuite, pour les 3 livres en question (que je n'ai pas lus), j'ai l'impression qu'il s'agit surtout de réactions épidermiques (plus ou moins honnêtes).
Oui, on peut être agacé par ces discours moralisateurs, non ce n'est pas une raison pour "jeter le bébé avec l'eau du bain" et refuser tout changement.
Une fois de plus, on dirait que tout doit être blanc ou tout doit être noir. Quand cesserons nous d'attendre LA solution miracle - le Père Noël,quoi- et quand cesserons-nous d'attendre cette solution des autres -comme l'enfant qui s'attend à ce que son Papa soit capable de résoudre tous les problèmes du monde ?


Pas lu non plus, le résumé me suffit :D :D

Sinon tu devrais copier / coller ceci dans le sujet des 3 livres: https://www.econologie.com/forums/marre-des- ... 10666.html

Et peut être continuer de développer là bas... :idea:
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par Ahmed » 05/04/11, 18:49

@ Christophe :
Excuse moi Ahmed, mais avec tout le respect que j'ai pour certaines de tes idées…

Rassure-toi, les idées (les miennes, les autres) non nul besoin de respect ; elles sont là pour être discutées, bousculées… et comprises !
Plus loin tu dis :
En quoi les AMAP le gênent? Pas assez de profits pour le "grand capital" qu'il défend?

Je n’ai pas retrouvé qui est l’auteur qui critique les AMAP ; je suppose qu’il s’agit de F. Nicolini ?
Peu importe..., ce qu’il faut comprendre, c’est que les AMAP sont foncièrement une excellente chose, MAIS qu’elles s’insèrent (bien involontairement !) dans un cadre global pour qui elles constituent un parfait cache-sexe.
J’explique : elles fournissent un exutoire à ceux qui refusent l’agriculture industrielle (stratégie de dérivation) et laisse croire qu’une évolution autre que marginale est possible vers une production alimentaire massive respectueuse de l’environnement, des producteurs et des consommateurs (c’est l’effet vitrine).
Donc, d’une part elle dissuade la revendication d’un changement global, et d’autre part elle sème la confusion sur le véritable but de l’économie agricole.
Les AMAP se veulent une alternative à un type d’économie productiviste et aux rapports humains qu’elle entraîne, cependant elle n’échappe pas pour autant aux contradictions inhérentes du système.

Le système totalitaire marchand à ceci de remarquable qu’il se nourrit des oppositions qu’il rencontre : c’est exactement ce qu’il fait en ce moment en saisissant la question environnementaliste, retournant son questionnement subversif pour en faire un avatar inoffensif au service de son expansion. Ceci grâce à l’aide de bouffons médiatiques qu’ils subventionnent pour semer la confusion dans les esprits et réduire l’écologie à "des gestes simples pour sauver la planète".

@ Christine : j’ai tout d’abord été perplexe quant au sens de ta réponse, puis je me suis aperçu que ce que j’avais écrit était suffisamment ambigu pour que tu fasses un contre-sens : j’en suis désolé et je te remercie de me le faire remarquer.
Ahmed a écrit: = propagande ou, comme on disait en 14, bourrage de crâne !
Pas besoin de comprendre les raisons des actes, il suffit de pouvoir les influencer dans le sens souhaité.

La première ligne exprime mon opinion, la suite est une paraphrase de ce que je dénonce : c’est ironique. J’ai toujours été clairement partisan de l’autonomie citoyenne et, évidemment, hostile à toute forme d’aliénation.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."

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