Un monde sans humains ? Arte

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janic
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par janic » 19/02/13, 08:51

cuicui bonjour
En ce qui concerne la peur de la mort, je ne suis pas sûr que ce soit une constante universelle. Elle est souvent due à des souvenirs inconscients insupportables liés au danger de mourir au début de notre vie (durant la vie foetale par exemple). Une fois ces souvenirs retrouvés et évacués, la perspective de mourir fait nettement moins peur.
La peur de la mort fait partie de l'instinct naturel de survie donc largement au delà du stade fœtal. Mais selon Wiki, il s'agit d'une recherche d'immortalité "relative" par le développement de techniques diverses ce qui se vérifie déjà par les greffes de tous genres, de l'assistance à la naissance, des prothèses en tous genres (il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais d’un simple constat). C’est aussi une continuité de l’espérance « religieuse » de réincarnation ou de résurrection qui est aussi une forme d’immortalité future alors que le matérialisme généralement athée, n’offre qu’une seule chance de vie et donc de possibilité d’en « profiter ».
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Cuicui
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par Cuicui » 19/02/13, 10:27

janic a écrit : La peur de la mort fait partie de l'instinct naturel de survie donc largement au delà du stade fœtal.
Je faisais une distinction entre l'instinct naturel de survie propre à tout être vivant et la peur irrationnelle de mourir due à des paniques anciennes.
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par sen-no-sen » 01/01/15, 18:35

Un article interessant de Jean-Paul Baquiast sur la "postbiologie":



Vers une approche post-biologique de l'évolution

Par post-biologique, nous entendons ici une évolution qui continuerait à intéresser un grand nombre d'organismes biologiques ou de gènes d'origine biologique, mais associée avec des processus ou organismes relevant de la vie génétiquement modifiée ou artificielle, de l'intelligence artificielle adaptative et d'une robotiques de plus en plus autonome. On aboutira à des animaux ou humains dits augmentés, à des cerveaux artificiels et, comme l'a depuis longtemps étudié Alain Cardon, à des consciences artificielles animant des organismes artificiels pouvant ne plus conserver que de lointains rapports avec l'humain. On remarquera que les biologistes auteurs du livre précédent font à peine allusion à ces recherches ou les ignorent. C'est sans doute un effet de ce que l'on nomme l'enfermement disciplinaire.

Il a par contre toujours été dans le coeur éditorial de notre site de signaler les progrès continus et accélérés se déroulant dans les différents domaines scientifiques et technologiques intéressés par ces recherches. Nous avons par ailleurs incité les lecteurs à réfléchir aux conséquences économiques, politiques et philosophiques de tels travaux. Certains sont publiquement documentés par des chercheurs universitaires, mais d'autres, en bien plus grand nombre, relèvent désormais du secret défense. Autrement dit, ils sont mis au service de petites minorités d'humains disposant des pouvoirs militaires et économiques, entraînant la capacité de dominer par la contrainte de très larges majorités d'humains désormais asservis.

Dans la suite de ces développements inégalitaires, les concepts de transhumains ou de post-humains sont devenus aujourd'hui très populaires. Ils font l'objet de nombreux débats. Il faut bien voir cependant que l'accès au post-humanisme restera le privilèges des minorités dominantes évoquées ci-dessus. Ceci pour deux raisons, d'une part parce que cet accès supposera des moyens économiques considérables, hors de la portée du tout venant des humains. D'une part et tout autant parce qu'il s'agira d'instruments de pouvoirs et que ceux disposant du pouvoir ne le partagent pas.

Parallèlement donc à l'émergence d 'organismes biologiques relevant du post-humain, subsisteront des effectifs innombrables de populations relevant de l'humain traditionnel. Celles-ci subiront de plein fouet les conséquences des changements climatiques et des raretés innombrables prévus pour la fin du siècle. Il sera vite tentant alors de qualifier les plus démunis d'entre eux de sous-humains, surtout s'ils se réfugient dans différentes formes de violence. Effectivement, ainsi qualifiés et rejetés, ils le deviendront de plus en plus.

Les différentes formes de vie augmentée et vie artificielle évoquées ici affecteront aussi les organismes biologiques traditionnels, qu'il s'agisse des micro-organismes ou des formes les plus complexes du monde animal et du monde végétal. En ce qui les concerne, la compétition darwinienne pour la survie continuera évidemment à s'exercer. On peut prévoir qu'en sortiront victorieuses des différentes espèces virales ou bactériennes présentes sur Terre depuis les quelques milliards d'années pendant lesquelles la vie s'est développée. Tout laisse craindre au contraire que la plupart des espèces complexes ne puissent pas s'adapter spontanément, faute de temps et face aux agressions multiples qu'elles subiront.

Dans le meilleur des cas, elles ne survivront que dans des zoos et musées, ainsi que sous forme de banques de gènes censés pouvoir repeupler la Terre après les grandes extinctions devant marquer ce que l'on nomme désormais les formes ultimes de l'anthropocène.

Rappelons que nous avons proposé d'utiliser te terme de systèmes bioanthropotechniques pour désigner les symbioses durables et évolutives s'étant établies depuis l'apparition des premiers outils au temps des australopithèques, et culminant aujourd'hui avec l'explosion des technologies de l'artificiel que nous venons d'évoquer. Ce terme n'est pas là uniquement pour créer gratuitement un concept original. Nous l'avons explicité dans différents articles et ouvrages (3) .Nous comptons publier prochainement sur ce site, en accès libre, un petit essai actualisant le concept de complexe bio-anthropotechnique, tant au regard de l'évolution des théories et pratiques intéressant la composante biologique de ces complexes que de l'évolution des technologies associées.

http://philoscience.over-blog.com/2014/12/nouvelles-theories-sur-l-evolution-du-post-genetique-au-post-biologique.html

Tout cela respire l'optimisme!
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Obamot
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par Obamot » 01/01/15, 19:23

Wi, wi, wi... en effet on va bientôt se prendre pour dieu (ah c'est déjà fait, zut...).

Et si on arrivait déjà ne serait-ce qu'à "augmenter" l'espèce humaine telle qu'elle est et sans artéfact... ça nous ferait déjà de sacrées économies sans être captifs d'un "service après-vente" !

( :mrgreen: )

(la masse bêlante n'est même pas encore fichue de se rendre compte à temps, comment elle est menée en bateau...)
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Ahmed
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par Ahmed » 01/01/15, 19:32

L'instinct de survie tend à préserver l'intégrité physique des êtres vivants, ceci n'implique pas une conscience de la mort, au contraire des humains.
Pour ces derniers, la mort et les craintes qui y sont liées sont confondues dans deux phénomènes distincts: la mort en temps que passage et la mort en tant qu'état.
Il n'était question ici que du second aspect; la mort ne comporte pas d'échappatoire réel, mais une fuite dans l'imaginaire est un recours possible et c'est ce qu'offre les religions avec des au-delà conditionnels.
La promesse d'éternité du transhumanisme remédie à une carence de la religion de la valeur: jusqu'ici, le capitalisme, tout entier tourné vers la "vie" réduite à la production/destruction, faisait tout son possible pour évacuer une idée de mort, conceptuellement antinomique de l'accumulation infinie de la valeur (la mort est la point d'arrêt absolu de toute accumulation et la négation de sa validité).
Malgré son absence de réalisme, cette promesse est une nécessité logique à ce système.


Dans l'analyse très intéressante de Basquiat, il écrit ces lignes:
Il sera vite tentant alors de qualifier les plus démunis d'entre eux de sous-humains, surtout s'ils se réfugient dans différentes formes de violence. Effectivement, ainsi qualifiés et rejetés, ils le deviendront de plus en plus.

Comme je l'ai montré, ce processus est déjà à l'œuvre dans les régions périphériques du capitalisme: "terroristes, sous humains, même combat!" :mrgreen:
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par sen-no-sen » 01/01/15, 21:03

Ahmed a écrit :La promesse d'éternité du transhumanisme remédie à une carence de la religion de la valeur: jusqu'ici, le capitalisme, tout entier tourné vers la "vie" réduite à la production/destruction, faisait tout son possible pour évacuer une idée de mort, conceptuellement antinomique de l'accumulation infinie de la valeur (la mort est la point d'arrêt absolu de toute accumulation et la négation de sa validité).
Malgré son absence de réalisme, cette promesse est une nécessité logique à ce système.


Le transhumanisme n’échappe pas à la contamination messianique,le messie étant ici caractérisé par la promesse d'immortalité sous une forme technologique...en droite ligne du système économique exponentielle tourné vers une croissance sans limite censé apporter la prospérité et la "jouissance dans la consommation"...



Comme je l'ai montré, ce processus est déjà à l'œuvre dans les régions périphériques du capitalisme: "terroristes, sous humains, même combat!"


En effet!
Le processus d'invariance d'échelle fractale est à l’œuvre dans tout les domaines,il est donc logique que celui ci s'applique même en cas de changement évolutif majeur.
A noter également que le processus de sélection naturelle s'appliquera quelle que soit le niveau technologique atteint.
En somme, fractale et sélection naturelle constitue les méta-principes de notre univers!

A noter également:
On peut prévoir qu'en sortiront victorieuses des différentes espèces virales ou bactériennes présentes sur Terre depuis les quelques milliards d'années pendant lesquelles la vie s'est développée.


Ce qui rejoint les prédictions de H.Bloom sur la lutte entre super-organismes humain et viraux/bactérien(Bloom et Baquiast se connaissent),véritable choc ontologique à venir,qui pourrait d'ailleurs profiter au "système".
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par Ahmed » 01/01/15, 21:53

Le transhumanisme n’échappe pas à la contamination messianique,le messie étant ici caractérisé par la promesse d'immortalité sous une forme technologique...en droite ligne du système économique exponentielle tourné vers une croissance sans limite censé apporter la prospérité et la "jouissance dans la consommation"...

Oui, c'est en cela que réside le rééquilibrage de la religion de la valeur, qui faute de pouvoir faire aussi bien que les religions traditionnelles sur ce point précis, en était réduit à étaler un voile pudique sur la mort et à intensifier et à accélérer certains attributs de la vie.

Concernant le choc avec les virus, le terrain est bien préparé puisque la généralisation des thérapeutiques antibiotiques nous laissent sans grand recours contre l'apparition de nouvelles souches...
Rappelons que les grandes pandémies du passé, et même d'assez récentes, se sont éteintes d'elles-mêmes, sans intervention de la science.
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par janic » 02/01/15, 08:30

Ahmed bonjour
L'instinct de survie tend à préserver l'intégrité physique des êtres vivants, ceci n'implique pas une conscience de la mort, au contraire des humains.

Tout doux! cette supposition de la conscience de la mort rapportée à l'humain seulement n'est qu'une vue de l'esprit (de supériorité plutôt que de différence) de l'humain justement. Une résurgence de la philosophie "religieuse" sur le statut particulier de la "race" humaine
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par Ahmed » 02/01/15, 12:07

Cette conscience serait difficile à établir pour les animaux, ce qui ne prouve pas, effectivement, son absence...
Cependant, c'est l'imagination qui permet une projection vers le futur et tout semble indiquer que la perception des animaux se limite à un futur assez proche.
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par janic » 02/01/15, 17:33

le problème vient du fait que l'humain veut se présenter comme la référence en toutes matières, celle-ci comprise, et l'imagination des humains est probablement ce qui le conduit à sa propre disparition.
Tout au plus peut-on et doit-on considérer que nos "valeurs" ne sont pas les mêmes.
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