Sacré Maïs

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freddau
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Sacré Maïs




par freddau » 31/01/07, 17:53

La tortilla victime du boom de l’éthanol

Aux Etats-Unis, le maïs est de plus en plus utilisé pour fabriquer du biocarburant. Résultat, les cours augmentent. Une catastrophe pour les pays, comme le Mexique, où le maïs est un aliment de base.

Le succès croissant de l’éthanol aux Etats-Unis va vraisemblablement réduire la quantité de maïs disponible pour la consommation humaine et l’alimentation du bétail ou des volailles, et pousser les prix de cette céréale vers des niveaux sans précédent d’ici deux à trois ans. Dans ces conditions, certains craignent que le maïs ne devienne inabordable pour les consommateurs pauvres, tout en tirant vers le haut l’ensemble des prix de l’alimentation.

http://www.courrierinternational.com/ar ... j_id=70323
Au Mexique, l’augmentation des prix de ce produit est devenue un sujet politique brûlant, car il entre dans la fabrication des tortillas, l’aliment de base de la population. Selon la Banque centrale, le prix des tortillas a progressé de 14 % l’année dernière. Des législateurs réclament l’instauration d’un contrôle des prix, tandis que le nouveau ministre de l’Economie, Eduardo Sojo, veut encourager les agriculteurs à augmenter leur production. Il a récemment attribué le renchérissement du maïs au détournement de la production américaine vers la fabrication d’éthanol.
L’envolée des prix des denrées alimentaires risque de provoquer des émeutes urbaines dans de nombreux pays à faibles revenus qui dépendent des importations de céréales, comme l’Indonésie, l’Egypte, l’Algérie, le Nigeria et le Mexique, prévient Lester Brown, fondateur de l’Earth Policy Institute et auteur d’un rapport récemment publié sur la demande potentielle pour le maïs de la part de l’industrie de l’éthanol. Selon ce rapport, les distilleries d’éthanol en construction aux Etats-Unis auront besoin de 139 millions de tonnes de maïs d’ici à la récolte de 2008, soit bien plus que les estimations du ministère de l’Agriculture américain, qui sont d’environ 60 millions de tonnes. “Si l’estimation de l’Earth Policy Institute se vérifie, la concurrence naissante entre les voitures et les hommes poussera probablement les prix des céréales vers des sommets encore jamais atteints”, affirme Lester Brown.
Premier producteur mondial de maïs, les Etats-Unis en sont également le premier exportateur. Depuis que, en 2006, la Chine a réduit ses exportations pour satisfaire les besoins de sa propre industrie de l’éthanol et pour prévenir toute pénurie, les pays importateurs sont devenus plus dépendants des exportations américaines. D’après un rapport publié récemment par JP Morgan, les prix moyens du maïs devraient faire un bond de 61 % en 2007.
Si l’on en croit ce rapport, la croissance de la filière éthanol nécessite 12,5 milliards à 25 milliards de tonnes supplémentaires de maïs chaque année. A elle seule, une hausse aussi rapide de la demande suffira à maintenir les cours à des niveaux élevés. Autant dire que le moindre aléa climatique risquerait donc de “porter les prix à des niveaux record”. La Chine prend déjà des mesures pour assurer son propre approvisionnement intérieur. En décembre, Pékin a gelé la construction de nouvelles usines d’éthanol à base de maïs.

Transformer la biomasse en biocarburant viable

Pour Arthur Ragauskas, maître de conférences à l’Institut de technologie de Géorgie, qui a récemment cosigné un article sur les biocarburants dans le journal Science, une filière des biocarburants durable doit forcément s’appuyer sur une matière première meilleur marché et un maïs peu coûteux. Le débat opposant la nourriture au carburant, commente-t-il, peut devenir productif si les universités, les autorités et le secteur privé renforcent leur collaboration en vue de transformer la biomasse non alimentaire comme le panic érigé (switch grass, une herbe naturelle à croissance rapide des Grandes Plaines), les déchets recyclés et les résidus de maïs (feuilles et tiges séchées) en biocarburants viables.
De son côté, le lobby des producteurs de maïs aux Etats-Unis affirme que sur le long terme il y aura toujours assez de céréales pour répondre aux besoins. “Les agriculteurs ont toujours su réagir aux signaux envoyés par le marché en matière de prix. Nous avons toujours rencontré davantage de problèmes de surproduction que de pénurie”, assure Rick Tolman, président de l’Association nationale des producteurs de maïs. “Il n’y a pas de conflit entre les deux [utilisations du maïs, pour l’alimentation et pour le carburant], ni de crise en vue.”

Prasenjit Bhattacharya, Tom Barkley et Ken Parks
The Wall Street Journal
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freddau
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La mode des plastiques d’origine végétale




par freddau » 31/01/07, 17:55

Les leaders nippons de la haute technologie cherchent à éliminer les matériaux fabriqués à partir d’hydrocarbures afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Un bon argument de vente.

Le premier téléphone mobile écologique du monde, lancé en mars 2006 par NTT DoCoMo [premier opérateur mobile au Japon], a suscité un vif intérêt. L’opérateur japonais a même été contacté par plusieurs fabricants étrangers. La coque de cet appareil fabriqué par NEC est composée à 90 % d’un matériau issu de plantes. Son composant principal est l’acide polylactique (PLA) [polymère biodégradable déjà employé comme matériel de suture ou comme enrobage de médicaments], produit à partir de fécule de maïs. Pour améliorer les qualités de ce matériau difficile à commercialiser en raison de sa rigidité, sa fragilité et de sa faible résistance thermique, le groupe y a ajouté des fibres végétales de kenaf (une variété de chanvre), assurant au portable la résistance nécessaire aux chocs et à la chaleur. La nouveauté du produit réside uniquement dans le changement de coque des modèles existants, ce qui n’a pas empêché NTT DoCoMo de les vendre environ 10 000 yens [63 euros] plus chers que les modèles classiques. Néanmoins, selon Tsutomu Horinouchi, directeur chargé des études écologiques dans le groupe, “ils ont eu particulièrement de succès auprès des Japonaises, soucieuses des problèmes environnementaux”.
L’avantage pour le fabricant à utiliser des végétaux comme matière première est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. En effet, au cours de leur croissance, les plantes absorbent du dioxyde de carbone (CO2) lors de la photosynthèse. C’est pourquoi, en utilisant ces matériaux, l’industriel peut soustraire du volume total de gaz émis lors de la fabrication cette quantité de CO2 absorbé. Dans le cas du matériau utilisé par NEC, l’émission de gaz carbonique serait inférieure d’environ 50 % à celle produite par les dérivés du pétrole.
Cette tendance s’observe également chez d’autres groupes industriels. Depuis le printemps 2005, Fujitsu a mis sur le marché six modèles d’ordinateurs portables, dont le boîtier est fait d’un plastique ayant déjà pour composant principal le PLA. Selon le groupe, cela permettrait de réduire de 15 % les émissions de CO2 par rapport aux autres modèles. Chez Sharp, on utilise depuis mars 2006 un enduit d’origine végétale pour le pied des téléviseurs à cristaux liquides. De son côté, Ricoh a développé un toner de photocopieur comprenant 40 % de résine polyester produite à partir de maïs. Le fabricant affirme pouvoir ainsi réduire d’environ 40 % les émissions de CO2 et vise sa commercialisation avant fin 2008. En juillet dernier, Dai Nippon Printing a remplacé toute l’encre utilisée dans sa division d’impression commerciale par une encre à base d’huile de soja et à faible teneur en solvant dérivé du pétrole. Le recours à cette encre est de plus en plus fréquent, au point qu’il atteint aujourd’hui 60 % des encres servant à l’impression des journaux et des magazines du pays.

Le but recherché n’est plus la biodégrabilité

Durant l’année 2004, les émissions de gaz à effet de serre au Japon ont augmenté de 8 % par rapport à celles de 1990, et l’objectif du gouvernement [dans le cadre du protocole de Kyoto] – une réduction de 6 % entre 2008 et 2012 – sera difficile à atteindre. Jusqu’à présent, en matière de réduction de CO2, les industriels ont principalement axé leurs efforts sur l’économie d’énergie et l’amélioration de la logistique dans la distribution des produits. Si, au départ, ils se montraient intéressés par les matériaux d’origine végétale, c’était en raison de leur biodégradabilité, et ce dans l’optique d’en faire principalement des sacs-poubelle ou des emballages alimentaires. Mais, dernièrement, ils se sont également rendu compte que ces matériaux n’augmentaient que peu les émissions de CO2, même après incinération.
Chez Mitsubishi Plastics, depuis quelques années, la production de pellicules de résine végétale utilisées notamment pour l’emballage augmente de 50 % par an. Selon Norio Yoshiga, directeur du département écologie, “le nombre d’entreprises qui l’utilisent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre augmente très rapidement”. Pour développer l’usage de ces matériaux, un nombre grandissant de fabricants essaient d’améliorer leur résistance même si c’est au détriment de l’aspect biodégradable. “Le but recherché n’est plus la biodégradabilité en elle-même, mais la réduction des émissions de CO2 et de la dépendance au pétrole”, avoue Koichi Kimura, de Fujitsu Laboratories. Ce dernier, qui a mis au point un matériau élastique fabriqué à partir d’huile de ricin, compte développer d’autres matières d’origine végétale, afin de remplacer de nombreux matériaux classiques.

Un autre facteur favorise l’actuel succès de ces nouveaux matériaux. Depuis 2006, les entreprises émettrices de grandes quantités de gaz à effet de serre sont obligées de publier des rapports chiffrés sur leurs émissions. Si les acides polylactiques avaient pour inconvénient de coûter deux à trois fois plus cher que les matériaux utilisés jusqu’à présent, avec l’envolée du prix du pétrole, la différence s’est estompée, facilitant dans le même temps l’utilisation de ces acides. NEC vise pour l’exercice 2010 l’utilisation de plastique d’origine végétale à hauteur de 10 % dans ses produits. Il a aussi pour objectif sur la même année de baisser de plus de 50 % les émissions de CO2 par rapport à 2005 en ayant recours à ces plastiques.
Actuellement, la priorité du gouvernement japonais est d’encourager l’usage des biocarburants comme l’éthanol. Mais le ministère de l’Agriculture et de la Pêche entend accroître son aide aux matériaux d’origine végétale. “Ils entraîneront une limitation des gaz à effet de serre s’ils sont davantage utilisés”, déclare Hiroyuki Suematsu, chef du service chargé de la politique environnementale. Pour sa part, Masatoshi Iji, directeur des recherches en écomatériaux chez NEC, mise sur l’avenir : “Si la demande augmente en Occident, les entreprises japonaises ayant une longueur d’avance en la matière ont une chance de faire une incursion rapide sur le marché.”
Toutefois, à cause de l’accroissement de la demande d’éthanol, le prix du maïs américain ne cesse de grimper. Toyota cherche à produire de l’acide polylactique en substituant le maïs par de la canne à sucre et de la betterave. “La clé sera de créer une dynamique permettant un approvisionnement stable de ces matières premières”, observe-t-on au Green Purchasing Network (GPN), fondé [en 1996] par le ministère de l’Environnement et un ensemble d’organisations.


Nihon Keizai Shimbun

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freddau
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par freddau » 31/01/07, 17:55

Italie
Novamont, une entreprise italienne qui fabrique du plastique à partir d’amidon végétal, a signé un accord avec Coldiretti, association des principales entreprises agricoles italiennes, afin d’augmenter massivement les ressources en matières premières adéquates. Objectif : conquérir la totalité du marché national des sacs plastique de la grande distribution en produisant 1,5 million de tonnes de bioplastique par an, ce qui permettrait d’économiser 200 000 tonnes d’hydrocarbures.

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Christophe
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par Christophe » 31/01/07, 18:49

ARGGGGGGGG DAMNATION!

Moi qui mange au moins 1 KG de Tortila par semaine...Ben quoi? Faut faire passer la biere belge! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
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Christine
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par Christine » 31/01/07, 18:55

Mange des chips ! :mrgreen:
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par pollux » 31/01/07, 20:56

graaaaah

pas éconologique les chips. :evil:
- à peu près autant d'emballage que de chips (en masse)
- énergie dépensée pour les cuire, les préparer et les saler...
- pas bon pour le coeur

caca les chips!
mangez des pommes! :mrgreen:
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la critique est nécéssaire mais l'invention est vitale, car dans toute invention il y a une critique de la convention...
freddau
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par freddau » 01/02/07, 10:09

LA JORNADA
Au Mexique, grande manifestation contre la famine



Aux cris de "sans maïs, il n'y a pas de pays", des dizaines de milliers de Mexicains réunis pour une marche contre la famine ont envahi hier le Zócalo, la place principale de la capitale, pour protester contre l'augmentation du prix du maïs – entre 40 et 100 % selon les régions – et réclamer un pacte social assurant la souveraineté nationale et alimentaire ainsi qu'un emploi et un salaire à tous. Plus de la moitié des 103 millions de Mexicains vivent dans la pauvreté et risquent la disette avec cette hausse.
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Targol
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par Targol » 12/02/07, 16:27

Bahh, entre le niveau de vie des américains et l'estomac des Mexicains, ça fait longtemps qu'on sait où va la préférence de dobelyou. :evil:

Il va falloir qu'ils se magnent de construire leur grande muraille à la frontière parce que quand, en plus de n'avoir pas d'emploi, ils n'auront plus rien à bouffer, les gardes-frontières ne suffiront plus...
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"Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste." K.E.Boulding

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