Le taux de chômage des Etats-Unis – indicateur hautement surveillé par les investisseurs – est tombé en novembre à 8,6 %. Il s'agit de son niveau le plus faible depuis mars 2009, selon des chiffres officiels publiés, vendredi 2 décembre, à Washington. A l'exception de deux mois (février et mars 2011), le chômage n'était plus descendu sous la barre des 9 % depuis plus de deux ans.
Selon le rapport sur l'emploi du département du travail, la proportion des actifs sans emploi a reculé de 0,4 point par rapport à octobre. C'est la plus forte baisse du chômage depuis décembre dernier. Elle est inattendue dans la mesure où la prévision médiane des analystes donnait le chômage stable à 9 % en octobre.
La Bourse de New York réagissait positivement à cette annonce vendredi en matinée : le Dow Jones gagnait 0,81 % et le Nasdaq 0,98 %.
120 000 EMPLOIS CRÉÉS EN NOVEMBRE
Le recul du taux de chômage s'explique en partie par une forte baisse de la population active (315 000 personnes), le département du travail américain ne comptabilisant, pour évaluer ce taux, que les personnes cherchant activement du travail (64 % des Américains, soit une baisse de 0,2 % par rapport au mois d'octobre et une proportion historiquement faible), laissant ainsi de côté une frange de la population qui a renoncé à retrouver un emploi. Le nombre de personnes sans emploi a cependant fortement chuté, et plus rapidement que la population active, de 594 000 par rapport à octobre.
Le pays compte toujours 13,3 millions de travailleurs sans emploi, dont le temps passé au chômage est en moyenne de 40,9 semaines – un chiffre record aux Etats-Unis.
Selon le département du travail, l'économie américaine a créé en novembre 120 000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait, ce qui est conforme à la prévision des analystes. Le solde des embauches apparaît ainsi en hausse de 20 % par rapport à octobre. Elle est toutefois inférieure à sa moyenne sur les douze derniers mois, qui est de 131 000.
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Plus précisément, le gouvernement indique que par rapport à octobre "les embauches ont continué de s'accélérer dans le commerce de détail, les services aux entreprises, le secteur de la santé et celui des loisirs et de l'hôtellerie". Alors que le secteur public a supprimé 20 000 postes, le secteur privé en a créé 140 000. Ces embauches nettes apparaissent en hausse de 20 % par rapport à octobre.
Par contre, les données du ministère sur les salaires sont moins bonnes que celles sur l'évolution du taux de chômage. Selon le rapport sur l'emploi, en effet, le salaire hebdomadaire moyen aux Etats-Unis a reculé de 0,2 % par rapport à octobre. Il apparaît en hausse de 1,9 % sur un an, ce qui est nettement inférieur à la dernière estimation de l'inflation publiée par le ministère, qui est de 3,5 % sur un an en octobre.
Par ailleurs, le président américain Barack Obama s'apprête à lancer vendredi, avec son prédécesseur Bill Clinton, un programme de près de 4 milliards de dollars pour économiser l'énergie dans les bâtiments publics et privés et créer des emplois.
M. Obama poursuit ainsi une campagne, entamée depuis l'automne, de mesures en faveur de la classe moyenne ne nécessitant pas l'accord du Congrès, où ses adversaires républicains sont en position de force.
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