Ecologie Solutions
RECUPERATION EAUX PLUIE, REEMPLOI et FILTRATION EAUX PLUVIALES
Récupération et utilisation de l'eau de pluie
Voir aussi "gestion de l'eau potable"

Un des systèmes de récupération d'eau de pluie les plus simples Pour la petite histoire, il y a déjà fort longtemps, bien avant la distribution d'eau généralisée dans les villes, des réservoirs étaient installés dans les greniers des bâtiments à étages, pour récupérer les eaux de pluie, distribuées ensuite par simple gravitation vers les points d'eau des appartements.
Les toits des maisons de type rural avaient elles aussi des gouttières et des canalisations qui permettaient de recueillir dans divers contenants externes « l'eau du ciel ». Elle était alors pompée ou ramenée au seau vers les points d'usage.


Le savez vous ?
La récupération d'eaux de pluie est le moyen le plus simple d'utiliser une ressource naturelle et de soulager l'exploitation des eaux souterraines...
Elle peut être mise en oeuvre dans de nombreux domaines : industrie, agriculture ou collectivités.
Mais c'est avant tout parfaitement à la portée de chacun de nous.
Dans une région où il tombe par exemple entre 80 et 90 cm de pluie dans l'année, pour un toit de 150 m², le potentiel de récupération se situe entre 80 m³ et 90 m³ d'eau de pluie par an.
Outre le réemploi de cette eau pour les usages domestiques, vous pourriez aussi à irriguer votre jardin, arroser vos plantes, renouveler l'eau de votre bassin, remplir votre piscine, etc.

A noter :
Certaines copropriétés et municipalités se mettent elles aussi à récupérer et stocker les eaux de pluie à usage de lavage et d'arrosage des espaces verts (ces dernières recyclent maintenant de plus en plus l'eau de leur piscine).

Evaluation du potentiel pluvial de votre région
Si vous n'avez pas connaissance de la moyenne annuelle des précipitations, le pluviomètre vous permet d'évaluer le volume d'eau que vous pouvez récupérer.


Pluviomètre de jardin

Pour vous éviter de perdre de nombreuses années à mesurer et relever quotidiennement les valeurs de précipitations de votre coin, vous pouvez acheter à Météo-France leurs statistiques sur les 30 dernières années.
A titre d'exemple, la pluviométrie moyenne relevée entre 1961 et 1990 dans la Nièvre (58) est de :

Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
70,3 mm
62,1 mm
66,9 mm
57,9 mm
91,1 mm
65,7 mm

Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
53,9 mm
69,3 mm
66,1 mm
70,1 mm
67 mm
72,9 mm

Soit une moyenne mensuelle de 67,7 mm et 813,3 mm annuels.
Sur la base de ces chiffres, la toiture d'une maison de 100 m² a donc un potentiel moyen de récupération de 81 m³ d'eau de pluie.
Quelques variations peuvent intervenir selon :
- les microclimats propres à certains sites,
- l'orientation des toitures,
- l'orientation des vents.
(par exemple, une toiture orientée à l'ouest récoltera plus de pluie, si la perturbation est associée à un vent d'ouest).

Avantages de l'eau de pluie
- sa dureté est faible, (c'est à dire qu'elle est acide) 10 milligrammes de calcaire par litre contre 30 milligrammes par litre pour l'eau de distribution adoucie.
- en conséquence, vos robinets, canalisations, tuyauteries, résistances et appareils électroménagers seront beaucoup moins entartrés et dureront plus longtemps.

Inconvénients
- cette acidité peut représenter un danger pour la santé (voir page pluies acides).
- l'eau acidie corrode certains métaux ou joints (canalisations métalliques).
Mais il est possible de la neutraliser avec un stockage dans un contenant adapté qui reproduira l'effet des couches minérales transformant par infiltration la pluie en nappes phréatiques.
- l'eau de pluie contient des poussières issues de l'atmosphère et du toit, qu'il faut filtrer pour certaines utilisations.
- la présence de moisissures, bactéries et de métaux lourds rend l'eau de pluie impropre à la consommation.
Il est possible d'y remédier en installant des systèmes de traitement domestique afin de la rendre potable (filtres bactériens à charbon actifs ou osmose inverse) ; voir page sur le traitement de l'eau.
Des contrôles rigoureux et réguliers sont cependant nécessaires.

Principe
L'eau qui tombe sur le toit s'écoule dans vos gouttières et passe par un collecteur.
Elle traverse un filtre à panier sur collecteur ou auto-nettoyant (l'avantage du filtre auto-nettoyant est qu'il n'y a pas besoin d'y accéder, on peut donc replanter par dessus).
Elle est ensuite dirigée vers la cuve enterrée où elle est filtrée à nouveau de façon plus fine à travers trois étapes, avant d'être stockée.
Elle subit alors une quatrième filtration au pompage avant d'arriver à l'intérieur de votre habitation.
Une pompe intégrée ou surpresseur s'enclenche par dépression, dés que vous ouvrez un robinet ou que vous utilisez un appareil raccordé au système.
Dans les installations élaborées, lorsque la cuve est vide, l'alimentation bascule automatiquement sur le réseau public pour alimenter en eau du réseau ou en remplit la cuve.
La séparation des deux réseaux doit être absolue et identifiée.
Dans la cuve, l'idéal est d'avoir un flotteur qui maintient la crépine à la surface de l'eau évitant ainsi l'aspiration des dépôts du fond.

Créer son récupérateur d'eau
Le matériel utilisé
Un certain nombre d'établissements fournissent l'ensemble des éléments nécessaires pour constituer son système de récupération d'eaux pluviales.
Nous nous contenterons plutôt ici de préciser des systèmes plus basés sur la récupération ou le réemploi de matériaux ou dispositifs existants.

Collecteur
De nombreux modèles, du plus simple au plus complexe, peuvent être utilisés et adaptés selon vos besoins, votre budget et votre imagination :
- gouttière alimentant directement une cuve type poubelle ou tonneau ou fût métallique, munis d'un trop plein.


poubelle à eau

- simple tuyau d'arrosage souple d'un diamètre suffisant, glissé dans le dauphin de votre descente de gouttière et prélevant une partie de l'eau s'y écoulant (réservé pour les petits volumes de type poubelle).


tuyau arrosage récupérateur

- système de type manchon en zinc à basculeur rabattable, détournant l'eau de descente de gouttière vers un contenant quelconque.


manchon zinc


- récupération de vieux collecteurs zinc en vase (ronds ou demi ronds) d'ailleurs très décoratifs que l'on trouve sur les brocantes, munis d'une sortie en 50 mm (le top, pour ceux qui savent souder le zinc étant de leur inclure une sortie verticale en 80mm servant de trop plein, et raccordée à l'écoulement au fossé ou au réseau pluvial.


collecteur vasque zinc

récupérateur eaux de pluie à écope caoutchouc
Un autre dispositif évite d'avoir à couper sa gouttière, grâce à un système d'écope ingénieux ; son mode de montage original permet de l'adapter à toutes les tailles de gouttières - Prix : 35 € environ.


filtration amont
De nombreux modèles existent, du simple tamis au filtre auto nettoyant.
Les prix sont en rapport : de 10 €, si vous le fabriquez vous-même avec une grille à mailles fine (0,35 mm) à plus de 300 € pour les filtres autonettoyants (faisant souvent aussi office de trop plein et de dispositif anti-remous)

les cuves
- Pour le jardin
Il existe dans le commerce de très nombreux modèles de cuves d'intérieur ou d'extérieur hors sol (ressemblant à de grosses poubelles) de 200, 240 ou 300 litres à relier directement à la descente d'une gouttière ou sur un collecteur muni d'un filtre grossier (type tamis) qui retiendra les feuilles et autres déchets visibles (macro-déchets) ; elles sont le plus souvent équipées de robinets de soutirage et le recours à pompe électrique (surpresseur) permet d'obtenir la pression voulue pour arroser de la même manière qu'en se branchant sur le réseau collectif.

Reservoir mural d'eau de pluie de 300 litres en plastique,
fourni avec un robinet laiton et manchon récupérateur de
descente de gouttière. Prix : 70 € environ en jardineries.
Modèle 1000 litres (0,78 x 0,78 x 2 m) : Prix 360 € environ.

Récupérateur d'eau en forme de rocher
Récupérateur d'eau en forme de rocher pour une meilleure intégration esthétique dans un jardin !

- Pour l'habitation
C'est plus complexe : l'installation de base comprend généralement une cuve enterrée d'une capacité de 1000 et 20.000 litres (avec possibilité de jumelage et indicateur de niveau), un collecteur de gouttières, un caisson filtrant, une pompe à déclenchement automatique, un coffret d'alimentation ou un surpresseur.

- Cuves enterrées
Les cuves les plus courantes sont PVC, ou diverses autres matières plastiques.
Leur capacité va se quelques mètres cube à 60 m³.
Leur prix (hors pose) s'échelonne entre 1000 € et 20.000 € pour un ensemble complet comprenant :
- la cuve,
- le surpresseur,
- le double filtre.

Cuves de récupération d'eau de pluie

Pour les raisons indiquées plus haut de neutralisation naturelle de l'acidité de l'eau de pluie, ces cuves ou citernes devront être de préférence en béton, en maçonnerie ou en pierres.
Ce type de citerne étant la reconstitution d'une cavité rocheuse souterraine, la qualité physico-chimique de l'eau est proche de l'idéal et elle s'y conserve très bien.
Un tel stockage donnera à l'eau un pH quasi neutre (entre 6 et 7) avec une légère dureté de 2 à 4 (l'eau de pluie a un pH entre 4 et 6, elle est acide).

construction d'une cuve en béton
Il est préférable de la prévoir à 2 compartiments : un pour la décantation (capacité d'1/5éme du volume utile) et un pour le stockage (4/5éme restant). Se rappeler que le volume utile n'est pas le volume total de la cuve mais celui jusqu'au trop plein.
Les eaux pluviales de tous les versants des toits passent d'abord dans la citerne ou le compartiment de décantation dont le trop-plein aboutit à son tour dans le compartiment ou la citerne de stockage.

Il va de soi qu'il est conseillé d'enterrer cette ou ces cuves pour protéger l'eau de la lumière, de la chaleur (qui accélère le développement d'algues et les moisissures) et du gel.
Prévoir une évacuation de trop plein relié au réseau d'eaux pluviales ou au fossé, qui éliminera les particules flottantes.

taille :
Une citerne en béton de 14 m³ environ (ou plusieurs de taille plus réduite) suffit généralement pour une maison de 100 m² de surface au sol.

astuce :
En dépit des filtres en amont, la pluie entraîne au fil du temps : les poussières déposées sur le toit, les fientes d'oiseaux, les mousses nombreuses en orientation nord...
Celles-ci s'accumulant dans le fond, finissent par former une couche de boue.
Puisque l'eau stagne, les matières organiques alimentent une flore bactérienne travaillant surtout en l'absence d'air (anaérobiose). En situation normale, la population de ces bactéries se maintient dans l'eau surnageante à un niveau acceptable et le système de trop plein suffit à les évacuer.
Dans quelques cas surtout au printemps, on peut observer un développement excessif de ces bactéries conférant à l'eau une couleur jaunâtre et une odeur désagréable. Même si ces bactéries ne semblent pas être dangereuses pour la santé, elles rendent l'usage de l'eau peu agréable.
En plaçant dans le fond de la citerne le disperseur de bulles d'un aérateur d'aquarium, les bulles d'air se dissolvent dans l'eau et provoquent un mouvement de convection.
Les bactéries responsables de ces odeurs ne supportant pas cet oxygène finissent par mourir ramenant l'odeur et la couleur de l'eau à des valeurs normales.

Vive le réemploi
Pour notre part, nous préconisons le réemploi de dispositifs déjà existants à chaque fois que cela est possible.
C'est écologiquement la meilleure démarche en évitant l'achat de produits ayant utilisé à la fois de la matière première et de l'énergie. Par ailleurs c'est aussi du déchet potentiel qui n'a pas à être traité. Enfin c'est une économie financière non négligeable.
Exemples : une ancienne citerne à fioul, une ancienne fosse septique (à l'occasion d'un raccordement obligatoire au réseau d'égout,) un ancien puits, un ancien puisard. une fois nettoyés et étanchéifiés font de merveilleuses réserves à eaux pluviales, sans présenter l'inconvénient de les enfouir avec des travaux de terrassement fastidieux et avec l'avantage d'une intégration esthétique discrète ! Au pire des cas, cet entretien est annuel.

Entretien
Pour la majorité des installations, les entretiens (vidange et nettoyage) sont espacés de 5 à 10 ans.

Puisage
Il existe de nombreux coffrets d'alimentation ou de puisage, dont les plus évolués permettent l'automatisation de toute l'installation avec basculement sur l'eau du réseau, (avec électrovanne 3 voies) si la réserve pluviale vient à tarir. Leur prix est cependant en rapport : entre 900 et 2000 € selon modèles et puissance.
Notre expérience nous incline à préférer aujourd'hui pour les petits budgets le surpresseur à ces installations.
Pour moins de 150 €, cet appareil tout en un : pompe, stocke (entre 20 à 100 litres selon les modèles) et distribue sous une pression entre 3 et 5 bars de l'eau conformément aux besoins de la maison, sans installation compliquée.

Groupe surpresseur de distribution secondaire d'eau

trucs d'entretien et de réglages du groupe surpresseur
- tous les robinets fermés, la pompe ne s'arrête jamais : c'est que le contact manométrique est réglé à une pression supérieure à celle que la pompe peut atteindre.
La solution consiste à ouvrir le capot et à dévisser la vis principale de ce contact
- en mode puisage, la pompe s'arrête et redémarre sans arrêt : c'est la vessie du vase d'expansion qui est soit trop gonflée, soit pas assez.
La solution consiste à vérifiez sa pression au niveau de la valve (généralement cachée sous un petit bouchon-carter à l'une des extémités de la cuve).

Filtration aval
Installé après le groupe de puisage et de mise sous pression, un bon filtre (suffisant en débit et donc en surface d'échange) avec une porosité de 10 microns fera l'affaire pour tous les usages domestiques hormis la boisson et la cuisine.
Pour protéger ce filtre, on il sera judicieux de placer en amont, un filtre à sédiments de 25 à 50 microns à cartouche textile ou métallique à contre lavage (type Jetly).


filtre à contre lavage


REMPLOI de L'EAU de PLUIE
Le bon sens appliqué à la gestion durable de l'eau implique d'adapter la qualité de l'eau aux usages.
Une famille de 4 personnes consomme sur cette base en moyenne 370 litres d'eau par jour, soit 11,1 m³ par mois.
En réalité, nous n'avons besoin que de 3 à 5 litres d'eau de haute qualité par personne et par jour pour l'alimentation.
Pour les autres usages, y compris l'hygiène personnelle, une eau non potable convient.

Utilisations
Plusieurs appareils peuvent être raccordés à un récupérateur d'eaux de pluie.
- les toilettes qui consomment 40 litres d'eau par jour et par personne,
- le lave linge utilise entre 40 à 50 litres par lessive,
- le lave vaisselle consomme entre 18 et 24 litres,
- la douche consomme 25 litres par jour et par personne,
- l'arrosage du jardin et les nettoyages divers consomment environ 40 litres d'eau par jour.

La réserve d'eau nécessaire à sa consommation (hors eau potable) serait donc assuré en grande partie par la récupération et l'utilisation de l'eau pluviale.

Arrosage
L'eau est réutilisable en l'état, pour l'arrosage de votre jardin décoratif, de vos plantes d'intérieur et de votre potager.
L'acidité naturelle de l'eau de pluie étant même indiquée dans certaines cultures, craignant les le calcaire.

Bassin et piscines
Là encore, le remplissage d'un bassin ne demande aucun traitement particulier de l'eau, si ce n'est que son acidité peut poser un problème si vous y élevez des poissons (voir page sur les pluies acides).
Pour la piscine, munie de son propre système de filtration à la fois granulométrique et chimique, cela ne pose aucun problème, et l'acidité de l'eau permet même une meilleure désinfection au chlore, avec une économie d'emploi de galets !

bassin agrément


Lavage extérieur et voiture
Passer une terrasse au Kärcher, laver sa voiture, pré-laver ses légumes ou nettoyer ses poubelles est parfaitement compatible avec le réemploi d'eau pluviale.
De plus les carrosseries apprécieront une eau qui ne laissera pas de dépôts calcaires.


fontaine distributrice d'eau de pluie

Lavage intérieur
Là encore, aucun problème pour utiliser tant pour les sols que les sanitaires une eau légèrement acide ou neutre, qui laissera moins de traces.

Abreuvoir des animaux
Les chevaux peuvent boire jusqu'à 40 litres d'eau par jour.
Nettoyer les écuries, remplir leur abreuvoir avec de l'eau de récupération est donc très intéressant !
Par contre il est conseillé de leur servir une eau non acide et propre, si l'on ne veut pas déclencher des troubles de santé.

Les WC
Chasser ses excréments dans les toilettes avec de l'eau potable est parfaitement scandaleux !
Si l'on tient à continuer à les utiliser de façon classique (par rapport à l'option toilettes sèches) l'eau de pluie est parfaitement indiquée.


Par bonheur, les fabricants de sanitaires ont prévu des réservoirs ayant des orifices de remplissage à droite et à gauche du réservoir.
Il suffit donc d'installer un second robinet flotteur (une dizaine d'euros) dans l'orifice libre du réservoir pour l'alimenter en eau de récupération, via un circuit secondaire de distribution.
En ouvrant ou fermant les petits robinets, on choisira simplement son circuit d'alimentation.
Ce système évite ainsi d'avoir un basculeur 3 voies sur sa station de puisage.
Economie
Permet une économie d'eau (vérifiée sur plus de 2 ans) de 10 m³ / an par personne !


Détail installation réservoir toilettes

De nouveaux systèmes existent aussi, s'intégrant sous les baignoires, et permettant de donner une seconde utilisation à l'eau des douches ou des bains, en les réutilisant ensuite pour l'alimentation de la chasse d'eau des WC.
A notre avis, ces systèmes sont difficile à installer, à dépanner et l'emploi d'eaux déjà chargées ne vont pas sans poser des problèmes de filtration (poils, cheveux, savon.) et donc d'entretien et de fiabilité.

Le lave linge
L'utilisation de l'eau pluviale en lave linge, est tout à fait possible, si son pH reste neutre.
Un simple filtre textile (type bocal, environ 15 €) retiendra les quelques dépôts résiduels restants.
Son avantage essentiel sur une eau calcaire sera une meilleur efficacité de la lessive et l'inutilité de rajouter un adoucisseur.

le lave vaisselle
Le cas du lave vaisselle est plus délicat, car en l'absence de chlore, des germes peuvent rester dans l'eau et être déposés sur les éléments lavés.
Bien sûr, le produit lessiviel et la phase de chauffage en élimine une partie, mais le risque sanitaire n'est pas à exclure pour cette utilisation, sauf à installer une unité de traitement en amont, au débit suffisamment conséquent.

l'eau sanitaire
Le problème est identique en ce qui concerne l'eau de lavage corporel.
Au fil du temps, le chauffage de cette eau accentue la prolifération de germes et de bactéries (la plupart du temps inoffensives), qui se développent ensuite dans les canalisations et engendrent des odeurs désagréables.
Pour prévenir ou régler le problème, il faut monter la température du chauffe-eau à plus de 70° C, une fois par semaine pendant 12 à 24 heures. Ce traitement thermique éliminera la plupart des bactéries responsables des odeurs.
Bien entendu le traitement au charbon actif permet de neutraliser ces bactéries, polluants et désagréments olfactifs, mais implique de changer les cartouches tous les 10 à 16 m³ (selon la qualité et la dureté de l'eau) soit environ 60 € à chaque fois.
La solution utilisée sur les équipements professionnels est maintenant à la portée du particulier avec les appareils à rayonnement UV.

traitement de l'eau par UV
L'action stérilisante, est due à la perturbation apportée par les radiations ultra-violettes dans la structure chimique des constituants de la cellule vivante.
Selon la quantité d'énergie UV absorbée, la cellule vivante sera soit stérilisée (effet bactériostatique) soit détruite (effet bactéricide).
Dans le premier cas la cellule de continuer à vivre, mais ne peut plus se reproduire.
Dans le second la cellule est détruite.
La dose minimale légale selon la circulaire du 19/01/87 de la DGS (Direction Générale de la Santé) est de 25 mW/ seconde par cm².

Voici les doses d'énergie UV-C (exprimés en millijoules / cm²) que doivent absorber les micro-organismes vivants pour être détruits à 99,9 %.

Bactéries

Doses UV C

Bacillus Anthracis

8,5 mJ/ cm²

E.Coli

10,5 mJ/ cm²

Legionella Pneumophila

6,9 mJ/ cm²

Pseudomonas aeruginosa

10mJ/ cm²

Salmonella enteridis

9 mJ/ cm²

Streptococcus Faecalis

10 mJ/ cm²

Algues

Chlorella vulgaris

22 mJ/ cm²

Protozoaires

Cryptosporidium

16 mJ/ cm²

Virus

Hepatitis

8 mJ/ cm²


description
Un appareil de traitement UV se compose d'une ou plusieurs lampes placées dans des gaines de quartz pour être isolées thermiquement de l'eau, le tout étant intégré dans un tube cylindrique le plus souvent en Inox alimentaire (fermé ou ouvert) dans lequel l'eau circule en couches minces (car les rayons UV sont rapidement absorbés par l'eau).
L'énergie consommée par la désinfection varie en fonction de l'adsorption du rayonnement par l'eau à traiter (turbidité, présence de métaux, matières organiques...) soit environ entre 15 à 40 Wh par m³ d'eau traitée.
Les rayons UV sont produits par des lampes BP ou HP (basse ou haute pression) à vapeur de mercure qui émettent à la longueur d'onde de 254 nm.
Les lampes BP émettent des puissances UV-C plus élevées, environ 100 à 150 W mais avec des rendements énergétiques inférieurs.
Leur durée de vie est d'environ 3000 heures (125 jours) pour les lampes de type HP et de 8000 heures (1 an) pour les lampes de type BP.
Avec leur débit pouvant atteindre plusieurs m³ à l'heure, ces appareils suffisent pour stériliser l'eau d'une maison. Ils sont souvent dotés d'une alarme visuelle et sonore en cas de problème de fonctionnement.
Prix : à partir de 450 € pour un appareil assurant la stérilisation 2,7 m³/ h chez les professionnels du traitement de l'eau ou sur Internet.

Attention !
Les stérilisateurs UV ne sont pas des filtres : ils ne détruisent que les organismes vivants, à l'exclusion des particules solides et des gaz contenus ou dissous dans l'eau.

Conseil
L'emploi de la désinfection par UV est réservé à la désinfection d'eaux dont le circuit de distribution est court et bien entretenu.
Le bon fonctionnement de l'appareil nécessite une eau de bonne transmittance (turbidité inférieure à 1 NTU), en clair : elle ne doit pas être trouble !

L'eau de boisson
Songer à boire directement cette eau, c'est prendre un risque sanitaire.
La solution sérieuse étant, pour maintenir cet usage, de passer par un filtrage total de type osmose + charbon actif, et à condition de faire régulièrement des analyses poussées.
(voir page filtration de l'eau)

Limites réglementaires
On parle de plus en plus de taxer l'eau de pluie sur la base qu'utiliser cette eau pour d'autre usages que l'arrosage du jardin la transforme en "eau grise" (eau sanitaire) ou "eau noire" (WC).
Une fois rejetée dans le réseau d'égout, elle devra être épurée aux frais de la collectivité.
C'est ainsi que pour être en règle vous devez :
" Faire la déclaration d'usage en mairie de cette utilisation intérieure de votre eau de récupération au même titre d'ailleurs que l'eau de puisage (forage, source, puits...)"
Bien évidemment, le cas ne se présente pas si vous êtes en assainissement individuel conforme.

Autre point défini par l'arrêté réglementant l'utilisation de l'eau de pluie à l'intérieur des bâtiments :
" Le propriétaire s'engage à vérifier son installation tous les 6 mois : nettoyage des filtres, désinfection de la cuve, vérification du bon fonctionnement des vannes...
... Toutes ces opérations de maintenance doivent être consignées dans un carnet sanitaire tenu à jour."

Des mesures d'incitation fiscale n'existaient pas encore concernant la gestion de l'eau à la maison. L'enjeu de la récupération de l'eau de pluie est pourtant écologique et économique puisqu'elle permet à la fois de préserver les ressources en eau, mais également de limiter les inondations en cas de forte pluie par rétention.
Au niveau de l'utilisateur elle permet également une réduction significative de sa facture d'eau tout en disposant d'une certaine autonomie en cas de restriction ou de coupure accidentelle.

De plus en plus usité pour l'eau d'usage externe, notamment pour l'arrosage des jardins, la récupération d'eau de pluie reste encore marginale pour les usages internes.

La loi sur l'eau
La récente loi vient d'instaurer un crédit d'impôt sur l'équipement de récupération d'eau de pluie afin d'en inciter l'installation.
Elle retrace également les péripéties du vote du crédit d'impôt ; péripéties pas encore achevées car les modalités d'application ne sont pas définitivement définies.
« En septembre 2006 le Sénat, en désaccord avec cet amendement, a abaissé le taux de ce crédit d'impôt à 15 % tout en augmentant le plafond maximal à 8 000 euros. Cette nouvelle rédaction remettait en cause toute la pertinence de l'aide apportée aux particuliers dans la récupération d'eau pluviale. »
Les trois députés, Françoise Branget, Patrick Beaudouin et Michel Raison, co-auteurs de cet amendement s'expriment sur les coulisses de ce vote, le rôle du gouvernement et du Sénat, les différentes pressions… mais également leur détermination à porter cet amendement à son terme :
« L'intervention du Sénat est mal venue, car la baisse du crédit d'impôt à 15 % retire tout effet incitatif. Quant au plafond de 8000 euros, cela fait semblant de faire plus, mais les investissements concernés sont toujours en dessous. L'intervention du Sénat a été demandé par le gouvernement : lorsque le gouvernement est contre un amendement qui est passé à l'Assemblée, ils arrivent à convaincre les sénateurs de le relaver. »

Des chroniques, dont celle rédigée par JosepH Orszagh, prennent du recul sur le sujet en décrivant la situation chez nos voisins ou en comparant l'eau que nous consommons à l'air que nous respirons :
« La consommation et le traitement de l'eau à l'intérieur des habitations doit strictement relever du domaine privé. Le droit de regard des fonctionnaires sur la qualité de l'eau consommée par les ménages est une ingérence inadmissible dans la vie privée, pourtant protégée par la constitution. »
L'usage de l'eau et son économie sont donc totalement à repenser en France, afin d'aboutir à une logique économique et écologique compatible avec le principe du pollueur - payeur.


Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments
Pris par le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du territoire.
NOR : DEVO0773410A

Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, la ministre du logement et de la ville, la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie et le secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer,
Vu le code général des impôts, notamment son article 200 quater ;
Vu le code de la santé publique, notamment ses articles L. 1321-1, L. 1321-7, R. 1321-1 et R. 1321-57 ;
Vu le code général des collectivités territoriales, notamment ses articles R. 2224-12 et R. 2224-19-4 ;
Vu l'avis de la mission interministérielle de l'eau en date du 8 novembre 2007 ;
Vu l'avis du Comité national de l'eau en date du 15 novembre 2007,
Arrêtent :

Art. 1er.
Le présent arrêté précise les conditions d'usage de l'eau de pluie récupérée en aval de toitures inaccessibles, dans les bâtiments et leurs dépendances, ainsi que les conditions d'installation, d'entretien et de surveillance des équipements nécessaires à leur récupération et utilisation.
Au sens du présent arrêté :
– une eau de pluie est une eau de pluie non, ou partiellement, traitée ; est exclue de cette définition toute eau destinée à la consommation humaine produite en utilisant comme ressource de l'eau de pluie, dans le respect des dispositions des articles L. 1321-1 et suivants et R. 1321-1 et suivants du code de la santé publique ;
– les équipements de récupération de l'eau de pluie sont les équipements constitués des éléments assurant les fonctions collecte, traitement, stockage et distribution et de la signalisation adéquate ;
– une toiture inaccessible est une couverture d'un bâtiment non accessible au public, à l'exception des opérations d'entretien et de maintenance ;
– un robinet de soutirage est un robinet où l'eau peut être accessible à l'usager.

Art. 2.
I.

L'eau de pluie collectée à l'aval de toitures inaccessibles peut être utilisée pour des usages domestiques extérieurs au bâtiment. L'arrosage des espaces verts accessibles au public est effectué en dehors des périodes de fréquentation du public.

II.
A l'intérieur d'un bâtiment, l'eau de pluie collectée à l'aval de toitures inaccessibles, autres qu'en amiante-ciment ou en plomb, peut être utilisée uniquement pour l'évacuation des excrétas et le lavage des sols.

III
L'utilisation d'eau de pluie collectée à l'aval de toitures inaccessibles est autorisée, à titre expérimental, pour le lavage du linge, sous réserve de mise en oeuvre de dispositifs de traitement de l'eau adaptés et :
– que la personne qui met sur le marché le dispositif de traitement de l'eau déclare auprès du ministère en charge de la santé les types de dispositifs adaptés qu'il compte installer ;
– que l'installateur conserve la liste des installations concernées par l'expérimentation, tenue à disposition du ministère en charge de la santé.
Cette expérimentation exclut le linge destiné aux établissements cités au IV.

IV.
L'utilisation d'eau de pluie est interdite à l'intérieur :
– des établissements de santé et des établissements, sociaux et médicaux-sociaux, d'hébergement de personnes âgées ;
– des cabinets médicaux, des cabinets dentaires, des laboratoires d'analyses de biologie médicale et des établissements de transfusion sanguine ;
– des crèches, des écoles maternelles et élémentaires.
V. – Les usages professionnels et industriels de l'eau de pluie sont autorisés, à l'exception de ceux qui requièrent l'emploi d'eau destinée à la consommation humaine telle que définie à l'article R. 1321-1 du code de la santé publique, dans le respect des réglementations spécifiques en vigueur, et notamment le règlement (CE) no 852/2004 du 29 avril 2004 du Parlement européen et du Conseil relatif à l'hygiène des denrées alimentaires.

Art. 3.
I.

Les équipements de récupération de l'eau de pluie doivent être conçus et réalisés, conformément aux règles de l'art, de manière à ne pas présenter de risques de contamination vis-à-vis des réseaux de distribution d'eau destinée à la consommation humaine.

II.
1. Les réservoirs de stockage sont à la pression atmosphérique. Ils doivent être faciles d'accès et leur installation doit permettre de vérifier en tout temps leur étanchéité. Les parois intérieures du réservoir sont constituées de matériaux inertes vis-à-vis de l'eau de pluie. Les réservoirs sont fermés par un accès sécurisé pour éviter tout risque de noyade et protégés contre toute pollution d'origine extérieure. Les aérations sont munies de grille anti-moustiques de mailles de 1 millimètre au maximum. Tout point intérieur du réservoir doit pouvoir être atteint de façon à ce qu'il soit nettoyable. Le réservoir doit pouvoir facilement être vidangé totalement.
2. Tout raccordement, qu'il soit temporaire ou permanent, du réseau d'eau de pluie avec le réseau de distribution d'eau destinée à la consommation humaine est interdit. L'appoint en eau du système de distribution d'eau de pluie depuis le réseau de distribution d'eau destinée à la consommation humaine est assuré par un système de disconnexion par surverse totale avec garde d'air visible, complète et libre, installée de manière permanente et verticalement entre le point le plus bas de l'orifice d'alimentation en eau destinée à la consommation humaine et le niveau critique. La conception du trop-plein du système de disconnexion doit permettre de pouvoir évacuer le débit maximal d'eau dans le cas d'une surpression du réseau de distribution d'eau de pluie.
3. L'arrivée d'eau de pluie en provenance de la toiture est située dans le bas de la cuve de stockage. La section de la canalisation de trop-plein absorbe la totalité du débit maximum d'alimentation du réservoir ; cette canalisation est protégée contre l'entrée des insectes et des petits animaux. Si la canalisation de trop-plein est raccordée au réseau d'eaux usées, elle est munie d'un clapet anti-retour.
4. A proximité immédiate de chaque point de soutirage d'une eau impropre à la consommation humaine est implantée une plaque de signalisation qui comporte la mention « eau non potable » et un pictogramme explicite.
5. Aucun produit antigel ne doit être ajouté dans la cuve de stockage.

III.
Sans préjudice des dispositions mentionnées aux I et II, pour les équipements permettant une distribution de l'eau de pluie à l'intérieur des bâtiments, les dispositions suivantes sont à mettre en oeuvre :
1. Un dispositif de filtration inférieure ou égale à 1 millimètre est mis en place en amont de la cuve afin de limiter la formation de dépôts à l'intérieur.
2. Les réservoirs sont non translucides et sont protégés contre les élévations importantes de température.
3. Les canalisations de distribution d'eau de pluie, à l'intérieur des bâtiments, sont constituées de matériaux non corrodables et repérées de façon explicite par un pictogramme « eau non potable », à tous les points suivants : entrée et sortie de vannes et des appareils, aux passages de cloisons et de murs.
4. Tout système qui permet la distribution d'eau de pluie à l'intérieur d'un bâtiment raccordé au réseau collectif d'assainissement comporte un système d'évaluation du volume d'eau de pluie utilisé dans le bâtiment.
5. Dans les bâtiments à usage d'habitation ou assimilés, la présence de robinets de soutirage d'eaux distribuant chacun des eaux de qualité différentes est interdite dans la même pièce, à l'exception des caves, sous-sols et autres pièces annexes à l'habitation. A l'intérieur des bâtiments, les robinets de soutirage, depuis le réseau de distribution d'eau de pluie, sont verrouillables. Leur ouverture se fait à l'aide d'un outil spécifique, non lié en permanence au robinet. Une plaque de signalisation est apposée à proximité de tout robinet de soutirage d'eau de pluie et au-dessus de tout dispositif d'évacuation des excrétas. Elle comporte la mention « eau non potable » et un pictogramme explicite.
6. En cas d'utilisation de colorant, pour différencier les eaux, celui-ci doit être de qualité alimentaire.

Art. 4.
I. – Le propriétaire, personne physique ou morale, d'une installation distribuant de l'eau de pluie à l'intérieur de bâtiments est soumis aux obligations d'entretien définies ci-dessous.

II. – Les équipements de récupération de l'eau de pluie doivent être entretenus régulièrement, notamment par l'évacuation des refus de filtration.

III. – Le propriétaire vérifie semestriellement :
– la propreté des équipements de récupération des eaux de pluie ;
– l'existence de la signalisation prévue aux III-3 et III-5 de l'article 3 du présent arrêté ;
– le cas échéant, le bon fonctionnement du système de disconnexion, défini au II-2 de l'article 3 du présent arrêté, entre le réseau de distribution d'eau destinée à la consommation humaine et le réseau de distribution d'eau de pluie : il vérifie notamment que la protection est toujours adaptée au risque, que l'installation du système de disconnexion est toujours conforme, accessible et non inondable et que la capacité d'évacuation des réseaux collecteurs des eaux de rejet est suffisante.
Il procède annuellement :
29 août 2008 JOURNAL OFFICIEL DE LA RéPUBLIQUE FRANçAISE Texte 5 sur 132 ;
– au nettoyage des filtres ;
– à la vidange, au nettoyage et à la désinfection de la cuve de stockage ;
– à la manoeuvre des vannes et robinets de soutirage.

IV. – Il établit et tient à jour un carnet sanitaire comprenant notamment :
– le nom et adresse de la personne physique ou morale chargée de l'entretien ;
– un plan des équipements de récupération d'eau de pluie, en faisant apparaître les canalisations et les robinets de soutirage des réseaux de distribution d'eau de pluie et d'alimentation humaine, qu'il transmet aux occupants du bâtiment ;
– une fiche de mise en service, telle que définie en annexe, attestant de la conformité de l'installation avec la réglementation en vigueur, établie par la personne responsable de la mise en service de l'installation ;
– la date des vérifications réalisées et le détail des opérations d'entretien, y compris celles prescrites par les fournisseurs de matériels ;
– le relevé mensuel des index des systèmes d'évaluation des volumes d'eau de pluie utilisés à l'intérieur des bâtiments raccordés au réseau de collecte des eaux usées.

V. – Il informe les occupants du bâtiment des modalités de fonctionnement des équipements et le futur acquéreur du bâtiment, dans le cas d'une vente, de l'existence de ces équipements.


Art. 5.
La déclaration d'usage en mairie, prévue à l'article R. 2224-19-4 du code général des collectivités territoriales, comporte les éléments suivants :
– l'identification du bâtiment concerné ;
– l'évaluation des volumes utilisés à l'intérieur des bâtiments.

Art. 6.
Le préfet impose un délai pour la mise en conformité des équipements de distribution d'eau de pluie à l'intérieur des bâtiments autorisés, préalablement à la publication du présent arrêté, par dérogation préfectorale, en application de l'article R. 1321-57 du code de la santé publique.
Les autres équipements existants à la date de publication du présent arrêté seront mis en conformité avec celui-ci dans un délai d'un an à compter sa publication au Journal officiel.

Art. 7.
Le directeur de l'eau, le directeur général des collectivités locales, le directeur général de la santé et le directeur général de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 21 août 2008.
Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire,
Jean-Louis BORLOO


Les aides
Si vous voulez installer un système de récupération d'eaux pluviales à des fins d'usage domestique et/ ou d'arrosage des jardins, les conseils régionaux peuvent vous aider.
En cas de projet d'achat d'une cuve à eaux pluviales, de son système de pompe de puisage ou de surpresseur, certains d'entre eux accordent des subventions.
A titre d'exemple, la Bourgogne propose : 700 € pour une cuve de 2500 litres, avec un complément de 200 € par tranche supplémentaire de 2500 litres.
Les demandes sont à adresser accompagnées d'un devis auprès des services de votre conseil régional.


Les municipalités s'y mettent
Nevers
En 2006, le centre technique horticole de la zone des Grands Champs a été équipé de 2 cuves jumelées de 22 m³ pour recueillir l'eau de pluie des serres municipales et la réutiliser pour l'arrosage des végétaux et l'irrigation de la pépinière municipale, et de 2 autres de 3000 litres chacune pour alimenter la petite serre pédagogique.
L'investissement (cuves + terrassement + enfouissement des cuves et canalisations + installations et surpresseurs) a été de 39.000 €.
La pluviométrie annuelle étant de l'ordre de 800 l/ m², la quantité d'eau recueillie par les 1330 m² de toits de serres sera d'environ 1000 m³/ an.
A plus de 3 € le m³ d'eau, l'amortissement se fera sur 12 ans.
En 2007, le boulodrome Roger Fonvielle va être à son tour équipé d'une cune de 22.000 litres pour alimenter les 3 balayeuses, la laveuse et la décapeuse de voierie et l'arrosage des arbres de la ville en récupérant l'eau tombée sur le toit de 760 m²...
Ce sont encore 600 m³ supplémentaires d'eau potable par an qui seront ainsi économisés !


Lexique
Filtre bactérien : composé d'un préfiltre, d'un filtre céramique et d'un filtre d'affinage au charbon actif bactériostatique (qui élimine les goûts indésirables et les odeurs).

Osmoseur : élimine les virus, les bactéries et la majeure partie des sels minéraux présents dans l'eau. Ce dispositif la purifie en combinant plusieurs actions :
- un premier filtre (généralement textile) retient les impuretés non dissoutes,
- un second à charbon actif élimine le chlore et autres composés organiques,
- le troisième est une membrane d'osmose semi-perméable en polyamide qui retient jusqu'à 99 % des contaminants.
- l'eau purifiée est stockée dans un petit réservoir d'une dizaine de litres à l'abri de la chaleur et de la lumière (en effet l'osmose
- avec ce type d'appareil - s'effectue goutte à goutte, et n'est pas compatible avec un usage normal sans ce stockage intermédiaire).

Forum
Je récupère comme il se doit une partie des eaux de pluie depuis des années, mais mon maire trouve que la consommation de l'eau facturée a baissé sur la commune (il s'agit d'une régie intercommunale) et il veut rajouter une surtaxe à ceux qui "ne consomment pas assez". Après toutes les campagnes de sensibilisation sur les économies d'eau et les restrictions préfectorales estivales que nous avons à subir, ça donne vraiment envie de descendre dans la rue !
S.B

Vous indiquez que les fabricants de sanitaires ont prévu des réservoirs ayant des orifices de remplissage à droite et à gauche du réservoir. J'ai fait quelques recherches sur Internet, mais sans succès. Est-ce que vous pouvez m'indiquer des noms de fabricants considérant que je désire installer une toilette avec un réservoir avec des orifices de remplissage double afin d'en avoir une pour l'eau de pluie ?
S.T
Réponse :
Les réservoirs de toilettes sont sensés être prévus pour être raccordés soit à droite soit à gauche. Ce n'est pas forcément indiqué, et quelquefois il y a une partie plus fine à casser pour libérer le deuxième orifice de remplissage.
Ces réservoirs sont forcément avec un système de vidage central.
Le mieux est de vous déplacer dans une surface de bricolage vendant des sanitaires et de vérifier par vous-même la présence de cette possibilité.
Bonne chasse...

Je suis sur le projet de me faire construire une maison bio-climatique dans la région de Toulouse. J'envisage une cuve pour récupérer les eaux de pluie. La cuve en béton a l'air trop lourde à installer. La cuve en plastique modifie le pH de l'eau. Une personne m'a dit qu'il suffisait de placer une brique dans la cuve en plastique pour corriger ce défaut. Est-ce bien vrai ?
Erica
Réponse :
Tout d'abord il faut rectifier : la cuve plastique ne modifie pas le pH acide de l'eau de pluie, elle le maintient simplement.
Pour le reste, nous sommes formels, la cuve en béton ou maçonnée est largement préférable et le fait de mettre une brique (qui est de la terre cuite et non du calcaire) ne changera rien à l'acidité de votre eau.
Faites donc l'expérience à petite échelle en mettant dans une poubelle remplie d'eau de pluie votre brique, puis en mesurant le pH de l'eau au tout début de l'expérience (avec des bandelettes témoin), puis au bout de quelques jours. Cela finira de vous convaincre sur l'efficacité de la brique "mange acidité" !
Sans compter que pour obtenir le même rapport, il faudrait mettre un nombre très important de briques dans votre citerne, et que cela diminuerait d'autant sa contenance utile.
Par ailleurs, la cuve plastique ne présente pas la même résistance à l'affaissement et à l'écrasement...

Je viens d'acheter une ancienne ferme pour en faire une pension pour chevaux. Je souhaite privilégier les énergies douces et tout ce qui concerne la récupération de l'eau. Je vais donc équiper mes goutierres de récupérateurs. Mais, étant dans une région assez arrosée, la Haute Normandie, ces récupérateurs vont être vite emplis.
J'ai également la chance d'avoir un puits. Je vais acheter une pompe immergée pour utiliser l'eau du puits, mais ma question est la suivante :
Ai-je le droit de détourner l'eau de pluie des gouttières vers le puits quand les récupérateurs des gouttières seront remplis ?

Johny M.
Réponse :
Il est en effet interdit de rejeter de l'eau de pluie (car non filtrée par les couches de terre et de roche) dans un puits, par définition en contact direct avec une nappe phréatique !
Mais il existe une solution, qui vous permet d'utiliser l'énorme volume que représente votre puits en l'étanchéifiant.
Il devient à ce moment-là une magnifique réserve à eau de pluie, présentant les meilleures qualités d'échanges ioniques, et à moindre prix sans avoir à effectuer d'énormes travaux d'enfouissement de cuves, toujours trop petites dans des régions comme la vôtre !
Paul de Haut

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