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Monde / Pollution

Trois millions de morts prématurées: la pollution extérieure nous tue

La pollution atmosphérique serait à l’origine de plus de 3 millions de morts prématurées. C’est une étude publiée par la revue scientifique britannique Nature qui le démontre. Les scientifiques estiment que si rien ne change dans la qualité de l’air, ce seront 6,6 millions de décès qui seront à déplorer en 2050.

Vue de Paris lors d'un important pic de pollution, le 18 mars 2015.
Vue de Paris lors d'un important pic de pollution, le 18 mars 2015. AFP PHOTO / FRANCK FIFE
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Ces trois millions de décès qui surviennent prématurément sont essentiellement la conséquence de la pollution à l’ozone et aux particules fines. Les chercheurs de l’Institut allemand Max Planck ont obtenu ces résultats inquiétants après avoir combiné un modèle atmosphérique avec des données démographiques et sanitaires. Ainsi, ils ont pu évaluer à 5 personnes sur 10 000 qui chaque année dans le monde succombaient précocement à la pollution de l’air. 

Intérieur, extérieur, l’air pollué est partout

Sur ces 5 victimes, 2 meurent d’un accident vasculaire cérébral (AVC), 1,6 d’un infarctus alors que les autres présentent des pathologies respiratoires et notamment des cancers du poumon. Cet air pollué a ainsi tué 3,3 millions de personnes en 2010 selon les calculs des scientifiques de Max Planck. Sans surprise, cette étude a désigné les deux pays les plus peuplés de la planète, la Chine (1,36 million de décès) et l’Inde (645 000 décès), comme étant les plus touchés.

L’étude que publie Nature permet de distinguer les types de pollution selon les pays. Ainsi, le chauffage et le mode de cuisson sont le plus souvent la source de polluants en Chine comme en Inde. Aux Etats-Unis comme dans d’autres pays industrialisés, les décès prématurés ont davantage comme origine les émissions nocives liées au trafic automobile ou à la production d’énergie.

La combustion de matières organiques (bois, alcool, charbon…) pour cuisiner ou se chauffer, intervient dans seulement 5 % des morts prématurées au niveau mondial, mais pèse lourdement en Amérique du Sud et en Afrique où des villes comme Dakar, Le Caire, Johannesburg ou encore Pretoria ont des taux de pollution largement supérieurs aux recommandations en vigueur. Quant aux émissions de particules fines liées aux activités agricoles, elles sont à elles seules responsables d’environ un cinquième des décès prématurés notamment dans l’est des Etats-Unis, en Europe, en Russie et en Asie orientale.

La consommation d’énergie des secteurs résidentiel et commercial demeure la première cause de décès précoces ; elle est en cause dans un tiers des cas. L’étude insiste également pour ajouter aux 3,3 millions de décès liés à la pollution extérieure, les autres 3 à 4 millions de décès dus à la pollution de l’air intérieur.

Rien qu’en France, 100 milliards d’euros

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cet air pollué coûte par exemple 8,6 mois de vie en moyenne à chaque citoyen européen. En France, un rapport publié en juillet 2015 par la commission d’enquête du Sénat sur le coût financier et économique de la pollution de l’air a estimé que celle-ci coûtait plus de 100 milliards d’euros par an au pays.  

Selon les auteurs de l’étude de Nature, si nous maintenons le contrôle de la qualité de l’air à son niveau actuel, en 2050 on déplorera 6,6 millions de décès prématurés liés à la pollution extérieure. Une perspective dramatique que certaines initiatives tentent de démentir.

Toujours dans Nature mais dans son édition Geosciences, un article montre que le Brésil a réussi à éviter en une décennie entre 400 et 11 700 décès prématurés. Il y est parvenu en réduisant le nombre d’incendies de forêt liés à la déforestation. Ces incendies volontaires visent à dégager des terrains pour les cultures ; ils sont à l'origine des trois quarts des émissions de C02 du Brésil (~1,5 milliard de tonnes).

Des mesures par satellite et sur le terrain ont été réalisées par des chercheurs de l’université britannique de Manchester. Elles ont permis de déduire que le ralentissement de la déforestation (-18 % entre 2013 et 2014) avait entraîné une baisse de 30 % des concentrations de particules fines dans le sud-ouest du Brésil pendant la saison sèche.

       

 

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