Centrale nucléaire du Blayais

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Centrale nucléaire du Blayais
Centrale nucléaire du Blayais.
Administration
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
Opérateur
Construction
Mise en service
Statut
En service
Direction

Charlotte Maes

(Depuis septembre 2022)
Réacteurs
Fournisseurs
Type
Réacteurs actifs
4 × 910 MWe nets
Puissance nominale
3 640 MWe nets
Production d’électricité
Production annuelle
24,55 TWh (2021)[1],[2],[3],[4]
Facteur de charge
79,3 % (en 2019)
75,5 % (jusqu'en 2019)
Production moyenne
24,46 TWh (2015 à 2019)
Production totale
940,09 TWh (fin 2021)

Source froide
Site web
Carte

La centrale nucléaire du Blayais est un centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) situé non loin de la ville de Blaye, au cœur du marais du Blayais, dans la commune de Braud-et-Saint-Louis (Gironde), en bord de Gironde, entre Bordeaux (45 km en amont[5]) et Royan (50 km en aval[6]). En service depuis 1981, elle est gérée par Électricité de France et produit de l'électricité qui est injectée dans le réseau électrique français. Elle est refroidie par l'eau de l'estuaire de la Gironde qui est pompée via des canalisations sous-marines[7].

Présentation[modifier | modifier le code]

Elle dispose de quatre réacteurs nucléaires de technologie REP (réacteurs à eau sous pression) mis en service de 1981 à 1983 et fournissant chacun 910 MWe nets[8],[9].

1 337 salariés EDF et 700 prestataires permanents travaillent dans la centrale nucléaire du Blayais[10].

La centrale fournit 65 % des besoins en électricité de la région. En 2022, ses quatre réacteurs ont produit 22,2 TWh d'électricité soit 4,7 % de la production nucléaire française[11].


Caractéristiques des réacteurs[modifier | modifier le code]

Les quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Blayais sont issus du palier CP1 (contrat-programme 1). Ils peuvent fournir une puissance thermique brute de 2 785 MW, convertie en 951 MW électriques en sortie d'alternateur (puissance électrique brute). En raison de l'autoconsommation de chaque tranche (notamment pour alimenter les auxiliaires, les pompes primaires, etc.), la puissance nominale délivrée sur le réseau est de 910 mégawatts par tranche (puissance électrique nette).

Ils ont été construits par Framatome et sont exploités par EDF.

Depuis mai 2013, les quatre réacteurs de la centrale peuvent utiliser le combustible MOX[12].

Les caractéristiques détaillées de chaque réacteur sont les suivantes :

Nom du
réacteur
Modèle Capacité [MW] Début
constr.
Raccord
au réseau
Mise en
service
comm.
Autorisation
MOX
1re visite décennale 2e visite décennale 3e visite
décennale
4e visite décennale
thermique (MWth) brute (MWe) nette (MWe)
Blayais-1[1] CP1 2 785 951 910 janvier 1977 juin 1981 décembre 1981 1998 28 août 1992 au 15 janvier 1993 24 décembre 2002 au 28 avril 2003 02 mars au 20 juillet 2012 31 juillet 2022 au 19 juin 2023
Blayais-2[2] CP1 2 785 951 910 janvier 1977 juillet 1982 février 1983 1995 26 mars 1993 au 03 juillet 1993 19 avril 2003 au 10 août 2003 24 août 2013 au 02 février 2014 24 juin 2023 au 23 décembre 2023
Blayais-3[3] CP1 2 785 951 910 avril 1978 août 1983 novembre 1983 2013 28 mai 1994 au 30 septembre 1994 11 septembre 2004 au 04 décembre 2004 25 juillet 2014 au 29 septembre 2015 08 juin 2024 au 16 décembre 2024
Blayais-4[4] CP1 2 785 951 910 avril 1978 mai 1983 oct. 1983 2013 01 avril 1995 au 25 juin 1995 09 juillet 2005 au 09 octobre 2005 21 mai 2015 au 14 octobre 2015 22 mars 2025 au 10 septembre 2025

Incidents[modifier | modifier le code]

Incident de 1999 lié au risque d'inondation[modifier | modifier le code]

Dès 1998, le bilan annuel de la sûreté de la centrale du Blayais notifiait la nécessité d'une surélévation de 50 cm des digues, mais EDF différa ce rehaussement de sa digue de protection. Le , EDF est sommée de produire un planning des travaux de sécurité par une lettre la rappelant à l'ordre[13].

Le , les vents violents produits par la tempête Martin provoquèrent une brusque montée des eaux de l'estuaire et l'inondation d'une partie de la centrale. Une surtension sur le réseau électrique va d'abord provoquer l'arrêt d'urgence des réacteurs 2 et 4. Plus tard, des débris charriés par la Gironde en crue viennent obstruer une pompe de refroidissement du réacteur 1, qui se met lui aussi en arrêt d'urgence. Le quatrième réacteur (no 3) était arrêté dans le cadre d'opérations de maintenance normale.

L'évènement a été classé comme un « incident » de niveau 2 sur l'échelle INES[14].

À la suite de la tempête de 1999, la centrale nucléaire du Blayais a mis en œuvre trois mesures concrètes pour se prémunir d'un nouveau risque d'inondation : la rehausse et le renforcement de ses digues de protection, des travaux pour rendre étanches ses sous-sols et une procédure préventive d'alerte météo.

L'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) – devenu l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – a publié le 17 janvier 2000 un rapport[15] qui montre que la plate-forme de l'îlot nucléaire est calée en-dessous de la cote majorée de sécurité (CMS) pour la centrale du Blayais, mais aussi pour les sites de Belleville, Chinon, Dampierre, Gravelines, et Saint-Laurent. Puisque les plates-formes sur lesquelles ont été remblayées ces centrales n’ont pas été érigées suffisamment haut, après la publication de ce rapport, des mesures ont été annoncées par un rapport parlementaire[16] pour améliorer les protections interne et externe des centrales. Depuis 2000, EDF a investi plus de 100 millions d'euros dans différents travaux afin de remédier à ce problème (notamment en 2004 à Gravelines, en 2005 à Dampierre et à Saint Laurent, à Belleville en 2005 et 2006).

Incidents de 2002 et 2003 liés au risque sismique[modifier | modifier le code]

En 2002 et 2003, EDF a déclaré deux incidents génériques de niveau 1 sur l'échelle INES, relatifs à la tenue au séisme de composants de certains REP 900 MWe français, dont la centrale du Blayais. Par mesure de précaution la quasi-totalité des personnels avait été évacuée.[réf. nécessaire]

L'incident déclaré le concerne la tenue au séisme de réservoirs d'eau permettant d'assurer le refroidissement du cœur en cas d'accident[17]. Les travaux nécessaires à la remise en conformité de la centrale se sont terminés en décembre 2005[18].

L'incident déclaré le concerne la tenue au séisme de tuyauteries connectées à l'un des réservoirs d'eau concerné par l'incident du [19].

Sûreté nucléaire[modifier | modifier le code]

Dans son rapport annuel 2007, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère globalement satisfaisante la sûreté nucléaire de la centrale du Blayais. L'ASN constate particulièrement que l'organisation mise en place pour la gestion des situations d'urgence apparaît robuste mais que le site doit faire preuve de plus de rigueur dans la préparation des interventions[20].

Opposition à la centrale[modifier | modifier le code]

Depuis 1999, l'association Tchernoblaye[21] agit en Gironde pour réclamer la fermeture de la centrale nucléaire du Blayais.[source insuffisante]

Arrêt potentiel de réacteurs[modifier | modifier le code]

En janvier 2020, dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), l'électricien EDF propose au gouvernement français d’étudier la mise à l’arrêt potentielle de deux réacteurs de la centrale du Blayais[22].

En février 2022, Emmanuel Macron indique une modification importante de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte : plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l'avenir, sauf pour raison de sûreté[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - BLAYAIS-1 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  2. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - BLAYAIS-2 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  3. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - BLAYAIS-3 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  4. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - BLAYAIS-4 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  5. Distance orthodromique entre les communes de Bordeaux et Braud-et-Saint-Louis, site Lion 1906.
  6. Distance orthodromique entre les communes de Royan et Braud-et-Saint-Louis, site Lion 1906.
  7. EDF, « Blayais » (consulté le ).
  8. Base de données Pris - France, AIEA, 25 mars 2023
  9. ASN, « Centrale nucléaire du Blayais » (consulté le ).
  10. Centrale nucléaire du Blayais - Présentation, EDF.
  11. La centrale nucléaire du Blayais, EDF, consulté le 26 mars 2023
  12. "Le Monde, 30-05-2013: Le MOX autorisé dans deux nouveaux réacteurs de la centrale de Blayais"
  13. Centrale nucléaire du Blayais - La lettre qui accuse, Christophe Labbé et Olivia Recasens, 14 janvier 2000.
  14. (en) OECD, « REPORT ON FUKUSHIMA DAIICHI NPP PRECURSOR EVENTS », OECD COMMITTEE ON NUCLEAR REGULATORY ACTIVITIES,‎ , p. 21 (lire en ligne, consulté le ) :

    « The event in Blayais [...] was classified as Level 2 in the INES scale. »

  15. [PDF] Rapport sur l'inondation du site du Blayais survenue le 27 décembre 1999, IRSN
  16. « R2331-2 », sur assemblee-nationale.fr via Wikiwix (consulté le ).
  17. Erreur de conception affectant la résistance au séisme de réservoirs d'eau de plusieurs réacteurs de 900 MWe, Autorité de sûreté nucléaire
  18. Suite de l'anomalie générique de conformité relative à la résistance au séisme de réservoirs d'eau de plusieurs réacteurs de 900 MWe d'EDF - Autorité de sûreté nucléaire
  19. Erreur de conception affectant la résistance au séisme de certaines tuyauteries des réacteurs du Blayais, de Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent et du Tricastin, Autorité de sûreté nucléaire
  20. [PDF]Rapport annuel de l'ASN sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2007 page 356
  21. TchernoBlaye
  22. CARTE. EDF envisage l'arrêt de réacteurs dans huit centrales nucléaires, La Dépêche, 21/01/2020
  23. La nouvelle stratégie énergétique de la France

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]