Sommaire

Définitions
Composition
Texture: Argile / Limons / Sable / Terre Franche
Les 3 fractions du sol : Solide / Gaz / Liquide
L'eau dans le sol : Ruissellement / Infiltration - Perméabilité / Capillarité / Pouvoirs de rétention d'eau
Différents états du sol : Sol gorgé ou saturé / Sol ressuyé / Sol au point de flétrissement permanent / Quantité maximale d'eau retenue par un sol
Le CAH
Le pH
Analyse de sol : Rapport C/N / Taux de Saturation / CEC Capacité d'Échange des Cations / Indice de Battance / La Porosité

Analyse de sol par l'exemple : 1-Domaine de Compiègne

Texture
Rapport C/N
Taux de saturation
Indice de Battance
Remarques
Correction des carences

Analyse de sol par l'exemple : 2e analyse

Texture
Taux de saturation
Indice de Battance
Synthèse

Les Modifiants du sol : Les amendements / Les fumures ou Fertilisation
Les besoins de la Plante
Symptômes d'Excès et de Carence
Les Plantes Bio-indicatrices
Cycle de l'Azote
Les Nodosités


Définitions

C’est un support d’ancrage
C’est la ressource en eau et en sels minéraux
C’est un milieu vivant : micro/macro - faune/flore

Il est haut de 1 à 2 m. mais peut descendre à 0,50 m comme en Bretagne dont la roche-mère granitique se dégrade peu et est proche de la surface : les horizons de surface sont le siège d’une intense activité de décomposition non absorbée conduisant à un sol acide de type tourbe.

Un sol idéal est appelé terre franche.
Une terre végétale est une terre idéale car n’ayant reçu que des végétaux.
Un sol sans activité est un sol mort.

Un sol ne s’améliore que sur plus de 10 ans. En cas de besoin, il est plus rentable de remplacer entièrement le sol.

L’amendement ne permet que des modifications de l’ordre de 0,5 points de pH tous les 2 ans.


Composition

Lorsque le sol est sans eau, il est dit “au point de flétrissement permanent”. Si l’eau est présente dans tous les espaces, le sol est “asphyxiant” ou “gorgé”. Entre les 2 états, il est dit “ressuyé” : il est idéal pour le végétal et le travail du sol.


Texture

C’est l’ensemble des éléments minéraux qui composent le sol en fonction de leur granulométrie. Elle se mesure en laboratoire et utilise un outil de classement dont les plus connus sont le triangle isocèle du Soil Survey Manual de 1951 et le triangle rectangle du GEPPA (1966).

Pour les terres argileuses, on peut estimer la teneur en argile en faisant un anneau de texture : 

- on prend une boule de terre et on la malaxe pour en faire un boudin. S’il tient, on estime qu’il y a 10% d’argile. S’il peut s’arrondir, il y a 15% d’argile. Si on peut le refermer en anneau et qu’il y a quelques craquelures, on estime à 30% la teneur en argile. Si l’anneau reste bien lisse, l’argile est présent à 50%.

Des traces brunes attestent de la présence de limons.

Argile

< 2µ, de couleur beige. 5 à 10% idéalement.

Colloïde minéral électronégatif retenant les éléments nutritifs. Il dispose d’un pouvoir collant sur les minéraux électropositifs. Il se présente sous la forme de feuillets espacés. Ces espaces se réduisent en cas de sécheresse, provoquant des crevasses : les racines peuvent alors se rompre et des maladies opportunistes démarrer. Ces crevasses peuvent dépasser 1 m. de profondeur ; l’assèchement du sol est alors encore plus rapide et l’arrivée d’une forte pluie gorge le sol.

L’argile augmente la réserve en eau.

Un sol très argileux est dit de structure “plastique”.

Il se trouve :

Le lessivage se fait lorsque l’argile est dispersé. Les cations ne sont plus tenus par l’argile et sont emmenés en surface ou en profondeur par l’eau.

Le drainage permet d’éviter ce phénomène.

Limons

De 2 à 50 µ, de couleur sombre. 15% idéalement.

Électriquement neutres, il permettent la capillarité. Ce sont des éléments “battants” : ils ferment la structure en bloquant la porosité.
Ils sont légers et sont en surface ; lorsqu’ils bouchent la surface, ils forment la “croûte de battance”.
S’il y en a trop, ils augmentent la surface d’évaporation/transpiration du sol par augmentation de la micro-porosité.

Un sol tassé perd et prend plus d’eau qu’un sol aéré. La surface d’un sol aéré est irrégulière, empêchant l’eau de s’évaporer. Tassé, le sol autorise la capillarité jusqu’à la surface et donc l’évaporation.

Sable

De 50 µ à 2 mm, de couleur jaune. 40% idéalement.

Il est neutre, crée des espaces macro-poreux et facilite l’évacuation du surplus d’eau.

Terre Franche :


Les 3 fractions du sol
Solide

Rôle d’ancrage
Réserve nutritive
Qualité physique variable selon la granulométrie
:

Gaz

C’est l’atmosphère interne composée de 15% d’O2, 80% de N et 0,2 à 3% de CO2. L’atmosphère est composé de 20% d’O2, 78% de N et 0,03% de CO2. La différence résulte de l’activité du sol.

Liquide

C’est la solution du sol assurant la nutrition des végétaux et la migration des sels minéraux. En excès, elle conduit à l’asphyxie et au lessivage. Elle a une action mécanique en fermant les espaces macro-poreux par son poids.


L’eau dans le sol

Elle provient de l’arrosage, des précipitations, des remontées capillaires, de la submersion et du ruissellement.

Ruissellement

L’eau coule à la surface du sol
Cause : pente, absence de végétation, nature du sol (sol tassé), vitesse d’apport > vitesse d’absorption.
Effet : déplacement du sol donc perte en sels minéraux, en graines, modification de la structure du sol, diminution de la porosité superficielle du sol par fermeture du sol, et perte d’eau.

Remède : 

C’est la pénétration de l’eau dans le sol sous l’effet de la pesanteur. La vitesse d’infiltration = la perméabilité ; se mesure en cm/heure avec l’infiltromètre de Müntz, par exemple. On devrait avoir une perméabilité de 40 cm/h.

La perméabilité :

On peut modifier la perméabilité en :

C’est la remontée ou la diffusion de l’eau. L’eau se déplace du milieu le plus humide vers le milieu le plus sec. Elle circule par la micro-porosité.

L’évaporation provoque la migration des sels minéraux en surface ; c’est particulièrement visible sur les plantes en pot posées sur une soucoupe remplie d’eau : l’eau migre en surface, entraînant les sels minéraux et produisant un dépôt blanchâtre salin à la surface.

En tassant le sol autour des petites plantes (“bornage”) ou des grandes plantes (“talonnage”) on augmente la capillarité. C’est ce que l’on fait lorsqu’on effectue une plantation ou lorsqu’on roule le gazon après l’avoir semé. On augmente donc l’évaporation (phénomène assimilable à la battance) mais on pallie par l’arrosage.

Par contre, en griffant le sol en surface, on rétablit un espace macro-poreux en surface contre lequel l’évaporation va buter : l’eau se condense et redescend (“Un binage vaut 2 arrosages”). La toile tissée provoque le même effet.

Pouvoirs de rétention d’eau
1 m3 de
Retient
et peut restituer
Argile
500 litres d’eau
20 litres d’eau (4%)
Sable + gravier
400 litres d’eau
250 litres d’eau (62%)
Sable fin
350 litres d’eau
150 litres d’eau (43%)
Calcaire
100 litres d’eau
50 litres d’eau (50%)
Granit fissuré
50 litres d’eau
20 litres d’eau (40%)


Différents états du sol

Sol gorgé ou saturé

L’atmosphère interne est inexistante, les espaces macro et micro-poreux sont occupés.

Sol ressuyé

L’eau est disponible. On parle de Réserve Utile (RU) qui se décompose en :

La quantité d’eau retenue au point de ressuyage = capacité de rétention ou capacité utile (%). C’est le poids d’eau retenue par rapport au poids de terre sèche. 40% est une valeur idéale.

Capacité de rétention (CR) = (Poids humide-Poids sec) / Poids sec

L’arrosage automatique permet de modifier la RFU bien que difficilement contrôlable notamment avec les gouttes à gouttes.

Sol au point de flétrissement permanent

C’est un sol sec, il n’y a pas d’eau. Les fonctions respiratoires des végétaux sont interrompues : l’absorption est arrêtée, les plantes se dessèchent. On est à une pression limite d’absorption de l’eau d’environ 15 bars.

Quantité maximale d’eau retenue par un sol
Qeau = Poids sec x Capacité de rétention
ou
Qeau = CR x Poids humide / (1 + CR)

Exemple : soit 1 ha de terre sèche sur 30 cm avec une CR de 45% ; quelle est la quantité maximale d’eau ?

On considère que le sol a une densité de 1,2 t/m3 : la quantité maximale sera ici de 1620 tonnes (Volume x Densité x CR)

Besoins en eau

Pour exemple, un géranium nécessite 200 litres d’eau par saison et par pot, soit + ou - 2,5 litres/jour.

Les besoins en eau peuvent être estimés à 6 l/m2 par jour en période “normale” de croissance, mais doivent être modulés en fonction du type de sol ou de substrat et des conditions climatiques, en n’oubliant pas que le vent dessèche autant voire plus qu’une forte température.
 


Le C.A.H.

Le Complexe Argilo-Humique un ensemble minéral et organique composé de l’Argile et de l’Humus. Il est électronégatif.

La partie minérale est composée : 

La partie organique est l’humus ( - )

Les 2 parties sont liées entre elles grâce essentiellement aux ponts calciques (++). Plus la valence est élevée, plus la cohésion est forte : Ca2+, Fe2+, Fe3+, Mg2+. S’y rajoutent des cations plus faibles : Mn+, Al+, K+.

La capacité du CAH à retenir les éléments fertilisants (+ et -) s’appelle le “pouvoir absorbant”. Si les cations sont facilement retenus à la surface du CAH, les anions, qui occupent une des valences des cations accrochés au CAH, sont plus facilement lessivables :

NO3[- +]Fe[+ -]CAH

La surface du CAH trie les sels minéraux qu’il porte. Il conserve plutôt les cations de valence élevée.

Il y a toujours une partie du CAH qui est libre ( ± insaturée) et qui capte les ions hydroxyde H3O+ permettant de connaître le pH du sol. L’autre partie est ± saturée, conférant la basicité au sol.

La Capacité d’Échange des Cations (CEC exprimée en meq) est la capacité du CAH à échanger les sels minéraux. Le CAH donne un pouvoir tampon au sol évitant ainsi des bouleversement brutaux de l’équilibre.


Le pH

Il varie en fonction de la pédologie du sol et donc de la roche-mère. Un granit provoquera un sol de pH acide car il ne se dégrade quasiment pas : l’humus (MO) ne peut pas se recombiner et le sol est acide. À l’inverse, une roche-mère calcaire se dégrade bien provoquant un pH plus élevé.

Fertilisation et amendement permettent de modifier le pH mais dans des proportions très faibles : de l’ordre de 0,5 point tous les 2 ans.
Le pH d’un sol varie un peu en fonction des saisons puisqu’il varie en fonction de l’activité bactérienne de dégradation et de fermentation. La variation ne dépasse pas 0,5 point de pH.
Il varie en fonction aussi de la quantité d’argile et d’humus qui fixent les cations. Un lessivage fait par contre chuter le pH. Mais les variations sont faibles car le sol a un pouvoir tampon.

Il n’y a pas de bon pH universel mais chaque type de sol (texture) a son propre “bon” pH : 


Analyse de sol

Elle peut être plus ou moins complète. Elle est physique (texture, granulométrie, etc.) et chimique (ions, pH, etc.)

Rapport C/N

Donne une idée de la décomposition. Plus il y a d’azote, meilleure sera la décomposition par les bactéries qui en ont besoin. Peu de C pour beaucoup de N ou beaucoup de C pour peu de N donne une mauvaise décomposition.

< à 8........................................................................................................ Activité biologique quasi inexistante

8 à 10................................................................................ Bonne activité biologique. Cas le plus général

11 à 15............................................................. Faible activité biologique. Peu de décomposition : Lande, TdB

16 à 90................................................................... Humification ± lente, humus à différents stade : Tourbière

91 à 110...................................................................... Substrat riche en lignine (bois, paille) : très peu d’azote

Taux de Saturation
en % = somme des bases échangeables
        capacité totale d’échange

Les bases échangeables sont la chaux CaO, le Mg, le P et le K. Certains laboratoires peuvent doser le P à part.

La capacité totale d’échange (CTE) représente la somme des bases échangeables + les oligo-éléments + N + P s’il est dosé à part

Le taux de saturation correspond à l’“occupation” du CAH par les ions échangeables. La place libre est occupée par les ions H3O+.

< 10%......................................... CAH très libre donc occupé par H3O+ . Sol acide type Tourbière. pH 4

10 à 50%.......................................................................... Sol acide, assez pauvre type TdB. pH de 4,5 à 6

50 à 80%....................................................................................................................... Sol idéal. pH 6 à 7

> 80%......................................................................... Sol saturé, calcaire. Salinisation importante. pH > 7

C.E.C. Capacité d’Échange des Cations

S’exprime en milli-équivalents (meq, mE, mé) par kg.

Permet le calcul du poids en mg/kg des éléments à partir de leurs valeurs en meq : 

Valeur en meq x Masse molaire de l’élément
Valence de l’élément (nbe de charges)

Permet de connaître la “richesse” de la terre en éléments. Plus la CEC est élevée, plus le sol est capable de garder les engrais.

Indice de Battance

Si pH ² 7 : IB = 1,5 Limon Fin - 0,75 Limon Grossiers
                                Argile + (10 x Matière Organique)

Si pH > 7 : IB = 1,5 Limon Fin + 0,75 Limon Grossiers - 0,2 (pH - 7)
                                        Argile + (10 x Matière Organique)

< 1,4......................................................................................................................................... Non battant

1,4 à 1,6..................................................................................................................................... Peu battant

1,6 à 1,8.......................................................................................................................................... Battant

> 1,8......................................................................................................................................... Très battant

La battance est dûe essentiellement aux limons qui colmatent la structure. Ils bouchent mais ne collent pas. Les limons viennent obstruer les macro-porosités et facilitent la capillarité par les espaces micro-poreux qu’ils forment eux-mêmes. Ainsi, ils favorisent l’évaporation puisque l’eau n’est pas retenue.

La Porosité

Bonne entre 30 et 35%, la moyenne se situe à 20%.


Analyse de sol : Exemple 1 - Domaine de Compiègne

Il s'agit ici d'un exemple de travail à partir de données d'analyses (non disponibles sur ce site, pour l'instant)

Texture

Le triangle isocèle des textures indique un sol limoneux-sableux. Du reste, la part de sable est importante : 74%

Rapport C/N

Faible. On a une bonne quantité de MO mais rien pour la dégrader.

Taux de saturation

Attention aux unités qui peuvent être différentes ! Il faut d’abord recalculer les teneurs en mg/kg à partir des valeurs en meq/kg

La masse molaire de K2O est de 94 g/mole. Sa valence est de 2 (2 ions K+) Sa teneur est 94 x 2,9 / 2 = 136,3 mg/kg
La masse molaire de MgO est de 40,3 g/mole. Sa valence est de 2 (Mg2+) Sa teneur est 40,3 x 8,4 / 2 = 169,3 mg/kg
La masse molaire de CaO est de 56,1 g/mole. Sa valence est de 2 (Ca2+) Sa teneur est 56,1 x 419,4 / 2 = 11764,2 mg/kg

Somme des bases échangeables (en mg) = 12 069,80

CTE = 12 069,80 + 19 (Fe) + 8,1 (Mn) + 1,2 (Cu) + 5,1 (Zn) + 400 (P2O5) + 2 300 (N2) = 14 803,20

Taux de saturation  = 81,5 %
Cela confirme bien la salinité du sol : pH 7,6.

Indice de Battance

pH > 7 donc :

IB = 1,5 Limon Fin + 0,75 Limon Grossiers - 0,2 (pH - 7)
                       Argile + (10 x Matière Organique)

IB = 1,5 x 73 + 0,75 x 78 - 0,2 (7,6 - 7)
                       108 + (10 x 21)

IB = 0,41

Sol donc non battant. La faible part de Limons y est pour quelque chose...

Remarques

Ce sol est prévu pour porter des rosiers. Trop sableux, cela est exclu car les rosiers ont besoin d’une terre riche, profonde et lourde. Il s’agit ici d’un sol léger, drainant, idéal pour un potager.

L’absence de décomposition malgré la présence d’azote indique l’absence de micro-organisme. Donc l’apport de fumier ne pourra pas corriger le sol car le fumier ne sera pas dégradé.

L’apport d’argile est exclu puisqu’il ne se mélange pas avec le sable.

On remarque aussi une très importante quantité de calcaire, antagoniste du Fe, ce qui provoquerait une chlorose par carence induite car le Fe est bien présent mais ne peut être fixé sur le CAH.

Correction des carences

On suppose que l’on veut corriger le sol pour y planter les rosiers. On va calculer l’apport à effectuer pour 1 ha sur 50 cm de profondeur. La masse de terre est donc de 10.000 x 0,50 = 5 000 m3 d’une densité de 1,2 T/m3, soit 6.000 tonnes ou 6x106 kg.

K2O

Le déficit est de 380 - 136,3 = 243,7 mg/kg ou 243,7x10 - 3 g/kg
Pour 1 ha, l’apport de redressement devra être de 243,7x10 - 3 x 6x106 = 1.462,2x103 g ou 1,460 tonne

Fe

Le déficit est de 20 - 19 = 1 mg/kg ou 1x10 - 3 g/kg
Pour 1 ha, l’apport de redressement devra être de 1x10 - 3 x 6x106 = 6x103 g ou 6 kg

MgO

Le déficit est de 170 - 169,3 = 0,7 mg/kg ou 0,7x10 - 3 g/kg
Pour 1 ha, l’apport de redressement devra être de 0,7x10 - 3 x 6x106 = 4,2x103 g ou 4,2 kg


Analyse de sol : 2e analyse
Texture

Sol Argilo-limoneux, en limite Argileux

Taux de saturation

Bases échangeables = 10.730 + 325 + 437 = 11.492
CTE = 11492 + 258 + 16 + 3,7 + 3 = 11.772,70
TS = 97,6%

Sol saturé, pH > 7 confirmé.

Indice de Battance

pH > 7 donc

IB = 1,5 Limon Fin + 0,75 Limon Grossiers - 0,2 (pH - 7)
                        Argile + (10 x Matière Organique)

IB = 1,5 x 23,9 + 0,75 x 16,35 - 0,2 (7,77 - 7)
                          51,3 + (10 x 1,88)

IB = 0,53

Sol donc non battant, malgré la forte présence de limons largement compensée par la forte proportion d’Argile. L’argile “bloque” en effet les limons, les empêchant de remonter.

Synthèse

Il s’agit d’un sol lourd et compact (argile) et riche (en éléments minéraux) mais contenant peu de MO soit à cause d’une forte exportation (culture ?), soit par une bonne décomposition. L’absence du rapport C/N ne permet pas d’identifier la cause de ce déficit.


Les Modifiants du sol
Les amendements

Le fumier, le compost, la tourbe, la paille, le sable, le chaulage, le mulch : tout ce qui modifie la structure d’un sol.

Selon la nature du sol, l’amendement est enfoui ou laissé en surface :

Plus le sol est lourd, plus il faut un amendement fin et décomposé. Et plus l’amendement est fin et décomposé, plus on peut l’enfouir. Mais il faut garder à l’esprit qu’on n’enfouit pas dans un sol lourd.

La tourbe, utilisée pour amender un sol léger, est dosée à 50 kg/100 m2.an. L’acidification sera quasi négligeable. Elle permet une meilleure rétention d’eau

Sang desséché : 10 kg/100m2.an

Éviter les composts de résineux sauf à vouloir acidifier un sol. Les écorces de pins ont un bon rôle acidifiant.

Le mulch est un excellent amendement pour apporter de l’humus. Il modifie assez rapidement la structure du sol (premiers signes au bout de 2 ans).

Le chaulage se fait pour un terrain argileux mais il faut faire une analyse de sol pour éviter d’apporter un excès de chaux rendant le sol calcaire et basique pouvant provoquer une chlorose induite du fait que le Fe++ ne pourrait plus se fixer.

Un sol régulièrement remanié ne se stabilise qu’au bout de 14 ans.

Les fumures ou Fertilisation

Il s’agit d’apports en minéraux.

K doit être apporté à raison de 150 à 200 kg/an.ha

La MO sera apportée à raison de 2 à 3 T/an.ha si l’activité biologique est faible. On passe à 10 T/an.ha si l’activité biologique est bonne. Cet apport se fait en surface pour permettre aux micro-organismes d’effectuer la dégradation.

La fumure d’entretien permet de compenser la consommation par les plantes.

La fumure de redressement permet de corriger autant que faire se peut, la qualité du sol

Pour connaître la consommation des plantes, il faut effectuer 2 analyses à 1 an d’intervalle : la première sera suivi d’un apport chiffré. La 2e permettra de connaître ce qui a été consommé par différence avec les valeurs de la 1re ajoutées à l’apport.

Des documents de l'UNIFA (Union des Industries de la Fertilisation) sont disponibles ici : sol, fumure, fertilisations, besoins des plantes, fiches pratiques. Ces documents, même s'ils proviennent de l'industrie et donc ipso facto prosélytiques, n'en demeurent pas moins des bases techniques intéressantes.


Les besoins de la Plante

La plante a besoin des composants de l’air et de l’eau (C, O2, H) ainsi que de minéraux puisés dans le sol : 

 

Élément
Forme assimilable
Formule
Fonction principale
% de matière sèche

Carbone

Dioxyde de carbone

CO2

Constituant de base de l’architecture du végétal.

45

Oxygène

Dioxygène

Eau

Dioxyde de carbone

O2

H2O

CO2

Constituant de base de l’architecture du végétal.

45

Hydrogène

Eau

H2O

Constituant de base de l’architecture du végétal.

6

Azote

Ion Nitrate

Ion Ammonium

NO3-

NH4+

Constituant des acides nucléiques, des protéines et de certaines hormones.

Indispensable pour la multiplication cellulaire donc la croissance.

Apport maxi annuel : gazon 250 kg/ha, autres 100 kg/ha

1,5

Phosphore

Ion Phosphate

PO43-

Constituant des acides nucléiques, de certaines graisses et de coenzymes.

Favorise la croissance des parties dures (tiges et racines), la floraison et la fructification.

Augmente la teneur en sucre des légumes et des fruits.

Mis en réserve.

Apport maxi annuel (gazon) :  100 kg/ha de P2O5

0,2

Potassium

Ion Potassium

K2+

Fonctionnement des stomates. Couleur des fleurs.

Aide à la croissance, renforce la résistance au gel et aux maladies, améliore la saveur des fruits.

Si utilisation d’un engrais potassique, préférer le Sulfate de K au Chlorure de K.

Apport maxi annuel : 150 à 200 kg/ha de K2O

1

Calcium

Ion Calcium

Ca2+

Formation de la paroi cellulaire. Aide à la constitution de la chlorophylle.

Améliore la rigidité des tiges et aide au mûrissement des fruits. L’eau d’arrosage (souvent calcaire) apporte souvent la quantité nécessaire.

0,5

Magnésium

Ion Magnésium

Mg2+

Constituant de la chlorophylle.

Améliore la couleur et la santé des plantes, des fleurs et des fruits. Les rosiers et les pommiers en sont gourmands.

Gazons : 10 à 40 Kg/ha.an de MgO

0,2

Soufre

Ion Sulfate

SO42-

Constituant des protéines et de coenzymes.

Entre dans la composition des parties vertes de la plante.

Les légumes en sont de gros consommateurs.

Renforcement contre froid et maladies.

0,1

Chlore

Ion Chlorure

Cl-

Activateur de la photosynthèse.

0,01

Fer

Ion Ferreux

Ion Ferrique

Fe2+

Fe3+

Permet l’assemblage de la chlorophylle.

Bloqué par un excès de CaCO3 (carbonate de calcium) provoquant la chlorose.

0,01

Manganèse

Ion Manganèse

Mn2+

Aide à la synthèse des acides aminés.

Sa carence peut entraîner la chlorose du rosier.

0,005

Bore

Acide Borique

H3Bo3

Aide à la synthèse de la chlorophylle.

Sa carence provoque le liège des pommes.

0,002

Zinc

Ion Zinc

Zn2+

Aide à la synthèse de la chlorophylle.

Sa carence provoque le rabougrissement des jeunes pousses et le jaunissement du feuillage.

0,002

Cuivre

Ion Cuivreux

Ion Cuivrique

Cu2+

Cu3+

Constituant d’enzymes pour la synthèse de la lignine.

0,0006

Nickel

Ion Nickel

Ni2+

Coenzyme dans la synthèse des composés azotés.

0,00001

Sodium

Chlorure de Sodium

Na+OH-

Augmente le rendement de certaines plantes : betteraves, navets notamment).

 

Molybdène

Mo

 

Fixation de l’azote.

Traces

M.O.

 

 

Faible activité organique : 2 à 3 T/an.ha

Forte activité organique : 10 T/an.ha

 


Symptômes d’Excès et de Carence (L’horticulture Française - Février 2001)

Élément 
Insuffisance
Excès

Azote

Jaunissement du feuillage

Amincissement des tiges

Baisse de végétation

Racines très longues, blanches et peu ramifiées

Augmentation de la végétation et baisse de la floraison

Tissus tendres à paroi mince

Chlorose du bord des feuilles,brûlures

Flétrissements

Phosphore

Rougissement de la tige et des pétioles

Raccourcissement des entrenúuds

Plante naine

Jaunissement puis nécrose des extrémités

Potassium

 Chlorose puis brunissement du bord du limbe des feuilles les plus basses

Jeunes feuilles enroulées, croissance diminuée

Racines jaune pâle

Nécroses racinaires, faible croissance

Calcium

Feuilles vert sombre, chlorose

Parois cellulaires fragiles, malformation des feuilles, bourgeons terminaux brunissant

Racines courtes, très ramifiées, renflées à l’extrémité qui dépérit

Chlorose intenervaire et taches nécrotiques

Baisse de croissance, plante molle

Magnésium

Perturbation dans la synthèse de chlorophylle

Chlorose sur les feuilles du bas

Enroulement des feuilles du sommet

Provoque un déséquilibre par absorption insuffisante de potasse

Forte croissance des tiges, baisse de la floraison

Jeunes feuilles enroulées

Flétrissement de l’extrémité des feuilles

Soufre

Plante chlorotique

Feuilles épaisses et dures

Tiges courtes, ligneuses

Racines blanches et ramifiées

Feuilles chlorotiques, petites, se courbant à l’intérieur, pustules sur le bord, brunissement marginal

Tiges dures, jaunissement de l’extrémité

Très nombreuses racines blanches et rameuses

Fer

Chlorose internervaire évoluant vers un jaunissement des jeunes feuilles

Tiges minces

Nécrose racinaire

Manganèse

Chlorose internervaire des jeunes feuilles évoluant vers des taches nécrotiques brunes

Nervures vertes

Aspect chlorotique (cas grave)

Feuilles tordues et frisolées

Cuivre

Chlorose des jeunes feuilles

Plantes molles, séchant rapidement

Nervures vertes

Chlorose des feuilles avec taches brunes

Zinc

Chlorose mouchetée des feuilles puis nécrose et chute des feuilles

Raccourcissement des entrenúuds

Chlorose des jeunes feuilles

Nervures des vieilles feuilles deviennent rouges ou noires puis dessèchent

Mort des bourgeons terminaux

Bore

Les feuilles deviennent vert clair

Apparition de taches brunes sur les tiges

Fort développement de la partie inférieure de la plante

Jaunissement du bord au centre des feuilles, brunissement puis chute

Les Plantes Bio-indicatrices

Type de Sol
Plante bio-indicatrice

K en excès

Folle avoine
Laiteron
Morelle noire
Ray-grass

MO : carence

Décalcification

Perte de CAH

Achillée millefeuille
Ambroisie
Chiendent
Marguerite
Pâquerette
Sauge des près

MO : excès

Carotte sauvage
Cerfeuil doré
Chénopode blanc
Cirse des marais
Clématite sp.
Grande bardane
Lierre grimpant
Liseron des près
Ortie dioïque
Ronces
Sétaire pied de poule (panic)
Sureau noir
Trèfle blanc

N en excès

Chicorée bleue
Érigéron
Folle avoine
Géranium sp.
Gaillet grateron
Morelle noire
Moutarde
Pourpier
Renouée des oiseaux
Séneçon

P Bloqué

Chardon à capitule
Chardon acaule
Lotier
Luzerne

P en excès

Ortie dioïque

pH < 6,5

Bruyère
Châtaigner
Genêt
Mouron rouge
Pensée sauvage

pH > 7

Ajuga reptens
Amarante
Chardon commun
Frêne
Mouron bleu
Renoncule des champs
Tilleul

Sol argileux

Colchique
Menthe sp.

Sol équilibré

Bouton d’or
Grande oseille
Mouron blanc (avec léger excès de MO)

Sol humide, gorgé

Agrostide stolonifère
Ajuga reptens
Cirse des marais
Épilobe
Jonc
Potentille rampante
Prêle
Renoncule rampante

Sol peu profond (roche-mère affleurante)

Tussilage

Sol pollué

Datura sp.
Euphorbe ésule
Lampourde épineuse
Renouée du Japon (métaux lourds)

Sol sableux

Bruyère
Genêt à balais
Prêle

Sol sec

Euphorbe réveil-matin
Pensée sauvage

Sol tassé, compacté

Camomille matricaire
Carotte sauvage
Plantain majeur
Trèfle blanc
Verveine officinale

 
Plante bio-indicatrice
Type de Sol

Achillée millefeuille

MO : carence
Décalcification
Perte de CAH

Agrostide stolonifère

Sol humide, gorgé

Ajuga reptens

pH > 7
Sol humide, gorgé

Amarante

pH > 7

Ambroisie

MO : carence
Décalcification
Perte de CAH

Bouton d’or

Sol équilibré

Bruyère

pH < 6,5
Sol sableux

Camomille matricaire

Sol tassé, compacté

Carotte sauvage

MO : excès
Sol tassé, compacté

Cerfeuil doré

MO : excès

Chardon à capitule

P Bloqué

Chardon acaule

P Bloqué

Chardon commun

pH > 7

Ch‚taigner

pH < 6,5

Chénopode blanc

MO : excès

Chicorée bleue

N en excès

Chiendent

MO : carence
Décalcification
Perte de CAH

Cirse des marais

MO : excès
Sol humide, gorgé

Clématite sp.

MO : excès

Colchique

Sol argileux

Datura sp.

Sol pollué

Épilobe

Sol humide, gorgé

Érigéron

N en excès

Euphorbe ésule

Sol pollué

Euphorbe réveil-matin

Sol sec

Folle avoine

K en excès
N en excès

Frêne

pH > 7

Gaillet grateron

N en excès

Genêt

pH < 6,5

Genêt à balais

Sol sableux

Géranium sp.

N en excès

Grande bardane

MO : excès

Grande oseille

Sol équilibré

Jonc

Sol humide, gorgé

Laiteron

K en excès

Lampourde épineuse

Sol pollué

Lierre grimpant

MO : excès

Liseron des près

MO : excès

Lotier

P Bloqué

Luzerne

P Bloqué

Marguerite

MO : carence
Décalcification
Perte de CAH

Menthe sp.

Sol argileux

Morelle noire

K en excès
N en excès

Mouron blanc

Sol équilibré (avec léger excès de MO)

Mouron bleu

pH > 7

Mouron rouge

pH < 6,5

Moutarde

N en excès

Ortie dioïque

MO : excès
P en excès

Pâquerette

MO : carence
Décalcification
Perte de CAH

Pensée sauvage

pH < 6,5
Sol sec

Plantain majeur

Sol tassé, compacté

Potentille rampante

Sol humide, gorgé

Pourpier

N en excès

Prêle

Sol humide, gorgé

Prêle

Sol sableux

Ray-grass

K en excès

Renoncule des champs

pH > 7

Renoncule rampante

Sol humide, gorgé

Renouée des oiseaux

N en excès

Renouée du Japon (métaux lourds)

Sol pollué

Ronces

MO : excès

Sauge des près

MO : carence
Décalcification
Perte de CAH

Séneçon

N en excès

Sétaire pied de poule (panic)

MO : excès

Sureau noir

MO : excès

Tilleul

pH > 7

Trèfle blanc

MO : excès
Sol tassé, compacté

Tussilage

Sol peu profond (roche-mère affleurante)

Verveine officinale

Sol tassé, compacté


Cycle de l’Azote

L’azote existe sous forme organique, l’urée, et sous forme minérale, nitrate et ammonium. Seul NO3- est assimilable directement.

L’urée, non soluble dans l’eau, doit être minéralisée au préalable.

Chez les plantes qui ne sont pas associées symbiotiquement avec des micro-organismes, et qui constituent la majorité du monde végétal, la nutrition azotée doit se faire exclusivement sous forme nitrique ou ammoniacale. Étant donné que les réserves azotées des sols sont essentiellement sous forme organique, sauf dans le cas de l’application massive d’engrais azotés minéraux, il est nécessaire que cet azote organique soit minéralisé pour pouvoir être utilisé par les plantes.

Ce sont uniquement des micro-organismes qui effectuent cette minéralisation ; celle-ci comporte deux étapes : l’ammonification et la nitrification. Parallèlement, une fraction des micro-organismes entre en compétition avec les plantes pour consommer l’azote minéral du sol : c’est le processus d’immobilisation, aussi appelé réorganisation.

L’azote nitrifié peut être réduit en azote (N2) ou en oxyde d’azote (N2O) par les micro-organismes de la dénitrification, l’azote gazeux ainsi formé rejoignant le pool de l’azote atmosphérique. Ces différentes transformations microbiennes contribuent à l’enrichissement ou à l’appauvrissement en azote de l’écosystème sol-végétation ; les gains résultent de la fixation de N2 par la microflore fixatrice, et les pertes sont dues à la dénitrification. © Encyclopédia Universalis 2004, tous droits réservés


Les Nodosités

Dûes à la bactérie Rhizobium, elles permettent à la plante de bénéficier d’un apport de matières minérales. En contre-partie, la bactérie bénéficie des matières organiques synthétisées par la plante.