Le défi énergétique

Les énergies renouvelables sauf solaire électrique ou thermique (voir sous-forums dédiés ci-dessous) : éoliennes, énergies de la mer, hydraulique et hydroélectricité, biomasse, biogaz, géothermie profonde...
janic
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 19224
Inscription : 29/10/10, 13:27
Localisation : bourgogne
x 3491




par janic » 25/07/15, 16:39

did67-
l'une, originelle, les militants, puristes, etc... qui serait "blanche"

- l'autre labellisée, au rabais, car le consensus entre producteurs, circuits, consommateurs, règlements européens... On a alors abaissé les normes.

Sauf à m’être mal fait comprendre, je n’ai pas utilisé le terme parfait mais exigeant, la perfection n’étant pas de ce monde.

En gros, je suis d'accord sur l'abaissement des normes, résultant d'un consensus...

C’est déjà ça !

De même que les croyants vont croire que Dieu est idéal, c'est lorsque cela est devenu une religion que ça c'est corsé... Guerres, accumulation inimaginable de richesse (le Vatican reste une fortune dépassant sans doute Monaco !), dogmatisme (mariage, homosexualité), etc... Pour ma part, n'ayant jamais rencontré dieu, j'analyse uniquement les religions, comme "manifestation existante sur terre".

Ca c’est un point de vue populaire, pas théologique, il y en a bien qui croient au père Noél, à l’amour, à l’avenir, à l’évolution et des tas d’autres choses « invisibles », mais on sortirait du sujet en cours, pour un autre qui me passionne (un de plus)! Juste une précision les religions ne sont pas la manifestation du divin existant sur cette terre, c’est juste une prétention humaine non dénuée d'intention, c’est d’ailleurs pourquoi il y en a autant et d’aussi contradictoires comme en politique, en économie et tout ce qui est d’origine humaine.

De même, je ne m'intéresse qu'au "bio réellement existant", celui que le consommateur lambda rencontre dans sa vie réelle... Celui que tu appeles le deuxième...

Mais c'est sur le premier que je voudrais te répondre :

- à mon avis, tu te trompes quand tu penses que les militants originels avaient un "modèle parfait" ; je me suis intéressé aux mouvements tels Nature et Progrès, Lemaire-Boucher, dès les années 1977 / 1978...

et moi quelques années plus tôt!

- je parle de mémoire, mais les adhérents utilisaient bien les "produits naturels", y compris la roténone, avant qu'elle ne soit interdite
- tu peux en trouver une trace écrite dans ce document cosigné Nature et Progrès [je ne vois aucune mention restrictive genre "sauf adhérents Nature et Progrès" ]:

Tu fais bien de soulever le sujet et je l’ai évoqué précédemment. L’AB comme toute « nouveauté » a tâtonné (et tâtonne encore) pour trouver ce qui protège le producteur comme le consommateur et donc donnait lieu à des débats quelques fois houleux sur ce qu’il était « bon » d’utiliser ou pas comme le sulfate de cuivre. Ensuite chacun agissait selon sa conscience y compris pour la roténone, le pyrèthre et tout ce qui pouvait se substituer aux produits chimiques en cours en culture officielle, mais avec quelques interdits acceptés par la majorité d'entre eux (comme en politique plus que 50%) avec ses mécontents d'un coté comme de l'autre. C'est humain!
- je note bien entendu les "réserves", mais le consommateur ne pouvait exclure la présence de résidus de roténone

Tout à fait ! L’important était et doit encore être que le consommateur est en droit, et l’agriculteur en devoir d’informer et d’être informé, puis de consommer ou pas !

- de même , tu trouveras trace dans ce cahier des charges Nature et Progrès des dérivés cuivrés : http://www.natureetprogres.org/servicepro/sp87.pdf

Il faudrait le même mais des années 70.
Mais par exemple
4) La CONVERSION DOIT ETRE TOTALE dans un délai de 5 ans
Toutes les fermes ou entreprises sous mention Nature et Progrès s’engagent à orienter toutes leurs activités vers la bio-écologie pour atteindre 100% de leur activité en cinq années maximum.
5) Nature et Progrès DENONCE LES OBLIGATIONS DE TRAITEMENT de certaines maladies ou parasites, rendues obligatoires par l’autorité compétente (autorité préfectorale,…). Exemple : varron pour les bovins. Nature et Progrès se positionne pour une recherche préalable de méthodes de traitement compatibles avec la bio

Souligne que le rôle de cette règle est d'atteindre le mieux possible, pas d'être parfait ni blanc que blanc.
[/i]
- pour la méthode Lemaire-Boucher, ils étaient adeptes de la "transmutation à basse énergie" chère à Kervran, dont, personnellement, je doute beaucoup (enfin, je n'y crois pas du tout !)
autre différence entre nous! ce point me semble là aussi fondamental car c'est basé sur des constatations qui donnent lieu à cet hypothèse. As-tu lu toute la littérature de Kervran et ses mesures agronomiques? mais ça fait partie du scepticisme habituel. Cela rejoint d'ailleurs la biodynamie (utilisant les principes de l'homéopathie qui est aussi sous le doute) mais ses résultats ne peuvent être contestés pour autant.

- c'était basé sur la fertilisation à base d'algues (Lithotame) : si ce système s'était développé, cela aurait été une catastrophe écologique pour certaines côtes bretonnes ( ne pas confondre avec les algues vertes, produits des excès d'azote soluble)...

Bien sur, mais il faut, là encore, se replacer dans le contexte : entre des fertilisants chimiques et des fertilisants d’origine « naturelle » le choix ne pouvait faire peser la balance que d’un coté, même imparfait, insuffisant, excessif parfois.

Conclusion :

- ces labels sont mieux que le "bio simplement labellisé", pas de doute là-dessus
OUF!

- dans mon langage, ils sont "plus que bio", puisque leur cahier des charges comprend de multiples mentions plus restrictives
Re OUF!

- ils sont donc plus "gris clair" que le "bio simplement labellisé"
Re RE OUF!

- ils n'en sont pas, pour autant, à mon opinion, "100 % pur" ou "100 % blanc" - cf ne serait-ce donc que l'usage de cuivre, toujours accepté, ou pendant longtemps, l'usage des roténones, au nom d'un dogme : ce qui est naturel est bien, ce qui est chimique est mal... Ne serait-ce aussi, les limites de l'usage d'engrais d'origine naturels (cela reste donc une forme d'agriculture minière, même si le recours au recyclage organique est encouragé, préconisé, etc...).

Pour moi, cela explique notre désaccord.

Je comprends ce désaccord, mais ne le partage pas pour autant puisque jamais aucun agrobio n’a prétendu à une perfection, mais au moindre mal dans son contexte qui, rappelons le, était sous surveillance étroite pour descendre en flamme si le moindre produit chimique avait été décelé. Si tu as suivi les médias de l’époque avec les UNANIMITE à considérer que le bio c’était une escroquerie, des voleurs, des sectes, des hippies et autres joyeusetés, du roténone ou du lithotamne échappaient à cette chasse à la sorcière.
Il se trouve que j’ai vendu des produits bio à l’époque de ce discrédit (généralement improuvé, mais la médisance n’a pas besoin de preuves) et je pense que, dans ma ville, aucun commerce alimentaire n’a jamais été autant visité par le service de répression des fraudes qui repartait la queue entre les jambes jusqu’au passage rapproché suivant.
Comme je n’ai pas langue dans la poche (ça se lit, non ?) je faisais aussi des conférences sur ces sujets et nos amis des fraudes étaient au première loges (au fond de la salle bien entendu) faisant au préalable pression pour que je ne les fasse pas, pressions sur les médias pour ne pas faire passer l’info. Mais ces fonctionnaires ne faisaient que leur boulot, sans trop de zèle d’ailleurs mais avec efficacité, parce qu’il en avait reçu l’ordre d’au dessus (en clair, le corps médical d’abord car remettant en question leur système de pseudo santé, et les marchands de poisons chimiques) C’était idiot d’ailleurs puisque je ne représentais aucun risque, moi petit moustique de rien du tout face au mammouth.

Pour le lecteur lambda, je résume mon point de vue :

a) le "bio labellisé" tel qu'on le trouve dans le commerce, c'est bien mieux que le conventionnel, mais c'est loin d'être parfait ; c'est pour cela que j'ai écrit que ce n'était pas un "module en rupture avec le conventionnel", mais s'il est né d'une opposition !

b) certains labels garantissent une production encore nettement plus respectueuse de la terre et du consommateur, sur plusieurs points : Nature et Progrès, Demeter... [Lemaire-Boucher, j'ai perdu de vue, donc je n'en reparle pas, faute de connaissances actualisées]

c) pour moi, cela ne les soustrait pas à toute critique ; ce n'est pas un "système parfaitement blanc" [et ça l'origine de "décalages" avec les points de vue de janic]

Le Janic en question n’a pas prétendu au plus blanc que blanc, ni au parfait, je le répète et l’ai d’ailleurs souligné dès le début.
J’ai dit et le répète (mais on se rejoint au moins en partie sur ces points) nous ne sommes plus depuis bientôt un demi siècle en période de perfection, mais de moindre mal (de survie disait le fondateur de la Vie Claire). Pour comparaison, c’est comme l’écologie, c’est bien d’essayer de réduire, de limiter notre impact négatif sur la planète, mais on s’y prend trop tard, ce qui ne doit pas décourager pour autant toutes les actions allant dans ce sens. Le Vg dont je suis adepte étant une part de ces moyens mais sans illusions pour autant. L’inertie, les habitudes sont plus fortes que les bonnes volontés.

d) pour rigoler un peu, je prétends faire mieux (mais sous une forme amateur, non commerciale, donc sans risques !) dans mon "jardin du fainéant", à titre "méditatif" (cela me permet de réfléchir, en terme de "systèmes globaux", aux différentes "agricultures" avec un "s"]...

Le mulching n’est pas neuf et est un des moyens utilisé en culture bio, bien que plus facile sur de petits espaces.

Je pense que c'est "plus blanc", mais pas "100 % blanc étincelant !"

Tu dois savoir que le blanc n’est qu’un trompe l’œil en fait il faut du bleu pour que le cerveau l’interprète comme blanc, plus blanc que blanc. Une illusion de plus !
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685




par Did67 » 25/07/15, 17:20

Sans reprendre point par point - c'est sans intérêt (pour moi, au moins ; et sans doute pour les lecteurs...) :

- je me rappelle que tu t'étais étonné de mon expression "plus que bio" et que tu t'es interrogé sur le comment cela pourrait être plus "blanc que blanc" ; c'est ce qui m'a fait réagir...

- j'en ai déduis (mais peut-être ai-je encore une mauvaise connaissance du français ? Ce n'est que ma première langue étrangère !) que pour toi, le bio" était blanc... Et pour moi, blanc, c'est sans taches. En langage moins imagé, sans défaut !

- ce avec quoi je ne suis pas d'accord, tout le monde l'aura compris, y compris pour le "bio" des pionniers... Cela n'est que gris... Bien sûr, il fallait tâtonner. Bien sûr, on ne pouvait pas "deviner" que la roténone agirait sur la respiration des mitochondries. Bien sûr, on ignorait beaucoup du rôle des mycorhizes (une fois mis de coté la truffe !), notamment sur la mobilisation du phosphore, et on ne s’affolait pas de l'empoisonnement des sols par le cuivre...

- en conclusion :

a)je ne suis pas contre le bio, puisque je suis pour ! J'en consomme. J'incite à en consommer. J'ai accompagné des conversions...

b) mais je réfléchis, sans dogme. En homme libre, en quelque sorte. Qui bien sûr, se trompe. C'est pour cela que je discute beaucoup.

c) "Mange, c'est du bio" sous entendu "ce serait parfait" me gave. Bref, l'idolâtrie du "bio", qui empêcherait toute réflexion fondamentale sur les systèmes agraires et leurs contraintes / limites, donc qui bloqueraient des évolutions, me semble un danger. Comme le sont généralement les idolâtries et autres veaux d'or...

C'est tout ce que je voulais dire, ou expliquer, depuis le début. On est finalement d'accord sur beaucoup. Pas sur tout. Ce qui est normal.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685




par Did67 » 25/07/15, 18:55

janic a écrit :
les médias de l’époque avec les UNANIMITE à considérer que le bio c’était une escroquerie, des voleurs, des sectes, des hippies et autres joyeusetés, du roténone ou du lithotamne échappaient à cette chasse à la sorcière.
Il se trouve que j’ai vendu des produits bio à l’époque de ce discrédit (généralement improuvé, mais la médisance n’a pas besoin de preuves) et je pense que, dans ma ville, aucun commerce alimentaire n’a jamais été autant visité par le service de répression des fraudes qui repartait la queue entre les jambes jusqu’au passage rapproché suivant.
Comme je n’ai pas langue dans la poche (ça se lit, non ?) je faisais aussi des conférences sur ces sujets et nos amis des fraudes étaient au première loges (au fond de la salle bien entendu) faisant au préalable pression pour que je ne les fasse pas, pressions sur les médias pour ne pas faire passer l’info. Mais ces fonctionnaires ne faisaient que leur boulot, sans trop de zèle d’ailleurs mais avec efficacité, parce qu’il en avait reçu l’ordre d’au dessus (en clair, le corps médical d’abord car remettant en question leur système de pseudo santé, et les marchands de poisons chimiques) C’était idiot d’ailleurs puisque je ne représentais aucun risque, moi petit moustique de rien du tout face au mammouth.


Allez, un ou deux commentaires quand même.

Bien entendu, je connais tout ça. Témoignage pour témoignage : quand au milieu des années 90 l'établissement d'enseignement dans lequel je travaille a ouvert la première formation en France adaptée à la biodynamie, avec le Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique, le Ministère a dépêché une inspection... Lorsqu'au vers 2005, nous avons lancé un projet de méthanisation, on a été accusé d'être des écolos par les représentants officiels de l’agriculture officielle...

Il reste que tout militant qui refuse d'analyser les dogmes qui se nichent dans ses convictions court le risque de finir en dictateur d'un système...

C'est une réflexion. Et une conviction. Pas une accusation.
Dernière édition par Did67 le 25/07/15, 19:34, édité 1 fois.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685




par Did67 » 25/07/15, 19:32

janic a écrit :
Le mulching n’est pas neuf et est un des moyens utilisé en culture bio, bien que plus facile sur de petits espaces.



En ce qui concerne mon jardin, en effet, il n'y a rien de neuf.

Si j'en parle avec enthousiasme, c'est d'abord parce que c'est le mien.

Mais c'est aussi parce que je suis triste de voir qu'autant de jardiniers polluent autant : pesticides (parfois "labellisés bios"), bruit (motoculteurs)... et se retrouvent après beaucoup de peines, avec un produit guère meilleur que celui qu'ils auraient acheté...

Je fais donc un peu d’esbroufe, pour susciter de la curiosité, espérer faire évoluer la réflexion de l'un ou l'autre lecteur...

J'ai aussi remarqué que beaucoup de gens aimeraient jardiner mais sont persuadés qu'ils n'ont pas assez de temps ! D'autres, qui après une tentative, se sont vite trouvés débordés par les adventices et ont renoncé...

C'est ça la cible de mes fanfaronades...

Il est clair que je ne vais rien apprendre à un vieux de la vieille du bio !

Le modèle dont je m'inspire, sans le suivre à la lettre, serait plutôt la permaculture. Mais par exemple, un jardinier fainéant ne va pas remuer la terre pour cultiver en billons, voir en surélevation, même si un certain Mollisson faisait comme ça... Comme je ne vais pas perdre du temps et de la sueur à enterrer des troncs, ou construire des "keyholes". Donc là aussi, j'expurge un certain "folklore" issu des débuts... Mais la permaculture n'est pas aussi défini !

A l'inverse, je garde des "lignes" et je ne reconstitue pas un "écosystème" avec ce qu'il a d’erratique....

Mais en effet, je n'invente rien. Je le fais juste à ma sauce.

J'espère ouvrir des possibilités à des amateurs enfermés dans des "méthodes" genre Guide Vilmorin ou Guide Truffaut.

Pour illustrer, voir mes tentatives d'échange avec Pellia sur ce fil : http://forums.futura-sciences.com/jardi ... antis.html

Ou mes contributions ici : http://forums.futura-sciences.com/jardi ... leure.html

Comme tu le vois, on n'est pas là dans du "pro" très lourd !!! Par conséquent, considère que ma prose est bien plus simpliste, plus schématique que mes pensées...

Si j'y fais autant référence, c'est aussi parce que c'est ce que je connais le mieux. Je ne vais pas parler du Bec-Hellouin, que je ne connais que par des articles...
Dernière édition par Did67 le 26/07/15, 10:09, édité 1 fois.
0 x
janic
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 19224
Inscription : 29/10/10, 13:27
Localisation : bourgogne
x 3491




par janic » 25/07/15, 20:11

Il reste que tout militant qui refuse d'analyser les dogmes qui se nichent dans ses convictions court le risque de finir en dictateur d'un système...
la frontière est floue entre conviction et dogme.

C'est une réflexion. Et une conviction. Pas une accusation.
c'est bien ainsi que je l'avais compris, et l'expression d'une conviction sans enthousiasme, c'est que la conviction n'est guère ancrée. Et comme nous ne sommes pas des clones il est même souhaitable qu'il y ait des différences (ne serait-ce que parce que lié à des expériences, un vécu différent) qui permettent des comparaisons.

Dans le domaine des expériences, un de mes "clients" passait un temps fou dans son jardin à travailler un sol très ingrat avec des résultats moyens. Sur mes conseils complèté par une littérature ciblée sur l'AB, je lui conseillais de griffer chaque soir sa terre pour l'ameublir sans mélanger les couches et de faire un mulching épais pour éviter l'évapotranspiration. A la récolte de ses carottes, celles-ci avaient une dimension jamais atteinte jusque là et ses voisins de demander quel engrais miracle il avait utilisé et à la réponse aucun, tous l'avaient pris pour un menteur qui voulait garder pour lui seul l'engrais miracle. Et tout comme toi, il ne passait presque plus de temps dans son jardin sauf quelques instants pour arracher quelques herbes montrant le bout de leur nez et appliquer la recette au reste de son jardin. Heureusement ce temps gagné lui a permis de mieux connaitre les techniques du bio par la littérature qui lui avait été conseillée.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685




par Did67 » 26/07/15, 10:05

Juste un élément de réponse :

- une conviction est personnelle : je suis convaincu de ceci

- un dogme est posé par une institution, pour se caractériser, se définir en quelque sorte, fonder un ensemble de règles ; si tu veux appartenir à l'institution, être membre, tu dois accepter le dogme (non-mariage des prêtres pour l'église catholique ou refus de la contraception autre que l'abstinence ; usage possible des produits naturels / interdiction des produits de synthèse en "bio") ; il est proche du postulat (en géométrie euclidienne, deux droites parallèles ne se rencontrent jamais, c'est posé comme ça, comme principe)
0 x
janic
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 19224
Inscription : 29/10/10, 13:27
Localisation : bourgogne
x 3491




par janic » 26/07/15, 10:11

did67 bonjour
J’ai zappé ce passage et particulièrement cette phrase.

c) "Mange, c'est du bio" sous entendu "ce serait parfait" me gave.

Malgré mes 46 ans de bio (maintenant on le sait) je n’ai jamais entendu prononcée cette formule, ni lue sur la littérature spécialisée.
Par contre, on peut reprendre cette formule dans l’autre sens aussi : mange ce n’est pas bio, mais rien n’est parfait.
Or, JE (donc cela ne concerne que moi) suis non seulement fan du bio, à 99,9%, mais aussi de médecine naturelle (sous entendu non chimique), de végétarisme car chacun n’est qu’une partie d’un tout, et l’approximation dans un domaine a des répercutions sur les autres : en clair la santé du consommateur.*
Nombres de mes collègues et connaissances sont étonnés de ma forme, de ma santé (ce qui n’est pas une exclusivité bien entendu) alors que je devrais être mort depuis des décennies à en croire tous les commentaires des uns et des autres. Et plus le temps passe et plus la différence s’accentue (ce qui me laisse à croire que je suis sur la bonne voie). C‘est pourquoi je considère que ces choix de vie (excessifs aux yeux de beaucoup) sont comme ceux d’un sportif : exigeants en fonction d’un objectif visé.
Là aussi nombre de personnes pensent (pour se donner bonne conscience) que c’est difficile, que cela exige des privations (comme tout ce que ces gens appellent régime) alors même que ce terme privation ne veut rien dire en soi : « nous » (sous entendu les bidocheurs) privons-nous de manger du singe, du chat, du chien, du serpent et autres mets délicieux dans d’autres cultures ?
Un sportif d’un certain niveau fait des choix dont dépendront ses résultats qui sont restrictifs évidemment. (il suffit de voir nombre d’anciens sportifs abandonnant ces règles devenir gros, voir obèses.)
Ce qui m’a donc permis depuis tout ce temps à me passer de tout produit chimique médicamenteux pour tenter de réparer ce qui a été cassé par négligence, ignorance (voulue bien souvent chez la plupart des autres comme pour moi avant). Autre précision car depuis le temps j'en ai entendu de toutes les couleurs; il ne s'agit pas de refuser ces médicaments, mais simplement on ne prend pas de médocs lorsque l'on en a pas l'usage.

Bref, l'idolâtrie du "bio", qui empêcherait toute réflexion fondamentale sur les systèmes agraires et leurs contraintes / limites, donc qui bloqueraient des évolutions, me semble un danger. Comme le sont généralement les idolâtries et autres veaux d'or...


La théologie est aussi un de mes domaines de prédilections et cet exemple du veau d’or est utilisé, la majeure partie du temps mal à propos. Dans le texte biblique ces idolâtres sont ceux qui sont sortis de l’esclavage (dans notre langage de la dépendance, de la contrainte) avec un guide, Moîse, (comme Gandhi en Inde pour un cas similaire) afin de les libérer de celles-ci, mais toute liberté à ses propres contraintes.
Dans le désert, ces libérés se rendent compte que leur situation précédente n’avait pas que des inconvénients et veulent alors revenir à leurs anciennes dépendances « il (Moïse, dieu) nous a-t-il mené dans le désert pour y mourir ? »
Ramené au bio ( je fais court!) les idolâtres sont ceux qui regrettent leur ancienne situation et souhaitent donc y revenir (au moins partiellement : « qui bloquerait toute évolution »). Donc les non idolâtres sont ceux qui ont rompu définitivement avec cet ancien esclavage, mais ceci dans un désert aride, plein de serpents (la médisance) de cailloux, de manque d’eau (la vérité) et sous un soleil de plomb (le jugement de la société, les autorités, etc.. chacun peut coller ses propres symboles sur chaque situation)

*Quoique galvaudé, ce mot santé a perdu son sens initial qui est de ne pas être malade (c’est une lapalissade bien entendu, mais ça a été oublié) et surtout les moyens de retour vers cet état initial. D’où cette contradiction sémantique avec le ministère de la santé (qui ne se préoccupe que des maladies et des moyens d’y remédier avec des moyens proches de l’agrochimie : la chimie de façon quasi exclusive) qui devrait être appelé le ministère des maladies et des malades, mais c’est moins vendeur ! C'est le cas des cancers par exemple!

- un dogme est posé par une institution, pour se caractériser, se définir en quelque sorte, fonder un ensemble de règles ; si tu veux appartenir à l'institution, être membre, tu dois accepter le dogme (non-mariage des prêtres pour l'église catholique ou refus de la contraception autre que l'abstinence ; usage possible des produits naturels / interdiction des produits de synthèse en "bio") ; il est proche du postulat (en géométrie euclidienne, deux droites parallèles ne se rencontrent jamais, c'est posé comme ça, comme principe)

Définitions Web
Un dogme est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse qui emploiera dans certains cas la force pour l'imposer. ...

En ce cas tout ce qui dépend d’une autorité deviendrait dogmatique de par sa nature et rien n’y échapperait puisque la grande majorité des constructions humaines sont de ce type.
Par exemple l’éducation nationale, la faculté de médecine qui imposent des vaccinations lors même que cette simple imposition est en contradiction avec la déclaration universelle des droits de l’homme (et donc de la femme et de l’enfant) ou un préfet qui veut imposer le traitement chimique de ses vignes chez un agrobio , ou le dogme de la théorie de l’évolution dans les universités, les écoles, les médias, etc…
0 x
Ahmed
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 12298
Inscription : 25/02/08, 18:54
Localisation : Bourgogne
x 2963




par Ahmed » 31/07/15, 13:21

Bon, le débat a fortement dévié! :P

La question de départ est que les européens n'étant pas disposés à négocier leur train de vie et les pays émergents très pressés de les imiter, Pierre Yves en conclu, un peu hâtivement, qu'une grande part de la solution réside dans la disposition de quantités plus grandes d'énergie pour l'ensemble du monde.
Ce pragmatisme, qui n'est que la formulation polie de la résignation, se heurte pourtant à une réalité incontournable: notre modèle extractivisme ne peut, par définition, être généralisé.

Si l'on s'efforce d'ignorer ce fait majeur, alors, effectivement, il est possible de gloser indéfiniment sur les accommodements possibles, mais quel intérêt?
0 x
"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
dede2002
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1111
Inscription : 10/10/13, 16:30
Localisation : Genève campagne
x 189




par dede2002 » 31/07/15, 14:10

Bonjour :D ,

Je trouve qu'il n'a pas tant dévié, tellement l'énergie et l'agriculture sont liés.

On ne sait pas précisément quelle part de pétrole (d'énergie) est convertie en engrais azotés, amha elle est importante...?

Et les céréales nourrissent aussi bien les voitures que les humains...

Je vous invite à lire ce texte, que je trouve pertinent, et non exhaustif...

http://cadtm.org/L-agriculture-industrielle-un

Un extrait:

"Si l’on regarde les trois aliments de base (le maïs, le riz et le blé), qui couvrent 75 % de la consommation mondiale, leurs prix ont explosé. En 18 mois, le prix du maïs a augmenté de 93 %, la tonne de riz est passée de 105 à 1010 dollars et la tonne de blé meunier a doublé depuis septembre 2010, passant à 271 euros. Cette explosion des prix dégage des profits astronomiques pour les spéculateurs, mais tue dans les bidonvilles des centaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. |37|

Signalons que « loin de flamber, les prix mondiaux se seraient effondrés » |38| comme l’explique J.Berthelot, sans la transformation de 40 % du maïs étatsunien en éthanol. Entre 2006 à 2013, la production mondiale aurait en effet été largement supérieure à la demande."

A+
0 x
dede2002
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1111
Inscription : 10/10/13, 16:30
Localisation : Genève campagne
x 189




par dede2002 » 31/07/15, 15:05

Dans les pages précédentes il a été écrit "ces pays qui ont besoin d'être développés", alors que dans bien des cas ces pays étaient déjà développés avant d'être colonisés!

Par exemple à Madagascar au 19ème siècle les français ont été bien étonnés de se faire bouter dehors par deux fois par l'armée de la reine qui a été surnommée "la Caligula de l'océan indien" par les français, alors qu'elle ne faisait que défendre son royaume déjà bien organisé.
Finalement la puissance de feu de l'armée française a triomphé!

Je pense qu'on peut trouver d'autres exemples de par le monde.
0 x

Revenir vers « Hydraulique, éoliennes, géothermie, énergies marines, biogaz... »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 241 invités