Des pommes, des noix, mais pas de bananes. Les adeptes d'une alimentation 100% production locale débarquent en Ile-de-France. Possible ? "ParisObs" a enquêté.
Romuald, Fanny et leurs trois enfants, installés dans leur maison tout en bois à Ivry-sur-Seine (94), boycottent le supermarché. Fi des intermédiaires qui essorent les producteurs, des pommes du Chili insipides, des tomates d'Espagne qui n'ont jamais vu la terre. Pour remplir le cabas familial, et nourrir sainement le petit Arthur, décision a été prise de réduire la distance producteur-consommateur en privilégiant les «circuits courts». Les fruits et légumes, c'est facile. Ils passent par l'Amap (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne) du secteur, qui travaille avec un maraîcher installé à Provins (77). Pour la viande et les laitages, il a fallu étendre le champ d'exploration et prendre contact avec le Groupement d'agriculteurs biologiques de la Manche, qui vient les livrer tous les vendredis midi. Manger local, ou presque, c'est donc possible. Et très en vogue. Mêlant considérations écologiques (le fameux bilan carbone), économiques (moins il y a d'intermédiaires, plus les coûts sont limités) et gustatives (qui dit proche dit frais), les «locavores» d'Ile-de-France marchent dans les pas de leurs cousins américains (www.locavores.com) qui refusent d'ingurgiter des aliments ayant parcouru plus de 100 miles (environ 160 km).
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Economiser 2 000 euros par an
A 112 ans, les jardins ouvriers retrouvent des couleurs. Crise oblige. Créés en 1896 par l'abbé Lemire, ces lopins de terre de 150 à 300 m2 étaient destinés aux ouvriers pour leur production de fruits et légumes. Aujourd'hui, on en dénombre 3 019 en Ile-de-France, répartis sur 66 sites, la plupart en banlieue. Rebaptisés jardins familiaux dans les années 50, ils font des envieux : «Nous comptons 3 500 personnes en attente, rapporte Michelle Roncin, responsable Ile-de-France à la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs (FNJFC). La baisse du pouvoir d'achat y est pour quelque chose.» Avec une parcelle de 200 m2, on peut produire l'équivalent de 2 000 Euros de fruits et légumes par an. Le tout pour une cotisation annuelle de 150 Euros. Rentable. Mais sous la pression foncière, certains sites ont dû se serrer la ceinture. Comme ce jardin familial du 13e, coincé derrière la place d'Italie, en bas des tours. Créé en 2001 par l'Opac, il ne fait que 560 m2. Les 28 familles ne disposent donc que de 20 m2 chacune. Par souci d'écologie, toutes sont priées d'utiliser le compost réalisé avec les épluchures du voisinage. La fédération, elle, travaille sur des projets d'écoquartiers lancés par des groupes privés. Une autre époque.
Laure Gnagbé Blédou
Paris Obs
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