Extinction de masse anthropique...c'est parti mon kiki!

Le réchauffement et les changements climatiques: cause, conséquences, analyses...Débat sur le CO2 et autres gaz à effet de serre.
janic
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par janic » 23/07/13, 09:22

ahmed bonjour
La démographie n'intervient que partiellement dans le débat, comme il a été déjà fait mention plus haut (?), la consommation à tout va n'est pas le fait des populations les plus nombreuses.
C’est exact, mais en restant sur le sujet : l’entropie, c’est toute une masse de population qui ne présente pas d’intérêt (sinon d’être exploité justement) mais à terme qui peut remettre en cause la situation des nantis (c'est-à-dire nous !) en voulant accéder aux mêmes statuts : richesse matérielle, éducation, santé, libertés diverses, démocratie (sic) etc… et donc remettre en question aussi les très, très nantis.
Les révolutions ont mis à bas, les plus nantis de l’époque qu’étaient les nobles, les religieux, une partie de la bourgeoisie (comme quoi il n’y a plus de respect du « sacré » ! :evil: ) et cette crainte continue de planer au dessus des têtes de la bourgeoisie actuelle aussi. D’où la nécessité de maintenir un haut niveau de chômage pour continuer à dominer des populations entièrement dépendantes de cette économie de la terreur (et/ou terreur de cette économie !)
Concernant l'intérêt de la machine, elle ne se conçoit que pour un grand nombre puisqu'elle suppose une production de masse susceptible d'amortir l'investissement.
Ce n’est pas vraiment ça ! L’expansion industrielle a été destinée aux plus nantis d’abord et aurait pu rester leur privilège (exemple l’automobile, l’avion, la télévision, etc…)
Tu supposes une élite fortunée indifférente au prix*, mais pas au point de préférer des machines complexes alors que la solution la plus simple serait bien meilleur marché!
La aussi, et d’après l’exemple ci dessus, l’automobile était destinée aux plus nantis seulement : l’exemple de Ford a simplement enclenché une expansion vers les classes moyennes américaines et l’endettement des ménages, augmentant certes les revenus des riches, mais n’augmentant pas leur consommation pour autant, (ça ne sert à rien d’avoir 20 Rolls et avoir sur sa table de quoi nourrir 20 familles alors que l’estomac ne pourra être rempli que par un repas ) sinon ils auraient pu en rester à la charrette à cheval !
Par ailleurs, la machine ne se met pas en grève, ne revendique pas, n’a pas de problème de conscience, d’éthique et travaille 24 h sur 24 avec plus d’habileté que n’importe quel humain, etc…que des avantages et peu d’inconvénients.
Si tu le trouves, lis « la danse avec le diable » de Gunther Schwab qui, de façon romancée, fait un bilan chiffré de notre société d’illusion en reprenant ce thème du diable dominant le monde (cet ouvrage n’a rien de religieux, il met juste en scène des personnages qui peuvent être compris par la plupart de ceux ayant une culture occidentale)
Le problème central qui fausse ton appréciation est que la valeur est crée par le travail; si l'on diminue drastiquement celui-ci, on réduit d'autant la possibilité de d'existence d'une "élite" fortunée.
C’est vrai, mais cette nouvelle élite (aux yeux de certains) ne fait pas partie de la vraie élite qui n’est pas uniquement basée sur l’argent mais aussi et surtout sur le vrai pouvoir.(dominer les corps Et (même surtout) les esprits)
Tu écris ces mots importants:
Citation:
Mais le gain n’est qu’un moyen pour accroitre la capacité de domination...
Tu as raison, le pouvoir de l'argent est le système de domination le plus simple, mais il a ses limites internes et lorsqu'il s'effondrera**, s'il n'y a pas anticipation par les futures victimes, on retournera à une variante du schéma classique (et exit les robots***!).
Heureusement et malheureusement en même temps, on ne peut inverser le cours des choses et revenir à l’âge de pierre, notre société doit boire jusqu’à la lie, le poison qu’elle s’est elle-même versée dans la coupe. (le prophétisme pour ceux qui y apportent du crédit !)
*Des riches qui gaspillent ce qui leur a peu coûté, j'ai déjà vu ça, des riches indifférents à l'argent, c'est complètement contradictoire!
Il ne s’agit pas d’indifférence, mais de considérer l’argent comme un moyen pas un but, c’est le levier qui soulève les montagnes, pas les montagnes elles mêmes.
**Tout système comporte un début et une fin.
C’est encore exact, mais nous ne connaissons pas (en général) le moment de cette fin en question, c’est là la clé du problème !
***Il est intéressant de noter que tous les termes qui tournent autour de la notion de travail, labeur, robot ont une connotation fortement négative et ce, malgré des origines différentes.
Travail fait directement référence à un instrument de torture pour punir les esclaves, labeur sert à désigner la tâche des esclaves et robot vient du slave qui signifie labeur...
Je ne sais pas si on peut parler de travail pour une machine, c’est juste la reprise d’un terme usuel appliqué à un objet. Une machine fonctionne, ou pas, comme une télévision ou une fourchette.

Mais sur le fond, je suis d'accord avec le fait que ce sont des simplifications extrêmes, ne correspondant qu'à une vision subjective de l'avenir tant les paramêtres sont multiples et complexes. Mais la vision globale n'est pas pour autant fausse.(toujours du point de vue du prophétisme!)
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Ahmed
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par Ahmed » 23/07/13, 14:37

Salut à toi, ô Janic!

Je suppose que tu parles d'anthropie et non d'entropie dans ton premier § ?
Je ne crois pas à la possibilité d'un renversement de situation au profit de la majorité de la population, très divisée, au contraire de "l'élite". Dans une société de + en + contrôlée, informatisée, pucée, badgée, média- lobotomisée, ceux qui tiennent "le manche" (et la crosse) courent peu de risques.
Les révolutions n'ont instrumentalisées le peuple que pour mieux lui confisquer le pouvoir une fois une nouvelle "élite" bien installée.

Tu écris ensuite:
Ce n’est pas vraiment ça ! L’expansion industrielle a été destinée aux plus nantis d’abord et aurait pu rester leur privilège (exemple l’automobile, l’avion, la télévision, etc…)

Non, non et mille fois non! Les plus nantis ont toujours eu tout ce qui se faisait de mieux à leur époque et les premiers avions, locomotives et automobiles se construisaient à la main, il pourrait en être de même pour l'ensemble des objets que nous connaissons.
L'industrialisation naît du besoin d'augmenter le profit dans un contexte concurrentiel; c'est cela qui a permis l'émergence de la classe moyenne du fait de l'étroitesse du marché des seuls nantis.

Concernant l'idée que la machine n'a pas d'état d'âme, ça ne pose pas tant de problème: l'esclavage existe depuis des temps immémoriaux et s'accommode fort bien des "défauts" de la machine humaine (machine qui a l'avantage de se reproduire toute seule).
Le système a su si bien évoluer que désormais les ouvriers manifestent pour avoir le droit de se faire exploiter! C'est pas beau? 8)

L'argument que l'industrialisation a enrichi les classes "nanties" sans augmenter leur consommation traditionnelle est exact, mais cela a permis d'orienter cette consommation vers d'autres destinations, d'autre part, comme tu le fais remarquer (me semble-t'il) l'argent est avant tout la source du pouvoir.
De ce point de vue et considéré sous un angle dynamique, il y a une contrainte d'accroissement permanent, sans considération de consommation corrélée.

Je ne comprend rien à ta distinction entre "l'élite" de l'argent et "la vraie élite"...
Ni ça:
...considérer l’argent comme un moyen pas un but, c’est le levier qui soulève les montagnes, pas les montagnes elles mêmes.

Est-ce prudent de soulever des montagnes?
Image

Enfin, tu écris:
Je ne sais pas si on peut parler de travail pour une machine, c’est juste la reprise d’un terme usuel appliqué à un objet.

Une machine est constituée de travail "mort" et sert à produire un travail à la place ou à côté du travail de l'ouvrier, donc c'est pleinement justifié.
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par janic » 24/07/13, 09:34

Ahmed bonjour
Je suppose que tu parles d'anthropie et non d'entropie dans ton premier § ?

C’est exact, en l’écrivant j’ai eu un doute, mais trop pressé de coucher ma réflexion j’ai zappé l’orthographe.
Les révolutions n'ont instrumentalisées le peuple que pour mieux lui confisquer le pouvoir une fois une nouvelle "élite" bien installée.
Tout à fait d’accord ! Un borgne pour un aveugle ou l'inverse!
Tu écris ensuite:
Citation:
Ce n’est pas vraiment ça ! L’expansion industrielle a été destinée aux plus nantis d’abord et aurait pu rester leur privilège (exemple l’automobile, l’avion, la télévision, etc…)
Non, non et mille fois non! Les plus nantis ont toujours eu tout ce qui se faisait de mieux à leur époque et les premiers avions, locomotives et automobiles se construisaient à la main, il pourrait en être de même pour l'ensemble des objets que nous connaissons.

En théorie oui, en réalité non sur le plan industriel ! L’artisanat est limité par la main et sa précision d’exécution (les machines modernes ont des précisions de l’ordre du nano millimètre impossible à tenir par la main et ses instruments primitifs), et c’est valable pour tous les corps de métier. C'est cette haute précison (plus les matériaux adéquats) qui fiabilisent sur une très longue durée des machines à haut rendement, ce que la main ne peut faire sous peine de pannes ou de ruptures. D'où "l'idée" d'une société entièrement robotisée au service d'une minorité
L'industrialisation naît du besoin d'augmenter le profit dans un contexte concurrentiel; c'est cela qui a permis l'émergence de la classe moyenne du fait de l'étroitesse du marché des seuls nantis.
C’est encore exact parce que « la nature humaine » veut toujours plus, n’est jamais satisfaite de ses acquis, c’est le résultat de la perte de spiritualité de l’humanité.
Concernant l'idée que la machine n'a pas d'état d'âme, ça ne pose pas tant de problème: l'esclavage existe depuis des temps immémoriaux et s'accommode fort bien des "défauts" de la machine humaine (machine qui a l'avantage de se reproduire toute seule).
Le système a su si bien évoluer que désormais les ouvriers manifestent pour avoir le droit de se faire exploiter! C'est pas beau?
C’est même magnifique ! « Nous voulons plus de coups de fouets ! », mais arrive un moment où l’individu maso fini par ne plus supporter la violence croissante et fini par craquer et se révolte, pas la machine ! Par ailleurs, il ne faut pas non plus oublier que notre monde n'est pas fait que d'ouvriers, il y a aussi les "chefs de corvée" que sont les chefs, petits ou grands, sortis du rang ou des universités qui veillent à ce que cette exploitation perdure le plus longtemps possible puisque leurs privilèges en dépendent. Mais même cette "petite élite" fini par se rendre compte que ses privilèges sont fragiles et qu'ils ne sont pas plus protégés que ces classes qu'ils dominent et ça les fait réfléchir sur leurs statuts supposés protégés de cadres ou assimilés.
L'argument que l'industrialisation a enrichi les classes "nanties" sans augmenter leur consommation traditionnelle est exact, mais cela a permis d'orienter cette consommation vers d'autres destinations, d'autre part, comme tu le fais remarquer (me semble-t'il) l'argent est avant tout la source du pouvoir.
Pas seulement, on peut dominer par le désir, mais aussi par le peur: Peur du manque, peur du chômage, peur de la maladie, peur de la mort et chaque secteur trouvera toujours quelques uns désireux d’exploiter ces peurs, sans argent (c’est un des principaux instruments qu’utilisent les religions et la médecine): carotte et bâton!
Je ne comprend rien à ta distinction entre "l'élite" de l'argent et "la vraie élite"...
Certains ne sont intéressés QUE par l’argent et les possibilités que cela offre, généralement des biens matériels, d’autres ne considèrent l’argent que comme un moyen de parvenir à dominer autrui et finir par « être le calife à la place du calife »
Ni ça:
Citation:
...considérer l’argent comme un moyen pas un but, c’est le levier qui soulève les montagnes, pas les montagnes elles mêmes.
Est-ce prudent de soulever des montagnes?

Oh que non ! Mais c’est comme ça! Ce n’est pas la sagesse qui étouffe les êtres humains et donc n’est pas leur vertu principale. Sais-tu que, dans le discours biblique, la première des œuvres que dieu créa, c’est justement la sagesse avant toute création matérielle. Si nos têtes d’œuf avaient été sages, elles n’auraient pas fait joujou avec le nucléaire, par exemple, et malheureusement la plupart de leurs bricolages d ’apprentis sorciers non plus.
Enfin, tu écris:
Citation:
Je ne sais pas si on peut parler de travail pour une machine, c’est juste la reprise d’un terme usuel appliqué à un objet.
Une machine est constituée de travail "mort" et sert à produire un travail à la place ou à côté du travail de l'ouvrier, donc c'est pleinement justifié.
C’est alors un problème de sémantique. POUR MOI, le travail est le résultat d’une action réfléchie, or le ciseau entre les mains de l’ébéniste ne réfléchit pas, il est seulement utilisé pour fournir un résultat. Ainsi lorsque l’on entend que le travail tue, c’est un contre sens, le travail n’a jamais tué personne, ainsi l’on confond les conditions où ce travail est exécuté et le travail lui-même.
De même une machine ne tue pas plus par son « travail », elle n’est qu’un objet entre les mains de celui qui s’en sert. Une arme à feu ne tue pas non plus! En clair ce n’est que de la matière inerte, sans vie. (tiens cela nous ramène à l’évolution !) C’est pourquoi je tiens au terme fonctionne et non au terme travaille. Mais je comprends, pour autant, que la machine se substituant à l’humain dans sa fonction d’exécution d’une tâche, appelée travail quand c’était fait par la main de l’homme, on continue d’utiliser cette appellation qui, pour la majorité des personnes, suffit.
Mais moi, ça ne me satisfait pas, d'où cette nuance apportée.
Ca me rappelle (j'en ai déja parlé) l'utilisation du terme pédophilie pour exprimer la pédosexualité, mais comme la majorité des gens est habituée à utiliser ce terme, personne ne fait plus attention à son inadéquation.
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Ahmed
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par Ahmed » 24/07/13, 14:02

Salut à toi, Janic!

Je réponds sur trois points (il fait chaud!).
Sur la question de l'opposition entre travail manuel et travail robotique, tout d'abord.
A l'origine, le premières machines furent produites à la main, par définition...
Par exemple, les cylindres des premières machines à vapeur furent usinées manuellement, puis apparurent les premiers tours à métaux; sais-tu que la supériorité de la seconde méthode ne résidait que dans la rapidité et non dans la précision?
Considère encore des réalisations bien antérieures, comme les exemples de métallurgie Scythes qui ne peuvent être copiées qu'en faisant intervenir "l'artillerie lourde" de la technologie moderne; il existe encore bien d'autres exemples de techniques simples et très raffinées qui se sont perdues avec la disparition des civilisations qui les ont portées (et qui ne suscitent pas beaucoup d'intérêt...).

L'usage grandissant des machines à notre époque a eu pour conséquence une diminution des savoirs et des tours de main, ce qui explique que, bien évidemment, la machine automatisée est désormais généralement bien supérieure à un façonnage manuel.

Tu écris:
...« la nature humaine » veut toujours plus, n’est jamais satisfaite de ses acquis, c’est le résultat de la perte de spiritualité de l’humanité.

Il y a une contradiction dans ta phrase: à un moment c'est la spiritualité qui inspire l'humain, ensuite il s'éloigne de cette aspiration du fait de sa "nature"?

Plus loin, encore:
POUR MOI, le travail est le résultat d’une action réfléchie, or le ciseau entre les mains de l’ébéniste ne réfléchit pas, il est seulement utilisé pour fournir un résultat.

Le ciseau est un outil, pas un travail? La machine combine un ensemble de guidage et de mouvement appliqué à un outil sur le matériau brut, c'est en ce sens qu'elle se substitue à l'opérateur* manuel.

*"Opérateur" c'est plus chic qu'ouvrier!
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par janic » 24/07/13, 21:59

ahmed a écrit :Sur la question de l'opposition entre travail manuel et travail robotique, tout d'abord.
A l'origine, le premières machines furent produites à la main, par définition...
Par exemple, les cylindres des premières machines à vapeur furent usinées manuellement, puis apparurent les premiers tours à métaux; sais-tu que la supériorité de la seconde méthode ne résidait que dans la rapidité et non dans la précision?
C’est partiellement juste, mais seulement pour le début de la mécanisation qui elle-même était relativement sommaire et manquait de précision (par rapport aux résultats actuels)
L'usage grandissant des machines à notre époque a eu pour conséquence une diminution des savoirs et des tours de main, ce qui explique que, bien évidemment, la machine automatisée est désormais généralement bien supérieure à un façonnage manuel.
Certes c’est une immense perte que celle du savoir et du tour de main de certaines professions, comme quoi l’ère industrielle n’a pas que des avantages (techniques).
Tu écris:
Citation:
...« la nature humaine » veut toujours plus, n’est jamais satisfaite de ses acquis, c’est le résultat de la perte de spiritualité de l’humanité.
Il y a une contradiction dans ta phrase: à un moment c'est la spiritualité qui inspire l'humain, ensuite il s'éloigne de cette aspiration du fait de sa "nature"?
Dire nature humaine c’est juste un lieu commun du langage : » Le concept d'humanité est aussi à rapprocher de la notion de nature humaine qui souligne l'idée que les êtres humains ont en commun certaines caractéristiques essentielles, une nature limitée et des comportements spécifiques. Ce qui les différencie des autres espèces animales. » cette spécificité ne se pose pas en terme de bien ou de mal, de spiritualité ou pas, mais plutôt de culture et qui se manifeste par un comportement social commun. Donc à quelques cas près, l’humain est plus habitué au mensonge, à la malhonnêteté, à l’appât du gain, à de constantes frustrations, etc… d’où cette « perte de spiritualité » ou de ce détachement du matérialisme qui domine nos types de société. (Là encore il faudrait que ce terme ait le même sens pour chacun, ce qui n'est pas gagné)
Plus loin, encore:
Citation:
POUR MOI, le travail est le résultat d’une action réfléchie, or le ciseau entre les mains de l’ébéniste ne réfléchit pas, il est seulement utilisé pour fournir un résultat.
Le ciseau est un outil, pas un travail? La machine combine un ensemble de guidage et de mouvement appliqué à un outil sur le matériau brut, c'est en ce sens qu'elle se substitue à l'opérateur* manuel.

*"Opérateur" c'est plus chic qu'ouvrier!
Effectivement, l’ouvrier (celui qui accompli une œuvre) a disparu au profit de la terminologie opérateur, tout comme le paysan d’antan est devenu un exploitant (celui qui exploite !)
Ca ne change rien ! Le ciseau est le résultat d’un travail, pas le travail lui-même, puis il permet d’accomplir un ouvrage tout comme une hache permettra de couper ou fendre du bois, mais seule elle ne peut rien accomplir.
Donc qu’il y ait substitution de l’action de façonnage manuel, c’est évident, mais ce n’est toujours pas la machine qui décide de la tache à accomplir, elle n’est qu’un instrument, sans plus ! Mais c’est évident que si chacun a une perception différente de ce que recouvre ce mot : on n’est pas sorti de l’auberge ! D'où ma précision: POUR MOI!
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Ahmed
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par Ahmed » 25/07/13, 14:28

Janic, tu écris:
… d’où cette « perte de spiritualité » ou de ce détachement du matérialisme qui domine nos types de société.

Il faut être clair, s'il y a perte, c'est qu'elle existait antérieurement. Quant à l'attachement* contemporain au matérialisme, je le vois comme quelque chose de très idéaliste et, pourrait-on dire une forme douteuse de spiritualité: un fétichisme de la marchandise qui accepte de détruire les conditions de la vie pour satisfaire son idéal absurde.

Il y a des arguments qui me semblent difficilement contestables qui réfute la possibilité d'une "élite" servie par des robots (les humains "inutiles" ayant été éliminés), c'est, d'une part, que nul profit de peut résulter d'une machine** (et, en ce sens, je te rejoins, elle n'effectue pas un véritable travail), d'autre part, l'altérité que suppose la hiérarchie, suppose également une égalité originelle; en clair, une élite ne se pense comme telle que s'il existe des dominés à son image.

*Tu as écris "détachement", mais je suppose que c'est un lapsus...
**Car la véritable finalité du travail est la création de valeur, ce n'est que résiduellement qu'il répond à une utilité quelconque.
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par janic » 25/07/13, 16:21

ahmed a écrit :Il faut être clair, s'il y a perte, c'est qu'elle existait antérieurement.
C’est effectivement la démarche que JE suis. N’épousant pas la thèse d’une évolution qui va de l’animal à l’humain (sorte de perfectionnement anthropomorphique de « la vie »), j’épouse plutôt la thèse d’une création parfaite subissant une dégradation progressive (comparable en cela au monde qui nous entoure) donc en partant d’une spiritualité initiale (à « l’image de dieu ») se dégradant aussi (principe d’entropie…bonne formulation cette fois ci !)
Quant à l'attachement* contemporain au matérialisme, je le vois comme quelque chose de très idéaliste et, pourrait-on dire une forme douteuse de spiritualité: un fétichisme de la marchandise qui accepte de détruire les conditions de la vie pour satisfaire son idéal absurde.
C’est aussi ce que j’essaye d’exprimer, un fétichisme est la bonne formulation (en langage "religieux" on dit une idôle!) c’est comme (sans mépris mais juste pour illustration de certaines formes de nos sociétés) celui qui ne réussit pas dans le domaine intellectuel et doit se rabattre sur les domaines manuels où il peut se révéler très compétent.
C'est une des caractéristiques de l'athéisme qui, probablement déçu par des religions fétichistes, superstitieuses, dominatrices, se rabbat vers la matière et voit en celle-ci la finalité de toutes choses faute d'accéder (à tort ou à raison) à un domaine qui semble leur être fermé
Il y a des arguments qui me semblent difficilement contestables qui réfute la possibilité d'une "élite" servie par des robots (les humains "inutiles" ayant été éliminés), c'est, d'une part, que nul profit de peut résulter d'une machine** (et, en ce sens, je te rejoins, elle n'effectue pas un véritable travail), d'autre part, l'altérité que suppose la hiérarchie, suppose également une égalité originelle; en clair, une élite ne se pense comme telle que s'il existe des dominés à son image.
En cela je suis aussi d’accord, une telle croyance (en la machine se substituant à l’humain et pourtant elle est en cours) est absurde, même si certains comportements montrent que quelques uns voudraient qu’il en soi ainsi. Quant à la notion de hiérarchie, elle imprègne nos sociétés depuis des millénaires et semble donc naturelle et inévitable, alors qu'elle est généralement artificielle (sous la forme qu'elle a pris)et comme je suis une réflexion essentiellement biblique, je crois aussi à une égalité originelle qui s'est dégradée elle aussi d'où la difficulté de faire marche arrière.
*Tu as écris "détachement", mais je suppose que c'est un lapsus...
Après relecture, c’est effectivement un lapsus c’est l’attachement au matérialisme qui manifeste une perte de spiritualité ! Zéro pointé ! :evil:
**Car la véritable finalité du travail est la création de valeur, ce n'est que résiduellement qu'il répond à une utilité quelconque
Là nous sommes d’accord ! avec cette nuance, pour moi, que le travail c'est d'abord et surtout la conséquence du "travail" de l'esprit qui n'a rien de matériel, ni d'attaché à l'économie.
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par Ahmed » 25/07/13, 19:33

Je ne saurais te suivre dans ta vision d'un paradis perdu...
C'était une croyance très répandue chez les anciens (Aristote en parle); il y est fait évidemment référence dans l'Ancien Testament; ensuite s'opère un basculement et le paradis se situe dans le futur, que ce soit dans le christianisme ou d'autres utopies, comme le socialisme ou le capitalisme...

Fétiche, idole, sont des synonymes et sont tous deux des termes religieux (mais connotés dans des religions différentes).

Concernant le concept de hiérarchie, cela me semble un trait propre aux animaux grégaires, quoique les dernières recherches en la matière portent à nuancer fortement ce qui était soutenu auparavant.

Les hommes gagneraient beaucoup à s'affranchir de ce vestige d'animalité (si l'on peut dire, car la hiérarchisation de la société est une construction sociale et non un donné initial, ce qui est donné serait une pulsion de domination du cerveau primitif qu'il serait bon de tenir en lisières).
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par sen-no-sen » 25/07/13, 20:12

janic a écrit :(...) j’épouse plutôt la thèse d’une création parfaite subissant une dégradation progressive (comparable en cela au monde qui nous entoure) donc en partant d’une spiritualité initiale (à « l’image de dieu ») se dégradant aussi (principe d’entropie…bonne formulation cette fois ci !)


Salut!
Il y a une certaine contradiction dans ta phrase!
Une "création parfaite"(je voudrais bien savoir à quoi cela peu ressembler!) ne peut pas par définition devenir imparfaite...c'est un non sens!
Ce qui est parfait est parfait et ne peut se dégrader...
Un paradoxe de plus:Dieu qui est par définition parfait aurait créer un monde --et a fortiori des hommes-- qui ne le sont manifestement pas!
Un non sens de plus!


Ahmed a écrit:
Il y a des arguments qui me semblent difficilement contestables qui réfute la possibilité d'une "élite" servie par des robots


Le jour ou des robots auront la capacité de remplacer l'homme,il est fort à parier qu'il se débarrasserons de celui-ci...
Dans le STM il est bien plus rentable de créer des esclaves consommateurs que d'entretenir des armée de robots...car les robots ne consomme que de l'énergie...
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
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par Ahmed » 25/07/13, 20:25

Remarques très pertinentes!

Il faut noter que les robots actuels, quelque perfectionnement qu'ils puissent avoir, n'opèrent que sur des fonctions très limitées ou bien qu'ils sont des réalisations anthropomorphiques rudimentaires: on est à des lieues des robots de S-F!

En effet, comme tu le dis, il n'est pas possible d'extraire de la plus-value des robots...
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